* le hall principal (1.0 et 1.1) n'a à mon sens que peu d'intérêt pour l'amateur sans rendez-vous :
peu de nouveautés exposées (Zenith, Chopard, Tag par exemple)
photos interdites (Bréguet par exemple)
patchwork de styles, il faut plaire à plus grand nombre au risque de perdre son identité (Péquignet qui fait du Bretling ou du B&R par exemple)
déclinaisons de cadrans à l'infini (plongeuse Oris Titan avec diamants par exemple)
* le Hall semble un poil plus sobre qu'avant, moins de poissons dans l'aquarium Breitling, mais des petits requins à pointes noires en plus.
* A mon sens, le Hall 5, le Palace (Watch Factory) et les marques à l'extérieur sont bien plus intéressants.
* Hall 5 : les indépendants de l'AHCI.
J'ai pu croiser Philippe DUFOUR devant une vitrine où il s'extasiait devant une montre tourbillon.
Cet homme est étonnant : c'est un des plus grands horlogers actuels et il s'émerveille comme un gamin devant les réalisations de ses confrères suisses ou ... chinois.
Nous avons pu discuter un bon quart d'heures, en voici un petit résumé (certainement déformé) :
il est submergé de travail. La Simplicity a été commandée à un peu plus de 200 exemplaires. P. Dufour a prévu de les livrer jusqu'en 2011.
S'il est submergé, c'est par le manque de personnels, il n'arrive pas à garder les horlogers qu'il forme : soit ils partent chez les concurrents (Greubel par exemple, il le dit sans animosité aucune), soit vers d'autres métiers sans rapport avec l'horlogerie.
De fait, ils ne sont plus que 2 dans l'atelier, dont P. Dufour.
Dans ses quelques moments de liberté, P. Dufour travaille sur un nouveau modèle pour 2011-2012, il ne souhaite pas en parler pour l'instant, sachant pertinemment que, dès communication effectuée, tous les exemplaires seront commandés dans la semaine.
Pour autant, P. Dufour ne finira pas millionnaire malgré le prix de ses modèles. Il le dit avec humour.
Mais il travaille comme il l'entend, participe à différents projets pour le plaisir (V4 et autres sur lesquels il ne peut communiquer) et ça n'a pas de prix pour lui. il est libre de travailler comme il l'entend.
P. Dufour est aussi très réaliste sur la montre "suisse" : il s'attend (et espère, je pense) à un grand ménage dans les marques, entre celles qui se sont créés par appât du gain, ou celles qui ont augmenté leurs prix sans autres raisons que des repositionnements pseudo-marketing.
P. Dufour est extrèmement surpris par la qualité des mouvements et tourbillons chinois. Certes, finition et fiabilité sont à améliorer, mais techniquement ils sont parfaits. Le jour où les chinois sauront communiquer correctement sur la qualité de leurs produits, certaines marques et non des moindres auront du souci à se faire.
D'ailleurs, un indépendant de l'AHCI exposait un modèle basé sur un tourbillon chinois retravaillé, j'ai oublié son nom.
Pour finir, cette phrase de P. Dufour : "Nous -les suisses- avons longtemps pris les clients pour des cons, cela nous coûtera très cher".
Greubel Forsey dans le Hall 5 : au delà de la surenchère technique autour du (des) tourbillon(s), les modèles sont impressionnants de finition. C'est vraiment une marque à part dans la production actuelle. Stand à visiter.
* le Palace.
Quelques marges intéressants comme Favre Leuba et UG. Les photos ont déjà été publiées.
Mais surtout la Watch Factory mis en place par G. Pons. On peut reprocher beaucoup de choses à G. Pons, mais sa démarche et le choix des exposants méritent vraiment le détour.
Avec deux véritables chocs :
Haldimann, des splendeurs ! l'affichage et la finition sont extraordinaires. Alain en a même poussé des cris.
La lecture de l'heure en devient secondaire tellement on est subjugué par les mouvements des balanciers ou des tourbillon sur les cadrans.
Madame Haldimann est parfaite pour expliquer la démarche et le travail de son mari. C'est LA nouveauté de Bâle pour moi.
Fabrication Normande Horlogère : autant j'avais peu accroché avec les photos publiées sur les fora, autant je les ai trouvé splendides une fois au poignet. Les finitions des mouvements (quels balanciers !) sont splendides alors que je les trouvais basiques en photo. Seul reproche : les boitiers sont un peu épais à mon goût. La charmante attachée commerciale m'a indiqué que les modèles de production perdraient 1 ou 2 mm.
Et quelques marques toutes aussi intéressantes même si j'ai moins accroché comme Speake Marin, Urwerk (et pourtant, Dieu sait comme j'aime ces modèles), MCT ou MB&F.
Si j'avais pu passer plus de temps à la Watch Factory, je l'aurai fait sans hésiter.
* Marques extérieures au salon.
J'avais pris rendez-vous avec la société HM Moser.
Comme l'année dernière, Alain, sa femme et moi avons été reçus avec une grande courtoisie par M. Eric Moser, CEO. Cet homme est passionné et passionnant.
La aussi quelques messages sont passés
pas de nouveaux modèles à présenter hormis de nouveaux cadrans.
La marque a besoin de montrer/prouver qu'elle a réglé ses problèmes d'approvisionnement (cadrans, boitiers) et qu'elle est capable de produire les modèles actuels. Elle poursuit donc sa réorganisation commencée l'année dernière pour être moins dépendante de fournisseurs externes.
La philosophie de la marque perdure : un mouvement par modèle, totalement en cohérence avec la taille et le format du boitier. Elle souhaite conserver une approche qualitative des modèles avec de faibles volumes.
Les mouvements sont simples à maintenir (échappement à vis) mais complexes à concevoir (la grande date centrée avec deux disques est particulièrement complexe à régler) et à assembler.
Ils demandent donc une main d'œuvre importante. La marque est actuellement en phase de recrutement et de formation d'horlogers pour assembler un volume plus important de QP. Aujourd'hui, il ne sort qu'un seul modèle QP par mois. Délai de livraison supérieur à 1 an.
J'ai fait part à M. Eric Moser des quelques critiques lus ici et là concernant la trace d'huile vu sur le barillet de la Mayu. La marque est au courant de ces remarques et avoue à demi-mot ne pas avoir prévu/anticipé que cette trace serait remarquée par des amateurs éclairés.
Il eut été facile de modifier la découpe des ponts de rouages pour masquer cette trace.
Mais le respect de la tradition (l'esthétisme des ponts est issu de modèles historiques) n'autorise pas une telle liberté.
Voilà c'est tout et c'est déjà beaucoup sans photo (plus tard les photos).
peu de nouveautés exposées (Zenith, Chopard, Tag par exemple)
photos interdites (Bréguet par exemple)
patchwork de styles, il faut plaire à plus grand nombre au risque de perdre son identité (Péquignet qui fait du Bretling ou du B&R par exemple)
déclinaisons de cadrans à l'infini (plongeuse Oris Titan avec diamants par exemple)
* le Hall semble un poil plus sobre qu'avant, moins de poissons dans l'aquarium Breitling, mais des petits requins à pointes noires en plus.
* A mon sens, le Hall 5, le Palace (Watch Factory) et les marques à l'extérieur sont bien plus intéressants.
* Hall 5 : les indépendants de l'AHCI.
J'ai pu croiser Philippe DUFOUR devant une vitrine où il s'extasiait devant une montre tourbillon.
Cet homme est étonnant : c'est un des plus grands horlogers actuels et il s'émerveille comme un gamin devant les réalisations de ses confrères suisses ou ... chinois.
Nous avons pu discuter un bon quart d'heures, en voici un petit résumé (certainement déformé) :
il est submergé de travail. La Simplicity a été commandée à un peu plus de 200 exemplaires. P. Dufour a prévu de les livrer jusqu'en 2011.
S'il est submergé, c'est par le manque de personnels, il n'arrive pas à garder les horlogers qu'il forme : soit ils partent chez les concurrents (Greubel par exemple, il le dit sans animosité aucune), soit vers d'autres métiers sans rapport avec l'horlogerie.
De fait, ils ne sont plus que 2 dans l'atelier, dont P. Dufour.
Dans ses quelques moments de liberté, P. Dufour travaille sur un nouveau modèle pour 2011-2012, il ne souhaite pas en parler pour l'instant, sachant pertinemment que, dès communication effectuée, tous les exemplaires seront commandés dans la semaine.
Pour autant, P. Dufour ne finira pas millionnaire malgré le prix de ses modèles. Il le dit avec humour.
Mais il travaille comme il l'entend, participe à différents projets pour le plaisir (V4 et autres sur lesquels il ne peut communiquer) et ça n'a pas de prix pour lui. il est libre de travailler comme il l'entend.
P. Dufour est aussi très réaliste sur la montre "suisse" : il s'attend (et espère, je pense) à un grand ménage dans les marques, entre celles qui se sont créés par appât du gain, ou celles qui ont augmenté leurs prix sans autres raisons que des repositionnements pseudo-marketing.
P. Dufour est extrèmement surpris par la qualité des mouvements et tourbillons chinois. Certes, finition et fiabilité sont à améliorer, mais techniquement ils sont parfaits. Le jour où les chinois sauront communiquer correctement sur la qualité de leurs produits, certaines marques et non des moindres auront du souci à se faire.
D'ailleurs, un indépendant de l'AHCI exposait un modèle basé sur un tourbillon chinois retravaillé, j'ai oublié son nom.
Pour finir, cette phrase de P. Dufour : "Nous -les suisses- avons longtemps pris les clients pour des cons, cela nous coûtera très cher".
Greubel Forsey dans le Hall 5 : au delà de la surenchère technique autour du (des) tourbillon(s), les modèles sont impressionnants de finition. C'est vraiment une marque à part dans la production actuelle. Stand à visiter.
* le Palace.
Quelques marges intéressants comme Favre Leuba et UG. Les photos ont déjà été publiées.
Mais surtout la Watch Factory mis en place par G. Pons. On peut reprocher beaucoup de choses à G. Pons, mais sa démarche et le choix des exposants méritent vraiment le détour.
Avec deux véritables chocs :
Haldimann, des splendeurs ! l'affichage et la finition sont extraordinaires. Alain en a même poussé des cris.
La lecture de l'heure en devient secondaire tellement on est subjugué par les mouvements des balanciers ou des tourbillon sur les cadrans.
Madame Haldimann est parfaite pour expliquer la démarche et le travail de son mari. C'est LA nouveauté de Bâle pour moi.
Fabrication Normande Horlogère : autant j'avais peu accroché avec les photos publiées sur les fora, autant je les ai trouvé splendides une fois au poignet. Les finitions des mouvements (quels balanciers !) sont splendides alors que je les trouvais basiques en photo. Seul reproche : les boitiers sont un peu épais à mon goût. La charmante attachée commerciale m'a indiqué que les modèles de production perdraient 1 ou 2 mm.
Et quelques marques toutes aussi intéressantes même si j'ai moins accroché comme Speake Marin, Urwerk (et pourtant, Dieu sait comme j'aime ces modèles), MCT ou MB&F.
Si j'avais pu passer plus de temps à la Watch Factory, je l'aurai fait sans hésiter.
* Marques extérieures au salon.
J'avais pris rendez-vous avec la société HM Moser.
Comme l'année dernière, Alain, sa femme et moi avons été reçus avec une grande courtoisie par M. Eric Moser, CEO. Cet homme est passionné et passionnant.
La aussi quelques messages sont passés
pas de nouveaux modèles à présenter hormis de nouveaux cadrans.
La marque a besoin de montrer/prouver qu'elle a réglé ses problèmes d'approvisionnement (cadrans, boitiers) et qu'elle est capable de produire les modèles actuels. Elle poursuit donc sa réorganisation commencée l'année dernière pour être moins dépendante de fournisseurs externes.
La philosophie de la marque perdure : un mouvement par modèle, totalement en cohérence avec la taille et le format du boitier. Elle souhaite conserver une approche qualitative des modèles avec de faibles volumes.
Les mouvements sont simples à maintenir (échappement à vis) mais complexes à concevoir (la grande date centrée avec deux disques est particulièrement complexe à régler) et à assembler.
Ils demandent donc une main d'œuvre importante. La marque est actuellement en phase de recrutement et de formation d'horlogers pour assembler un volume plus important de QP. Aujourd'hui, il ne sort qu'un seul modèle QP par mois. Délai de livraison supérieur à 1 an.
J'ai fait part à M. Eric Moser des quelques critiques lus ici et là concernant la trace d'huile vu sur le barillet de la Mayu. La marque est au courant de ces remarques et avoue à demi-mot ne pas avoir prévu/anticipé que cette trace serait remarquée par des amateurs éclairés.
Il eut été facile de modifier la découpe des ponts de rouages pour masquer cette trace.
Mais le respect de la tradition (l'esthétisme des ponts est issu de modèles historiques) n'autorise pas une telle liberté.
Voilà c'est tout et c'est déjà beaucoup sans photo (plus tard les photos).
Dernière édition par bardass le Dim 29 Mar 2009, 13:27, édité 1 fois