Cette année, Jaeger LeCoultre offrait une belle surprise aux visiteurs en demandant à Christian Laurent, qui est à la tête de l'atelier des Grandes Complications, de venir sur le stand JLC.
Français de naissance, Mr Laurent compte déjà 39 ans de maison chez Jaeger Lecoultre, depuis qu'il est sorti de l'école horlogère de Besançon.
Avec un horloger possédant autant d'expérience devant moi, je n'ai pas résisté à lui poser quelques questions.
Revenons sur son parcours:
Christian Laurent est donc arrivé chez JLC durant les années 70, en pleine crise du quartz, alors que la manufacture, qui avait des difficultés, ne comptait que 200 employés.
Il a alors travaillé au développement de la master quartz car, contrairement à d'autres, il croyait au quartz.
(Jaeger LeCoultre Master Quartz ref 23302.42, 1971, calibre Jaeger-LeCoultre 352 (vainqueur du concours de chronométrie de l'observatoire de Neuchatel en 1972)
Ce n'est qu'à la fin des années 80 qu'il prend la tête de l'atelier des Grandes Complications, poste qu'il occupe alors depuis 21 ans...
Montresmecaniques: Lors de votre arrivée à la Manufacture, sur quel modèle avez-vous travaillé?
Christian Laurent: Quand je suis arrivé, j'ai travaillé sur la Memovox, un modèle que j'affectionne tout particulièrement.
Je suis heureux qu'elle soit encore au catalogue à ce jour.
Montresmecaniques: Durant les années 70, lors de la crise du quartz, Jaeger LeCoutre ne possédait que 200 employés, quel modèle à sorti JLC de la crise?
Christian Laurent: La reverso. C'est la Reverso qui a permis à Jaeger de "redémarrer", lors de son relancement vers 86/88. En fait, Jaeger a racheté des stocks de pièce qui n'avaient pas encore été utilisé. Notamment des boîtes.
Montresmecaniques: C'est le marché italien qui a permis cela également non?
Christian Laurent: En effet, c'est grâce au Marché italien que la Reverso a marché au début, et que donc, Jaeger a pu reprendre pied.
Montresmecaniques: La Memovox, ce modèle sur lequel vous avez travaillé, c'est actuellement le modèle qui vous touche le plus? S'il ne devait en rester qu'une?
Christian Laurent: S'il devait n'en rester qu'une, ce serait la Memovox...c'est une montre que j'ai vu grandir.
Montresmecaniques: Et dans la collection actuelle, quel est pour vous le/les modèles que vous préférez sur le plan technique?
Christian Laurent: Actuellement, je trouve que la gamme Duomètre représente le mieux le savoir faire de Jaeger.
Montresmecaniques: Vous travaillez depuis 21 ans à l'atelier des Grandes Complications, atelier que vous dirigez. Pour vous, diriger l'atelier, est-ce une fierté?
Christian Laurent: Travailler à l'atelier des Grandes Complications, c'est un plaisir au quotidien, mais avant tout un partage. De plus, j'ai la chance de travailler avec une équipe jeune, ce qui me permet d'apprendre, de recevoir, de confronter les idées qu'ont les jeunes.
Ce que j'aime chez JLC, c'est la perpétuelle remise en cause. Tout est toujours remis en cause. Il faut trouver des solutions techniques, et c'est passionnant.
Montresmecaniques: Aujourd'hui, Jaeger Lecoultre relance des pièces phare de son histoire, je pense à la Polaris, je pense à la Memovox, qu'est-ce que ça vous fait de voir les modèles sur lesquels vous avez travaillé (Memovox) ou les modèles que vous avez vu en réparation (polaris 65 et 68) être à nouveau au catalogue?
Christian Laurent: C'est pour moi un réel plaisir de voir la grande tradition de Jaeger à nouveau ressortie, ces pièces qui ont fait la renommé et le savoir-faire de Jaeger Lecoultre à nouveau au catalogue, c'est une chose merveilleuse.
(Propos recueillis par Montres Mécaniques lors du Salon Belles Montres, merci à Monsieur Laurent pour sa disponibilité, et sa franchise)