Cité dans le Monde :
Bruxelles remonte les pendules des horlogers
Quelque chose semble bel et bien grippé dans le beau mécanisme de l'horlogerie suisse. La Commission européenne a ouvert, vendredi 5 août, une enquête sur des ententes illicites et des positions dominantes entre fabricants de montres de luxe. Gardienne de la concurrence, elle cherche à savoir s'ils se sont entendus de façon illégale pour refuser de fournir des pièces de rechange à des réparateurs indépendants.
La Commission a bien précisé qu' " à l'heure actuelle, elle ne dispose pas d'éléments probants attestant l'existence d'une infraction, mais qu'elle examinerait l'affaire de façon prioritaire " .
Cette enquête fait suite à une plainte déposée en 2004 par la Confédération européenne des associations d'horlogers réparateurs (Ceahr) pour infraction présumée aux règles de concurrence européenne. Selon son président, Michaël Van Gompen, plus d'une cinquantaine de marques - dont Swatch, Richemont, Rolex, Audemars Piguet ou Breitling - sont visées par cette procédure. " Ces fabricants réservent les pièces de rechange à leurs propres réseaux de service après-vente et n'approvisionnent plus les horlogers réparateurs indépendants " , déplore-t-il, en regrettant que bon nombre de leurs ateliers aient mis la clé sous la porte. La Commission avait rejeté cette plainte, en juillet 2008, pour " défaut d'intérêt communautaire " avant que la Cour de justice européenne (CJE) n'annule cette décision deux ans plus tard.
Le numéro un mondial de l'horlogerie, Swatch Group (Omega, Breguet, Tissot...) est par ailleurs dans le collimateur de la Commission suisse de la concurrence (Comco). Pour obliger ses concurrents à investir, il voudrait cesser de vendre aux autres marques - Cartier, Jaeger-Le Coultre (Richemont), Tag Heuer, Zenith, Hublot (LVMH), Rolex ou Patek Philippe - les mouvements automatiques dont elles ont besoin.
Incontournable sur ce marché, Swatch en a vendu près de 2 millions à ses concurrents en 2010. Le groupe occupe aussi une position de quasi-monopole dans les spiraux, autre composant indispensable des montres. La Comco a ordonné des mesures provisoires, obligeant le leader mondial à fournir intégralement ses concurrents en 2011, quitte à réduire quelque peu ses livraisons en 2012.
Bruxelles remonte les pendules des horlogers
Quelque chose semble bel et bien grippé dans le beau mécanisme de l'horlogerie suisse. La Commission européenne a ouvert, vendredi 5 août, une enquête sur des ententes illicites et des positions dominantes entre fabricants de montres de luxe. Gardienne de la concurrence, elle cherche à savoir s'ils se sont entendus de façon illégale pour refuser de fournir des pièces de rechange à des réparateurs indépendants.
La Commission a bien précisé qu' " à l'heure actuelle, elle ne dispose pas d'éléments probants attestant l'existence d'une infraction, mais qu'elle examinerait l'affaire de façon prioritaire " .
Cette enquête fait suite à une plainte déposée en 2004 par la Confédération européenne des associations d'horlogers réparateurs (Ceahr) pour infraction présumée aux règles de concurrence européenne. Selon son président, Michaël Van Gompen, plus d'une cinquantaine de marques - dont Swatch, Richemont, Rolex, Audemars Piguet ou Breitling - sont visées par cette procédure. " Ces fabricants réservent les pièces de rechange à leurs propres réseaux de service après-vente et n'approvisionnent plus les horlogers réparateurs indépendants " , déplore-t-il, en regrettant que bon nombre de leurs ateliers aient mis la clé sous la porte. La Commission avait rejeté cette plainte, en juillet 2008, pour " défaut d'intérêt communautaire " avant que la Cour de justice européenne (CJE) n'annule cette décision deux ans plus tard.
Le numéro un mondial de l'horlogerie, Swatch Group (Omega, Breguet, Tissot...) est par ailleurs dans le collimateur de la Commission suisse de la concurrence (Comco). Pour obliger ses concurrents à investir, il voudrait cesser de vendre aux autres marques - Cartier, Jaeger-Le Coultre (Richemont), Tag Heuer, Zenith, Hublot (LVMH), Rolex ou Patek Philippe - les mouvements automatiques dont elles ont besoin.
Incontournable sur ce marché, Swatch en a vendu près de 2 millions à ses concurrents en 2010. Le groupe occupe aussi une position de quasi-monopole dans les spiraux, autre composant indispensable des montres. La Comco a ordonné des mesures provisoires, obligeant le leader mondial à fournir intégralement ses concurrents en 2011, quitte à réduire quelque peu ses livraisons en 2012.