a) L’embrayage latéral
En rouge, on voit la roue de champ. En fait, elle est une «deuxième» roue de seconde. En dessous du pont de chrono, sur le même axe, on trouvera une roue semblable qui engrène avec les rouages de l’heure de la montre. Le pivot de cette roue coté cadran traverse la platine et le cadran pour porter l’aiguille des secondes de l’heure. Le pivot côté ponts traverse le pont de chrono et porte une deuxième roue (celle en rouge ici) qui va servir à entrainer le chrono (la roue de champ donc – j’espère ne pas avoir perdu la moitié des lecteurs dès maintenant). Tout comme la roue de seconde, la roue de champ fait un tour par minute (normal, toutes deux sont sur le même axe). Cette roue engrène en permanence avec la roue intermédiaire (en jaune) portée par la bascule de chrono (son vrai nom est bascule intermédiaire). Cette roue intermédiaire, solidaire de sa bascule, peut engrainer avec la roue de centre (en vert) qui porte, sur son pivot coté cadran, la trotteuse du chrono. Donc, en fonction de la position de la roue à colonne, la bascule va mettre la roue intermédiaire et de centre en contact ou non.
Il y a différents moyens de régler un chrono de ce type.
-1- en jouant sur le bec de la bascule qui pose sur la roue à colonne. Suivant l’angle des bords du bec, l’embrayage sera plus ou moins direct (plus l’angle est aigu, plus la transition sera «brutale»).
-2- Ensuite, il y a 2 visses excentriques (en bleu clair sur le schéma). La tête de visse n’est pas concentrique avec son axe (d’où son nom - on voit l’axe dessiné en pointillé sur le dessin). Ca va permettre de régler l’action de la bascule intermédiaire en fonction de la position de la RAC. L’excentrique L permet de déplacer l’axe de rotation de la bascule, l’excentrique R sert de butée sur laquelle vient pauser la bascule quand son bec est entre deux colonnes (donc chrono actionné).
Le gros problème de l’embrayage latéral, c’est que la trotteuse à tendance à faire un saut au démarrage du chrono. Selon le livre «le chronographe, son fonctionnement – sa réparation», source d’une partie de mes explications, en jouant sur l’angle d’attaque de la bascule et sur la position des excentriques, il est possible de réduire ce phénomène. Ils disent bien réduire et non de l’annuler.
En fait, le mouvement de la bascule intermédiaire décrit un arc de cercle autour de l’axe L. Même quand le chrono est complètement désarmé (donc montre à l’arrêt), ce mouvement circulaire de la bascule peut induire un saut de la trotteuse (jusqu'à 1/5 de seconde, ils estiment que c’est normal). Donc ce mouvement de translation est une source. Pour le réduire, il faut que la roue intermédiaire ait le moins long trajet possible. Donc chrono arrêté, elle doit être très proche de la roue de centre sans engrener.
L’interpénétration des dentures est aussi responsable de ce saut. Même si la roue de centre à une denture deux fois plus fine que la roue de intermédiaire, cette soudaine interpénétration occasionne un saut car les dentures ne sont pas nécessairement alignées lors du déclenchement. En fait, en jouant sur l’excentrique R on peut diminuer ou augmenter la pénétration. Il est recommandé de diminuer cette pénétration au minimum (pour autant qu’elle soit toujours suffisante pour entrainer le chrono) pour diminuer le phénomène de saut.
La s’arrêtent mes compétence livresques, si un horloger passe par là, libre à lui de nous expliquer les autres moyens de régler un chrono à embrayage latéral ou de me corriger.