Dicté par une utilisation classique ou sport chic, adepte des montres épurées sans grand nombre de complications, les portugaises avec leur grand diamètre, un design simple et classique m’ont de suite plu.
Dans un premier temps, rapide retour sur la naissance des portugaises :
la Portugaise est née fin des années 30, suite à la demande particulière de deux hommes d'affaires portugais (originaire de Lisbonne et Porto), Rodrigues et Texeira. Ceux-ci recherchaient une montre-bracelet offrant toutes les qualités d’un chronomètre de bord, à savoir une bonne taille pour une très bonne lisibilité et une excellente précision.
A l’époque, la taille moyenne des montres était de l’ordre de 30 mm tandis que la précision chronométrique restait l’apanage des montres de poche (grâce aux calibres de plus grande taille). IWC décida donc de créer une montre-bracelet d’assez grande taille pour pouvoir abriter un calibre de poche.
A cette époque, IWC est (re)connu pour ces calibre 95, 97, 98, véritable vitrine des calibre de poches d’avant guerre.
Le calibre 95 mesure 16 lignes 3/4 (37.8 mm), 15 rubis, oscille à 18000 bph.
Le calibre 97, mouvement lépine, puis le calibre 98 version savonette du cal 97 tous deux possèdent 19 rubis et un mécanisme de stop-seconde.
IWC choisit donc d’utiliser son mvt le plus plat et le plus robuste le calibre 98, évolution du calibre de poche 74 (savonette).
En hommage à leurs commanditaires, on appela ces montres-gousset-bracelet Portugaises.
Le succès ne fut pas au rendez-vous comme l’atteste ce tableau, ou l’on voit qu’en 40 ans seulement 700 montres furent vendues.
Ref : http://tnr.homestead.com/AnniversaryPort.html
Rmq : Ils serait intéressant de connaitre les chiffres de production/vente des modèles portugaises depuis leur réintroduction en 93. Cela risque de donner le vertige.
Après quelques années, la montre ne fut plus produite. Une ré-introduction fut tentée dans les années 70 mais vite abandonnée pour ne pas concurrencer IWC 5251, mère des futures portofino, commercialisée fin 70
crédit Steve G
En vue de fêter les 125 ans de la firme, la décision fut prise de célébrer cet anniversaire avec la sortie d’une série limitée : la portugaise jubilée ref 5441 : Et voila comment on réalise une grande montre toute simple
Telle l’originale, elle aura
- le même cadran argenté mat,
- des chiffres arabes appliqués,
- des aiguilles feuilles et une aiguille lance pour le registre des secondes.
Un registre des secondes légèrement en retrait accentuant le relief du cadran.
Les mensurations de la belle manuelle 43 mm de diamètre couronne incluse, 48 mm corne à corne et 8.5 mm d’épaisseur.
C’est donc une montre fine pour son diamètre et légère (merci au mvt manuel)
Un charme intemporel d’une montre simple, seulement une 3 aiguilles. Une grande modernité s’en dégage de part :
ses larges dimensions sont atypiques pour les années 90 alors (standard de l’époque oscille plutôt entre 36-38 mm),
l’utilisation des chiffres arabes.
Associé aux différents points marquant les minutes n’alourdit pas, amha, le cadran comme cela peut être rapidement le cas avec l’utilisation de chemin de fer et de chiffres romains. J’attends devoir la lange anniversary de Patrice pour changer d’opinion
Le charme désuet de la lettrine d’IWC noté en toute lettre italique International Watch & Co, Schaffausen
Coté verso, un très joli mouvement avec de beau angles rentrants, un rythme doux apaisant, voir reposant du balancier
Pour rappeler le caractère limitée de la montre sur différents ponts l’inscription International Watch & Co 1868-1993 est gravé sur différent ponts.
La dénomination du calibre 9828 sera synonyme de cette décoration spéciale unique
Le mouvement est « full bridge », ce qui signifie, si j’ai bien compris que le pont principal ne comprend que le barillet et/ou une autre roue (ce n’est pas encore très clair, donc si une âme charitable se propose de m’expliquer ce concept, je suis demandeur)
Il est composé de 6 ponts :
Pont du barillet, Pont de la couronne, Pont pour la 2ème et troisième roue, Pont (Cock) pour la 4ème roue, Pont (Cock) pour le balancier, Pont (Cock)pour l’échappement
Une construction élaborée et chère mais qui a pour avantage d’être facilement entretenu et réparable lors des différentes révisions.
N’oublions pas, qu’à cette époque, les protections du mouvement n’étaient pas encore monnaie courante et les services devaient donc être beaucoup plus rapproché que maintenant. C’est également esthétiquement beau.
Ce dessin permet d’apprécier (ou pas) le travail de finition des différents artisans horlogers comme par exemple les angles rentrants, décorations et polissage des différents ponts.
Le versant manuel effectué, place au versant automatique
La portugaise 2000 abrite le calibre 5000. Ce tout nouveau calibre du millénaire est l’héritier de 2 calibres maison réputés. Il emprunte :
au calibre 85 (ingénieurs) le système Pellaton. Le remontage automatique est a peu de chose près identique à celui breveté par Pellaton dans les années 50
C’est un réel plaisir de contempler ce mvt qui remplit complètement la boite. De plus, le principe du remontage du Pellaton semble si simple. Cela en est bluffant.
au calibre 89 le balancier à 2 bras, muni de ces 16 vis, et son échappement.
En résumé le calibre 5000 c’est une production de 2000 mouvements, un diamètre de 16 lignes ¾ (soit 37.8 mm), une épaisseur 7.53 cm, 44 rubis, 286 pièces, 12 ponts et 53 roues, un balancier monométallique munis de 16 vis, un spirale Breguet, un battement de 18000 bph.
A cela on rajoute un barillet muni d’un grand ressort permettant d’atteindre une réserve de marche de 7 jours (en fait 8 jours ½ théorique mais un mécanisme de frein automatique stoppe à 7 jours afin de préserver l’isochronisme de la montre)
Enfin et c’est le plus impressionnant, le volume total du calibre est de 1 inch3 et occupe tout l’espace de la boite de la montre.
Il s’agit à sa sortie du plus large mouvement automatique de l’époque. Est ce toujours le cas aujourd’hui ?
Comme la jubilee, elle aura
- La même boite/sur boite
- Un mouvement occupant tout l’espace de la montre
- des chiffres arabes appliqués,
- des aiguilles feuilles et une aiguille lance pour le registre des secondes.
Un registre des secondes légèrement en retrait accentuant un certain relief au cadran.
Les mensurations de la belle automatique sont identiques 41,9 mm de diamètre, 43 mm de diamètre couronne incluse, 48 mm corne à corne mais 13.9 mm d’épaisseur (rappel seulement 8.5 mm pour la Jubilee), dont 4 mm rien que pour le plexi.
Pour un coté sport chic et moderne
- Le logo plus moderne, avec simplement noté en majuscule IWC, SCHAFFAUSEN
- Un magnifique cadran noir laqué et deux registres blancs. Le registre à 9 heures est celui des secondes, tandis qu’à 3 heures se trouve la réserve de marche de 7 jours.
Chacun des registres est animé par une petite aiguille lance en acier bleuie. On trouve une petite virgule rouge en bout de course de l'indicateur de RDM lorsque la montre est déchargée. A noter que sur les modèles ultérieurs portugaise 5001, cette virgule sera remplacée par un rectangle nettement plus brut de décoffrage.
Ce cadran « Panda » ajoute un réel cachet à cette montre lui conférant un coté sport-chic indéniable, aussi à l’aise avec un costume qu’en jean basket
rmq : Un coté déroutant les premiers temps, lorsque l’on regarde la montre régulièrement vient du fait que l’aiguille de la réserve de marche fonctionne en sens anti horaire et donc à l’opposé de toutes les autres aiguilles. Mais une fois la montre complètement remontée cette sensation disparait. L’œil s’y faisant, cela ne se remarque plus en de journée.
Passons au « comparatif » photo :
les deux belles cote à cote recto
les deux belles cote à cote verso
sans dessus dessous
au poignet
sources
cal 95, 97, 98 :
http://www.iwcforum.com/Articles/PocketWatches/text.html
http://tnr.homestead.com/AnniversaryPort.html
http://www.timezone.com/library/cjrml/cjrml0028
Cal 85, 5000
http://people.timezone.com/mfriedberg/Calibre5000.html
http://people.timezone.com/msandler/Articles/Cal5000/Review.html
https://montresmecaniques.forumactif.com/t2458-iwc-portugaise-automatic-2000
http://people.timezone.com/mfriedberg/articles/einstein_from_schaffhausen.html
Merci de m’avoir lu, j’ai envi de changer les différents bracelets, auriez vous des suggestions ?
Désolé pour les photos, ce n'est pas trop mon point fort.
je m'interesse maintenant au ingénieurs, argh...cela ne s'arrêtera donc jamais