Ahhhh Z', l'avantage de ce genre de post c'est qu'il nécessite de réfléchir un peu avant de participer
Intéressant en ces temps de questionnements sur la forme et le contenu que devrait avoir un forum perdu dans le tourbillon des posts instantanés à la durée de vie furtive qui déferlent sur les différentes plateformes de réseaux sociaux où le commentaire n'intéresse que peu de
lecteurs followers.
Un point commun à tout cela néanmoins, c'est de participer
Mon Alpha donc, est représenté par le premier chronographe vintage intéressant dont j'ai fait l'acquisition et qui n'est autre que cette Omega Flightmaster
au-delà de l'intérêt évident de cette pièce (qui me semble quand même s'être légèrement tari ces dernières années...), cette pièce a aussi été l'Alpha de ma chasse aux montres vintage.
Une montre localisée en Asie, qui n'était pas à vendre, que j'ai passé des heures à étudier car ma culture horlogère vintage était inexistante, qui m'a pris un certain temps pour convaincre son propriétaire de me la céder sachant qu'un vrai asiatique du sud-est n'est jamais insensible à une bonne offre même lorsqu'il n'est à priori pas vendeur.
Un Alpha qui m'a appris à aller chercher les montres "là où elles se trouvent", réaliser des transactions internationales, rapides et efficaces comme il se doit, organiser le transport, le sécuriser, gérer les aspects de douanes, pour finalement profiter de la pièce au poignet de nombreuses heures pour s'y arracher les yeux de délectation.
Un Alpha à plus d'un titre donc, un beau souvenir, comme bien des débuts.
Mon Omega est incarné par la marque qui aura suscité cette passion et avec laquelle j'ai réalisé un voyage au-delà de mes rêves, c'est évidement une Heuer.
Ayant eu la chance d'arriver à un moment où c'était encore possible - avec un peu de concentration et d'énergie
- j'ai pu couvrir largement les productions de "la période Jack Heuer", disons des années 60 et 70.
Mon intérêt s'étant depuis porté sur des productions plus anciennes, point de Heuer rentrées ces derniers temps mais, bien au-delà du "tableau de chasse", une référence me fait toujours tourner la tête. C'est une référence primitive à la courte durée de production, comme souvent, elles sont mes préférées car elles incarnent l'intention de départ, un style souvent unique avec son lot de particularismes.
Cette Heuer, c'est cette Autavia primitive dont le visuel est caractérisé par ses compteurs oversize et surtout ces aiguilles dauphines "full lume", un détail jamais observé sur aucune autre montre (contre exemples particulièrement bienvenus si vous avez)
Credit : Paolo B
c'est peut-être la pièce qui incarne la transition entre les valeurs financières "traditionnelles" accordées aux vintage Heuer et la nouvelle tendance de ces valeurs.
Certains se souviennent peut-être qu'une pièce de la sorte avait été adjugée quelques 3 000,00 € environ à une vente pour être adjugée 18 mois plus tard.... quelques 25 000,00 €...
Déjà, à l'époque cela m'avait fait un choc et je m'étais dit que cette pièce resterait un rêve, il en faut, c'est ainsi.
Certaines propositions d'échanges assez récentes m'ont fait reconsidérer le sujet car le moins qu'on puisse dire, c'est que tout le marché vintage a beaucoup bougé vers le haut. J'étais donc prêt à lâcher quelques pièces au profit de cette Autavia Graalesque.
Jusqu'à ce que je tombe là-dessus
une Autavia de la série juste d'après (les aiguilles ici quoique très belles ne sont plus full lume), cette pièce est plus recherchée il me semble, c'est surement le top de la série en terme de collection, elle nourrit les fantasmes de nombre de nouveaux entrants (très) argentés prêts à mettre ce qu'il faut sur la table pour se constituer une collection intéressante le plus vite possible.
Certains penseront que la lunette est rincée, ils ont raison, mais cette lunette est originale et absolument introuvable, le reste des pièces particulières (poussoirs et couronne de dimensions plus réduites introuvables également) aussi.
Cette pièce incarne surement l'un des nouveaux "dadas" de la collection vintage,
original et non touché et de ce point de vue, ajouté à l'intérêt et à la rareté vaut surement sont pesant de cacahuètes.
Mais il y a des évolutions qu'on ne peut simplement suivre...
Des raisons financières évidentes mais pas seulement. Si j'ai pour ma part accepté de passer un certain nombre de caps financiers pour poursuivre mon voyage Heuer il y a quand même des limites.
L'intérêt au début était aussi pour moi de faire découvrir ces pièces, leurs histoires, leurs symboles, ... Tout cela est maintenant beaucoup plus balisé, ça m'excite clairement moins.
Où finira cette enchère ? Difficile de le prédire en ces temps d'inflation galopantes, le lien de la vente est
ICI pour ceux qui veulent suivre.
Ici, un lien allant vers
HODINKEE qui a consacré un sujet à cette enchère lui offrant ainsi une audience vraiment large.
Je regarde pour ma part tout cela sans être choqué car je pense qu'au delà de la spéculation c'est plutôt un profond mouvement de correction des valeurs des montres vintage qui est en train de se produire. Pourquoi en effet, une vintage vaudrait-elle la moitié de la valeur de son "équivalent" contemporaine, parfois moins ? Une vintage amène en plus "ce supplément d'âme" tant promu par les équipes marketing actuelles pour doper les ventes, c'est la période qui veut ça, c'est ainsi. Nous savons en outre que pour acquérir une vintage intéressante, si l'argent est indispensable il n'est pas suffisant, rareté oblige.
Bien sur les ténors de ce marché qui est bel et bien en train de se structurer - sans oublier quelques nouveaux entrants - se chargent d'animer tout cela, c'est ainsi, y a t il encore un marché qui y échappe ?
Cette superbe Autavia sera donc sans doute mon Omega c'est ainsi, certains rêves doivent le rester.
PS: Z', j'attends avec impatience ta contribution illustrée et largement commentée...