Bonsoir à tous,
Je sais que beaucoup ici aiment De Bethune et sont amoureux d'horlogerie en général. J'ai pris le temps de traduire ma présentation de cette montre que j'ai posté il y a peu sur Puristspro et que certains ont peut-être lu déjà.
J'espère que cela vous plaira.
Bon week-end !
Alfred
_____________________________
Lorsqu'on commence à s'intéresser sérieusement aux montres, on finit par évoluer dans ses gouts et ce que l'on recherche. Pour ma part, la tendance a été d'apprécier grandement avec les années les maisons que l'on appelle "indépendants".
Leurs spécificités esthétiques est ce qui est le plus reconnaissable mais l'approche technique, la philosophie dans la création de la maison ou des modèles, le fondateur cherchant à apporter quelque chose à un environnement qui évolue doucement est une alternative de grande qualité aux marques dites "traditionnelles".
Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur pour positionner l'une par rapport à l'autre mais ce sont deux visions différentes de l'horlogerie dans de nombreux domaines tout en restant proches dans d'autres.
Avec le temps, on peut apprécier autant un indépendant (pourvu qu'il soit de grande qualité) qu'une grande maison traditionnelle, et ce à tous les niveaux de budget.
Les indépendants sont souvent moins accessibles que ce soit en raison d'une communication moins importante ou une existence plus récente, donc une marque moins connue du grand public, mais aussi car leur volume ne leur permet de pouvoir corriger un prix à la baisse qu'un client lambda comparera inéluctablement avec celui d'une référence du marché.
Ceci étant, la meilleur connaissance des collections en général et la curiosité, ou parfois simplement l'envie de voir autre chose par crainte de l'ennui, pousse à s'intéresser à ces nouveaux venus qui bousculent les standards dans un tas de domaines horlogers différents.
Pour ma part, pour des raisons subjectives et d'autres objectives, j'ai toujours été attiré par l'originalité, ce qui sort un peu des sentiers battus mais j'ai toujours détesté me faire rouler par de la com'. J'approfondis donc mes connaissances dans mon coin afin de me faire une idée de ce que j'étudie, de faire un tri, même s'il n'est jamais possible de s'en isoler complètement bien entendu.
Voilà pourquoi par exemple, j'ai toujours eu un regard particulier sur le travail réalisé par la maison De Bethune. J'y ai trouvé l'esthétique (purement subjectif mais qui entre en résonnance avec mes propres goûts), l'esprit novateur, la volonté de faire différemment (ce qui ne veut pas toujours dire "mieux" mais c'est en cherchant qu'on a une chance de trouver quelque chose d'intéressant, et certainement pas en reproduisant année après année les mêmes schémas), et parfois la recherche, la réflexion sur l'avenir.
J'ai eu l'opportunité et la chance de tomber sur cette montre que je convoite depuis maintenant quelques années (elle est apparue il y a quatre ans environ) : la De Bethune DB25 Réserve de marche, or blanc, cadran guilloché argenté.
Voici donc quelques rappels et une petite revue de ce modèle.
- Le boitier
Le boitier est donc ici en or blanc (alliage d'or, de palladium et d'autres métaux dont zinc je crois) et mesure 44 mm de diamètre et 10.8 mm d'épaisseur.
Le dessin est inspiré des montres de poches anciennes, domaine dans lequel David Zanetta est expert. Il est à la fois arrondi et très pur, je ne me lasse jamais de l'admirer et d'admirer sa finition.
Le verre saphir est très légèrement bombé pour ne pas casser la douceur des lignes.
Enfin la couronne est peut-être l'élément de la partie boitier + couronne + cornes qui est le plus travaillé, dans le sens où cette pièce est plus détaillée. La couronne est en effet striée et percée de petits trous et sa face latérale est bombée, reprenant ainsi un point commun avec l'esprit du boitier. Ceci permet de donner un peu de dynamisme moderne à l'ensemble sans être trop présent.
- Les cornes
La particularité esthétique du boitier est située dans les cornes au dessin contemporain qui sont évidées et dont la structure résiduelle est très finement construite et reste légère visuellement, ce qui vient compenser la taille plus importante du boitier.
Par ailleurs, celles-ci étant positionnées très bas sur le boitier, la montre se stabilise parfaitement sur un poignet, même fin, et elles n'imposent pas une surcharge visuelle lorsqu'on admire la montre dans son ensemble. Dans le même temps, elles ne tombent pas non plus dans un dessin trop avant-gardiste qui pourrait déséquilibrer l'impression classique que communique la DB25.
Selon moi, une parfaite alliance entre le moderne et le classique sans tomber dans des signes stylistiques à la mode et qui, par nature, lassent et se démodent rapidement.
A l'extrême fin de ces cornes sont attachées les pompes et donc apparaît le début du bracelet. Cet espace entre le boitier et le bracelet, allié à l'espace laissé au sein des cornes renforce l'impression aérée et allégée.
- Le bracelet et sa boucle
Le bracelet (noir) est en alligator de très belle facture avec une surpiqure ton sur ton.
La boucle ardillon est en or blanc poli et, contrairement à ce que l'on peut voir de plus en plus sur les montres récentes, sait rester d'une taille modeste, en particulier au regard de la largeur du bracelet et de la taille de la montre. C'est un excellent choix qui était loin d'être gagné d'avance vue la tendance actuelle.
De plus, sa forme est bien pensée avec un mélange de portions arrondies et droites. On notera le revers finition "sablé" comportant l'inscription gravée discrète De Bethune. L'ardillon n'est pas en reste puisqu'il est lui-même parfaitement fini et poli.
- Le cadran
Le cadran est en 2 parties.
La partie centrale est décorée à la main, gravée d'un guillochage soleil en douze sections (une pour chaque heure donc). On note en particulier l'ouverture de la RdM à 12h, une ouverture très pure et qui ne casse pas le cadran. La touche de rouge lui va parfaitement, ajoutant une note moderne et dynamique. Lorsque la montre est totalement remontée cela change de façon assez significative le rendu du cadran puisque que l'ensemble devient monochrome.
L'anneau extérieur comportant les index est décoré en guilloché grain d'orge. Les index peints sont réalisés par une succession de couches de peintures qui leur donne ce beau relief.
Les chiffres romains lui vont parfaitement puisqu'ils sont dans l'esprit de la montre. Pour ma part, préférant les chiffres romains aux chiffres arabes en général, je suis comblé.
Les aiguilles sont réalisées elles aussi à la main et sont en acier bleui. Elles sont placées très proches du cadran à leur extrémité et viennent raser l'anneau extérieur. C'est du plus bel effet.
- Le mouvement
Il s'agit chez De Bethune du calibre référencé DB2024 automatique à réserve de marche, diamètre de 30 mm. Pour les chiffres habituels : 287 pièces, 49 rubis, 28 000 vph, réserve de marche de 6 jours.
Je dois dire que j'aime énormément le coté "double-jeu" de cette montre : d'un coté le coté face, un look classique, et élégant et de l'autre, le coté pile, le contraste du look technique, pour ne pas dire technologique, contemporain et efficace.
La qualité de la finition est ici aussi de très haut niveau. Les vis sont polies, certaines pièces sont anglées à la perfection (ressort du système pare-chute) et lorsqu'elles ne sont pas arrondies les angles sont parfaitement "clean", ébavurés, que ce soit le titane ou l'acier.
J'aime particulièrement la finition "sablé" des inscriptions gravées sur l'anneau en titane bleui qui entour le mouvement et le contraste qui en résulte. C'est absolument parfaitement réalisé.
La réserve de marche est obtenue par un double barillet (montés cote à cote) dont le déploiement des ressorts s'autorégule. La particularité des boitiers est que chacune des deux faces internes sont munies de 3 petites palettes rubis chacune qui facilitent donc le déroulement du ressort car il frotte moins qu'en étant directement en contact avec le métal du boitier de barillet.
Cela fait partie des détails que j'apprécie dans l'effort de conception d'une montre.
Le balancier en titane bleui (0.013 gr) est équipé quant à lui de 4 poids en platine (4x 0.008 gr) repartis à 4 endroits spécifiques. L'objectif est ici d'avoir la structure du balancier la plus légère possible (moindre inertie en cas de choc et donc moins d'anomalies dans la tenue de l'heure) mais en gardant tout de même du poids à l'extérieur afin de garantir une excellente régularité dans le fonctionnement.
C'est un difficile équilibre à trouver mais qui est amélioré ici puisqu'il repousse la masse globale utile vers la périphérie en l'allégeant là ou elle n'est pas optimisée (au centre).
Vous noterez qu'on retrouve sur ce balancier deux petites masses en or (2x 0.002 gr), incrustées dans la structure en titane et qui équilibre le balancier notamment lors des variations de température.
Enfin, ce balancier est équipé du spiral à courbe terminale plate propre à la marque. Sa fonction est d'améliorer notablement la régularité de marche du système, et faciliter accessoirement la manipulation de celui-ci.
Ce système est lui-même fixé sur un dispositif nommé "triple pare-chute" qui permet d'absorber en partie les chocs transmis dans la montre. Il s'agit de 2 colonnes aux extrémités sur lesquelles coulisse un pont principal (via des rubis), maintenu par une pièce unique, flexible, qui joue le rôle d'amortisseur. La partie centrale qui est liée à l'axe du balancier est, elle, montée sur ressort et fonctionne avec l'ensemble.
Concernant la roue d'échappement les dents sont alternativement biseautées au-dessus et en-dessous afin de ne pas toujours solliciter les matériaux (palettes d'ancre en saphir et dents) au même endroit.
- Le rotor
Il est fabriqué de 2 pièces majeures, l'une en titane bleui, l'autre en platine.
Un peu dans le même esprit que pour le balancier, il est nécessaire qu'il y ait une certaine inertie à la périphérie mais la masse n'a pas d'utilité (ou tout du moins n'est pas optimisée) si elle est placée vers le centre plutôt qu'a l'extérieur.
De Bethune a donc opté pour un arceau en titane (léger), attaché au centre de la montre (et donc au mécanisme de remontage des barillets, en titane bleui sur les photos) auquel on a attaché une masse en platine (forte densité et plutôt lourde tout en restant solide).
Ce rotor est monté sur roulements à billes en céramique pour limiter l'usure (pas d'huile ici), améliorer son efficacité et sa fiabilité.
Enfin, vous noterez qu'on peut voir sur les photos une partie centrale en acier formé de 4 petites pattes munies de 12 rubis (partie non mobile, donc dissociée du rotor contrairement à ce que l'image pourrait laisser croire). Il s'agit du support qui protège les billes des chocs et dont les rubis ont bien entendu pour charge de faciliter le glissement du rotor avec le titane. Cette partie participe aussi à aider au maintien du rotor en cas de choc.
J'aime beaucoup la forme relativement brute et bien finie en même temps de la masse en platine du rotor qui coulisse parfaitement entre le boitier et les éléments du mouvement situés sur son chemin. Ca passe au quart de poil.
Enfin le remontage ne se fait que dans un seul sens, on le note lorsqu'on incline la montre pour faire évoluer le rotor et qu'on scrute le fonctionnement du petit crochet qui vient retenir la roue qui permet d'armer les barillets. Aucun intérêt mais c'était juste marrant de le remarquer.
Voilà pour la revue, j'espère que ça vous aura plu et intéressé
Quelques wristshots pour finir :
Je sais que beaucoup ici aiment De Bethune et sont amoureux d'horlogerie en général. J'ai pris le temps de traduire ma présentation de cette montre que j'ai posté il y a peu sur Puristspro et que certains ont peut-être lu déjà.
J'espère que cela vous plaira.
Bon week-end !
Alfred
_____________________________
Lorsqu'on commence à s'intéresser sérieusement aux montres, on finit par évoluer dans ses gouts et ce que l'on recherche. Pour ma part, la tendance a été d'apprécier grandement avec les années les maisons que l'on appelle "indépendants".
Leurs spécificités esthétiques est ce qui est le plus reconnaissable mais l'approche technique, la philosophie dans la création de la maison ou des modèles, le fondateur cherchant à apporter quelque chose à un environnement qui évolue doucement est une alternative de grande qualité aux marques dites "traditionnelles".
Il ne s'agit pas d'un jugement de valeur pour positionner l'une par rapport à l'autre mais ce sont deux visions différentes de l'horlogerie dans de nombreux domaines tout en restant proches dans d'autres.
Avec le temps, on peut apprécier autant un indépendant (pourvu qu'il soit de grande qualité) qu'une grande maison traditionnelle, et ce à tous les niveaux de budget.
Les indépendants sont souvent moins accessibles que ce soit en raison d'une communication moins importante ou une existence plus récente, donc une marque moins connue du grand public, mais aussi car leur volume ne leur permet de pouvoir corriger un prix à la baisse qu'un client lambda comparera inéluctablement avec celui d'une référence du marché.
Ceci étant, la meilleur connaissance des collections en général et la curiosité, ou parfois simplement l'envie de voir autre chose par crainte de l'ennui, pousse à s'intéresser à ces nouveaux venus qui bousculent les standards dans un tas de domaines horlogers différents.
Pour ma part, pour des raisons subjectives et d'autres objectives, j'ai toujours été attiré par l'originalité, ce qui sort un peu des sentiers battus mais j'ai toujours détesté me faire rouler par de la com'. J'approfondis donc mes connaissances dans mon coin afin de me faire une idée de ce que j'étudie, de faire un tri, même s'il n'est jamais possible de s'en isoler complètement bien entendu.
Voilà pourquoi par exemple, j'ai toujours eu un regard particulier sur le travail réalisé par la maison De Bethune. J'y ai trouvé l'esthétique (purement subjectif mais qui entre en résonnance avec mes propres goûts), l'esprit novateur, la volonté de faire différemment (ce qui ne veut pas toujours dire "mieux" mais c'est en cherchant qu'on a une chance de trouver quelque chose d'intéressant, et certainement pas en reproduisant année après année les mêmes schémas), et parfois la recherche, la réflexion sur l'avenir.
J'ai eu l'opportunité et la chance de tomber sur cette montre que je convoite depuis maintenant quelques années (elle est apparue il y a quatre ans environ) : la De Bethune DB25 Réserve de marche, or blanc, cadran guilloché argenté.
Voici donc quelques rappels et une petite revue de ce modèle.
- Le boitier
Le boitier est donc ici en or blanc (alliage d'or, de palladium et d'autres métaux dont zinc je crois) et mesure 44 mm de diamètre et 10.8 mm d'épaisseur.
Le dessin est inspiré des montres de poches anciennes, domaine dans lequel David Zanetta est expert. Il est à la fois arrondi et très pur, je ne me lasse jamais de l'admirer et d'admirer sa finition.
Le verre saphir est très légèrement bombé pour ne pas casser la douceur des lignes.
Enfin la couronne est peut-être l'élément de la partie boitier + couronne + cornes qui est le plus travaillé, dans le sens où cette pièce est plus détaillée. La couronne est en effet striée et percée de petits trous et sa face latérale est bombée, reprenant ainsi un point commun avec l'esprit du boitier. Ceci permet de donner un peu de dynamisme moderne à l'ensemble sans être trop présent.
- Les cornes
La particularité esthétique du boitier est située dans les cornes au dessin contemporain qui sont évidées et dont la structure résiduelle est très finement construite et reste légère visuellement, ce qui vient compenser la taille plus importante du boitier.
Par ailleurs, celles-ci étant positionnées très bas sur le boitier, la montre se stabilise parfaitement sur un poignet, même fin, et elles n'imposent pas une surcharge visuelle lorsqu'on admire la montre dans son ensemble. Dans le même temps, elles ne tombent pas non plus dans un dessin trop avant-gardiste qui pourrait déséquilibrer l'impression classique que communique la DB25.
Selon moi, une parfaite alliance entre le moderne et le classique sans tomber dans des signes stylistiques à la mode et qui, par nature, lassent et se démodent rapidement.
A l'extrême fin de ces cornes sont attachées les pompes et donc apparaît le début du bracelet. Cet espace entre le boitier et le bracelet, allié à l'espace laissé au sein des cornes renforce l'impression aérée et allégée.
- Le bracelet et sa boucle
Le bracelet (noir) est en alligator de très belle facture avec une surpiqure ton sur ton.
La boucle ardillon est en or blanc poli et, contrairement à ce que l'on peut voir de plus en plus sur les montres récentes, sait rester d'une taille modeste, en particulier au regard de la largeur du bracelet et de la taille de la montre. C'est un excellent choix qui était loin d'être gagné d'avance vue la tendance actuelle.
De plus, sa forme est bien pensée avec un mélange de portions arrondies et droites. On notera le revers finition "sablé" comportant l'inscription gravée discrète De Bethune. L'ardillon n'est pas en reste puisqu'il est lui-même parfaitement fini et poli.
- Le cadran
Le cadran est en 2 parties.
La partie centrale est décorée à la main, gravée d'un guillochage soleil en douze sections (une pour chaque heure donc). On note en particulier l'ouverture de la RdM à 12h, une ouverture très pure et qui ne casse pas le cadran. La touche de rouge lui va parfaitement, ajoutant une note moderne et dynamique. Lorsque la montre est totalement remontée cela change de façon assez significative le rendu du cadran puisque que l'ensemble devient monochrome.
L'anneau extérieur comportant les index est décoré en guilloché grain d'orge. Les index peints sont réalisés par une succession de couches de peintures qui leur donne ce beau relief.
Les chiffres romains lui vont parfaitement puisqu'ils sont dans l'esprit de la montre. Pour ma part, préférant les chiffres romains aux chiffres arabes en général, je suis comblé.
Les aiguilles sont réalisées elles aussi à la main et sont en acier bleui. Elles sont placées très proches du cadran à leur extrémité et viennent raser l'anneau extérieur. C'est du plus bel effet.
- Le mouvement
Il s'agit chez De Bethune du calibre référencé DB2024 automatique à réserve de marche, diamètre de 30 mm. Pour les chiffres habituels : 287 pièces, 49 rubis, 28 000 vph, réserve de marche de 6 jours.
Je dois dire que j'aime énormément le coté "double-jeu" de cette montre : d'un coté le coté face, un look classique, et élégant et de l'autre, le coté pile, le contraste du look technique, pour ne pas dire technologique, contemporain et efficace.
La qualité de la finition est ici aussi de très haut niveau. Les vis sont polies, certaines pièces sont anglées à la perfection (ressort du système pare-chute) et lorsqu'elles ne sont pas arrondies les angles sont parfaitement "clean", ébavurés, que ce soit le titane ou l'acier.
J'aime particulièrement la finition "sablé" des inscriptions gravées sur l'anneau en titane bleui qui entour le mouvement et le contraste qui en résulte. C'est absolument parfaitement réalisé.
La réserve de marche est obtenue par un double barillet (montés cote à cote) dont le déploiement des ressorts s'autorégule. La particularité des boitiers est que chacune des deux faces internes sont munies de 3 petites palettes rubis chacune qui facilitent donc le déroulement du ressort car il frotte moins qu'en étant directement en contact avec le métal du boitier de barillet.
Cela fait partie des détails que j'apprécie dans l'effort de conception d'une montre.
Le balancier en titane bleui (0.013 gr) est équipé quant à lui de 4 poids en platine (4x 0.008 gr) repartis à 4 endroits spécifiques. L'objectif est ici d'avoir la structure du balancier la plus légère possible (moindre inertie en cas de choc et donc moins d'anomalies dans la tenue de l'heure) mais en gardant tout de même du poids à l'extérieur afin de garantir une excellente régularité dans le fonctionnement.
C'est un difficile équilibre à trouver mais qui est amélioré ici puisqu'il repousse la masse globale utile vers la périphérie en l'allégeant là ou elle n'est pas optimisée (au centre).
Vous noterez qu'on retrouve sur ce balancier deux petites masses en or (2x 0.002 gr), incrustées dans la structure en titane et qui équilibre le balancier notamment lors des variations de température.
Enfin, ce balancier est équipé du spiral à courbe terminale plate propre à la marque. Sa fonction est d'améliorer notablement la régularité de marche du système, et faciliter accessoirement la manipulation de celui-ci.
Ce système est lui-même fixé sur un dispositif nommé "triple pare-chute" qui permet d'absorber en partie les chocs transmis dans la montre. Il s'agit de 2 colonnes aux extrémités sur lesquelles coulisse un pont principal (via des rubis), maintenu par une pièce unique, flexible, qui joue le rôle d'amortisseur. La partie centrale qui est liée à l'axe du balancier est, elle, montée sur ressort et fonctionne avec l'ensemble.
Concernant la roue d'échappement les dents sont alternativement biseautées au-dessus et en-dessous afin de ne pas toujours solliciter les matériaux (palettes d'ancre en saphir et dents) au même endroit.
- Le rotor
Il est fabriqué de 2 pièces majeures, l'une en titane bleui, l'autre en platine.
Un peu dans le même esprit que pour le balancier, il est nécessaire qu'il y ait une certaine inertie à la périphérie mais la masse n'a pas d'utilité (ou tout du moins n'est pas optimisée) si elle est placée vers le centre plutôt qu'a l'extérieur.
De Bethune a donc opté pour un arceau en titane (léger), attaché au centre de la montre (et donc au mécanisme de remontage des barillets, en titane bleui sur les photos) auquel on a attaché une masse en platine (forte densité et plutôt lourde tout en restant solide).
Ce rotor est monté sur roulements à billes en céramique pour limiter l'usure (pas d'huile ici), améliorer son efficacité et sa fiabilité.
Enfin, vous noterez qu'on peut voir sur les photos une partie centrale en acier formé de 4 petites pattes munies de 12 rubis (partie non mobile, donc dissociée du rotor contrairement à ce que l'image pourrait laisser croire). Il s'agit du support qui protège les billes des chocs et dont les rubis ont bien entendu pour charge de faciliter le glissement du rotor avec le titane. Cette partie participe aussi à aider au maintien du rotor en cas de choc.
J'aime beaucoup la forme relativement brute et bien finie en même temps de la masse en platine du rotor qui coulisse parfaitement entre le boitier et les éléments du mouvement situés sur son chemin. Ca passe au quart de poil.
Enfin le remontage ne se fait que dans un seul sens, on le note lorsqu'on incline la montre pour faire évoluer le rotor et qu'on scrute le fonctionnement du petit crochet qui vient retenir la roue qui permet d'armer les barillets. Aucun intérêt mais c'était juste marrant de le remarquer.
Voilà pour la revue, j'espère que ça vous aura plu et intéressé
Quelques wristshots pour finir :