LES VARIANTES DE COMPAX
LE CONTAX
Contax est une marque qui a été déposée par Universal sensiblement au même moment que la marque Compax en 1935, elle était vraisemblablement destinée à être le fil conducteur de la gamme de chronographes Universal plutôt que le terme Compax.
Elle a donné lieu à un chronographe 3 compteurs particulier dont voici l'un des exemplaires
credit : Corsaire75
Une montre typique de ces chronos des années 30, vraisemblablement de petite taille (34-35mm ?), la Contax offre une complication singulière en effet, une roue ajoutée permet de déplacer à sa guise l'aiguille du compteur des heures ainsi que les aiguilles H/M lorsque le chronographe est engagé en actionnant le remontoir qui a été tiré.
Le calibre du Contax et sa roue ajoutée
credit : Corsaire75
Cette complication permet des mesures de type "Compte à rebours", la gestion de 2 fuseaux horaires ou un rappel de rendez-vous, elle nécessite que le chronographe soit engagé en permanence.
Une complication peu courante (unique ?) qui ne sera pas pas poursuivie, la production de ces exemplaires particuliers ayant été très restreinte, le terme Compax sera finalement préféré à Contax notamment semble t il pour les raisons indiquées par Beaba dans les discussions autour de la 1ere partie de cette revue, Contax étant une marque déjà déposée et utilisée pour un appareil photo.
LES COMPAX ETANCHES
L'intérêt du collectionneur de chronographes vintage pour les chronographes à boites étanches se porte en général plus particulièrement sur les exemplaires primitifs dont la production s'étale approximativement du milieu des années 30 au milieu des années 40. Outre la réelle performance technique qu'ils incarnent, ils constituent de véritables canons esthétiques associés à l'idée de montres réalisées pour des professionnels.
Si ces types de boites ne sont pas les plus courantes dans les productions de Compax, la manufacture a quand même été pionnier dans les techniques "d'imperméabilité" appliquées à; son Compur Tropical dès 1933 et a pourvu la série Compax de quelques modèles.
Quelques exemplaires
celui-ci est daté de 1938, son diamètre est de 38 mm, il utilise un fond clippé avec un gros joint d'étanchéité, l'une des techniques utilisées par nombre de manufactures pour ces exemplaires primitifs avant que le fond vissé ne s'impose définitivement.
un autre utilisant une boite type mono-bloc courante dans la gamme Doxa de l'époque par exemple, le fond est maintenant vissé, le diamètre et de 37mm, il est daté de 1941
un dernier pour lequel je n'ai pas de détails, très beau à mes yeux
A noter que les boites étanches sont assez courantes pour les Compax des années 50, j'ai préféré vous montrer des exemplaires plus primitifs car plus intéressants à mon sens.
LES COMPAX "CLIMATE PROOF"
Compte tenu de son succès sur les marchés Export, Universal a livré beaucoup de montres dans les pays "exotiques" à climat tropicaux où beaucoup d'occidentaux s'expatriaient ou bien partaient en longue mission pour des grands travaux, des campagnes d'exploration, ...
Universal a proposé dès la fin des années 40 semble t il une série de Compax dite "Climate Proof" pour satisfaire le besoin de ces professionnels qui n'étaient as tous des Indiana Jones.
En voici un exemplaire daté de 1951 (toutes photos credit : Ben Clymer)
La particularité
Son "contre fond de boite" est réalisé dans un métal particulier
associé aux poussoirs étanches, il est censé apporté une protection efficace contre les différences climatiques (gradients horaires, taux d'humidité, pluviosité, ...)
ce n'est pas à proprement parler un chronographe étanche mais plutôt un chronographe tropical imperméable.
Une solution originale en ce début des années 50 permettant d'offrir imperméabilité dans un chronographes élégant ici avec sa boite en or rose
Un autre cadran
LES COMPAX AVEC DES ANSES "PARTICULIÈRES"
Au-delà de ces exemplaires plutôt destinés à des professionnels, Universal a aussi livré une grande quantité de Compax strictement "civils" dans le monde entier en Europe bien sur (Italie, France, Espagne, Allemagne, ...) mais aussi sur le continent américain (USA, mais aussi Brésil, Argentine, ...).
Universal avait parfois à faire à des distributeurs exigeants leur demandant telle ou telle autre réalisation de boite/cadran pour satisfaire une clientèle élitiste.
Là encore, la modularité des calibres et la tradition d'Universal à fournir des boites très variées voire sur mesure fera la différence.
Je vous en mets quelques uns pour illustrer le propos, ceux qui me semblent les plus singuliers et beaux, les combinaisons sont en réalité très nombreuses.
Boite en or rose de 36 mm, anses dites triangulaires incurvées, il est daté de 1941
boite en acier poli de 33 mm, anses dites réduites et incurvées, il est daté de 1943
boite en or 18 ct de 34 mm, anses oversize, il est daté de 1943
boite en acier poli de 37 mm, anses dites appliquées au boitier retombant en pointe, il est daté de 1943
boite en acier poli de 35 mm, anses dites incurvées et taillées vers l'extérieur, il est daté de 1944
boite en métal chromé poli de 35 mm, anses incurvées dites en toile d'araignée, il est daté de 1948
COMPAX HERMES
La prestigieuse maison de la rue St Honoré a longtemps collaboré avec quelques manufactures en distribuant leurs montres. Cela faisait sûrement du sens jusqu'au cours des années 50 où les belles montres - et en particulier les chronographes - étaient réservés à une certaine élite financière et sociale. Au delà, cela accordait un prestige certain aux manufactures concernées.
La collaboration entre Universal et Hermes va trouver sa source dans les années 30
Les innovations techniques propres à satisfaire une clientèle toujours plus avide de "technologie" et le leitmotiv constant de la manufacture pour l'élégance en sont sûrement les raisons essentielles.
On trouve des UG Hermes sans double signature sur le cadran, d'autres avec double signature, elles sont évidemment les plus prisées.
Dans tous les cas, toute montre Hermes est dotée d'un numéro de série supplémentaire avec un marquage réalisé au "stylo électrique" (?) représentant son numéro d'inventaire chez Hermes.
J'ai sélectionné ces modèles, tous avec cadrans double signature.
Ce premier qui est une pure merveille à mes yeux et qui est considéré comme le plus ancien Compax référencé sur le Net horloger
Ce deuxième, très rare de par son cadran noir, son diamètre est de 34 mm, il est daté de 1937
Sa brochure
Et la version dial blanc plus "courante", si je puis dire... avec ce superbe wrist shot posté sur Hodinkee
LES COMPAX POUR LES AUTRES
Fort de son succès mondial, d'une supériorité technique reconnue et d'une capacité de production très importante, Universal va fournir un certain nombre de manufactures.
Ses mouvements d'abord sous la forme d'ébauches, des mouvements complets et finis dans d'autres cas.
D'autres maisons se fourniront en chronographes complets dans lesquels on retrouve les configurations Universal y compris pour les pièces d'habillage, le cadran portant juste le nom de la manufacture sans la mention du nom de modèle Universal ou bien portant juste le nom de la manufacture cliente.
La collaboration la plus étroite sera engagée avec ZENITH. Il faut dire que l'histoire de la relation entre les deux manufactures est à la fois étroite et de longue durée puisque Universal fournira peu ou prou l'ensemble de ses chronographes à Zenith du début des années 30 jusqu'au début des années 60. Les 2 maisons s'associeront même pour la réalisation de réclames communes.
Le Compax sera largement utilisé par Zenith et ce dès son lancement
Les chronographes fournis à Zenith sont la plupart du temps strictement identiques aux modèles Universal, seuls les ponts sont signés.
Les chiffres de production sont tels qu'Universal mettra en place une nomenclature spécifique de numéros de boites pour les chronographes destinés à être livrés à Zenith.
Quelques exemples de Compax
credit : Nicola1960
credit : Cendrars
Universal fournira nombre d'autres maisons parmi lesquelles on peut compter Eberhard, Vacheron Constantin, Girard-Perregaux, Jaeger-Lecoultre, ...
Quelques exemples rapportés à la série Compax
Lecoultre et Jaeger, qui sera également un client important d'Universal
Je termine par ce dernier exemplaire à la triple signature Girard-Perregaux (pont, fond de boite, cadran) que j'ai eu en pension quelques jours
LE FILM COMPAX
Ug a réalisé ce Compax avec un cadran portant une échelle spéciale utile à la mesure de photogrammes
je n'ai pas pris le temps de comprendre l'utilité de l'échelle, elle est expliquée ici pour les amateurs , c'est à mes yeux un très beau chronographe avec un cadran singulier
"LES COMPAX MILITAIRES"
Les Compax militaires sont assez connus des amateurs de chronographes vintage mais paradoxalement, l'importance d'Universal dans la production de ces montres, véritables tool-watches réalisées d'abord pour les pilotes et leurs équipages est assez méconnue. Universal sera pourtant un acteur majeur de la production de ces montres.
C'est en effet en 1940/41 qu'après avoir du décliné plusieurs commandes militaires qu'Universal décide de construire une nouvelle usine sur les fondation de sa traditionnelle unité de production de chronographes située à Ponts-De-Martel. Le nouveau site verra le jour en moins de 6 mois, il est équipé d'installations ultra modernes qui permettent un accroissement sensible des volumes de productions. Y seront produits des compteurs et des chronographes militaires ainsi que des compteurs industriels.
Ici un superbe compteur d'avion daté des années 40 réalisé pour Cairelli posté récemment par LouS
c'est aussi dans cette nouvelle usine que sera produit la fameux Aero-Compax (introduit en 1941 d'abord à des fins militaires).
Fort de cette nouvelle usine, les capacités de production d'Universal deviennent très importantes, la manufacture peut alors satisfaire le volume considérable de commandes civiles mais aussi militaires expliquant ainsi la forte légitimité d'Universal dans ces chronographes particuliers.
Voici la version la plus "courante", une boite de 46 mm aux anses fines et ciselées dont l'épaisseur reste très contenue, même les militaires ont droit au style Universal !
L'élégance de cette tool watch est évidente à la vue de ce wrist shot arborant un exemplaire signé Zenith
A l'intérieur, ce superbe mouvement est intégré dans cette boite oversize avec un soucis évident de qualité et de robustesse. Je trouve l'ensemble très beau.
Ici une version de cadran différente, vraisemblablement plus tardive compte tenu de la technique d'impression utilisée pour les chiffres
Ici 3 versions différentes de cadrans, celui du centre est à mon sens exceptionnel
Une version avec aiguille 24h
Une rare cadran noir réalisé pour Carabelli distributeur milanais historique d'Universal
Et pour finir cette série oversize, le Mega-Jumbo, un chronographe de 55 mm au cadran et à la boite extraordinaires daté de 1938
La boite est dite en 2 parties avec monobloc supérieur et fond à pression, la carrure intègre 2 creux qui forment 3 anneau concentriques
Après la guerre, Universal poursuivra la production de Compax militaires plus "civilisés"
ici, un exemplaire daté de 1946 de 38 mm de diamètre conçu pour la "Fuerza Aerea Argentina" bien connue des amateurs
Un exemplaire en or rose de 37 mm daté de 1950 avec son fond de boite gravé "F.A.B." (Força Aeria Brasileira) qui nous rappelle que l'armée a aussi des personnels administratifs
"LES COMPAX TARDIFS"
Pietro Sala, auteur de l'ouvrage de référence consacré à Universal considère que la période la plus glorieuse des chronographes Universal va du milieu des années 30 (introduction de la série Compur) jusqu'à la fin des années 50.
C'est en effet autour du début des années 60 que Martel est racheté par Zenith.
Il faut préciser qu'au delà de la fournitures de chronographes évoquée avant, les relations entre Universal, Zenith et Martel sont très étroites voire consanguines, Raoul Perret par exemple siégeant au conseil d'administration des 3 sociétés.
Mais les réalités historiques sont pour le moins confuses et suscitent des débats houleux entre spécialistes, je mentionne cet aspect par soucis d'exhaustivité sans pouvoir apporter de précisions fiables à son sujet.
En tout cas, Universal se voit privé de l'unité de production de ses mouvements de chronographes provoquant ainsi une véritable rupture dans les dotations mécaniques de la série Compax.
La manufacture a entre-temps consacré son énergie au développement de calibres automatiques, au lancement des Polerouter, ...
Sa gamme de chronographes est progressivement tombée dans une relative désuétude.
Universal va d'abord utiliser ses stocks de calibres avant d'intégrer pour ses Compax le Valjoux 72 qui s'imposait logiquement.
Curieusement, il faut noter que les "calibres manuf" des Tri-Compax seront eux encore livrés jusqu'au début des années 70, peut-être y avait-il un stock disponible important ?
3 modèles pour illustrer le propos
Celui-ci qui est le premier Compax en Valjoux 72. Il utilise une boite au style inspiré de la Polerouter de Gerald Genta, daté du début des années 60 et d'un diamètre de 36 mm.
Celui-ci qui lui succède je crois et qui est peu courant
Et la fameux "Nina Rindt" enfin introduit autour de 1965 qui marquera la fin de la série
Une montre à laquelle je suis particulièrement attaché pour son esthétique, son ambassadrice et le romantisme qui l'accompagne mais aussi parce que cette montre a été ma toute première Universal acquise il y a déjà quelques années.
Il existe aussi quelques variantes des Nina Rindt, d'autres de la génération précédente.
Et enfin pour être exhaustif, cet "hommage" produit par la manufacture dans les années 90 je crois
Un calibre manufacture innovant, une série de chronographes déclinée dans de multiples configurations esthétiques et techniques à des fins civiles, professionnelles et militaires le tout orchestré par une manufacture qui a formidablement tenu sa place dans le cercle de l'aristocratie de l'horlogerie pendant une trentaine d'années, certains comprendront comment cette photo m'avait été inspirée il y a déjà quelques années
Sources :
Universal Watch Geneve - chronographes et montres à complications - Pietro Giuliano Sala - Editeur Vallardi, l'ouvrage de référence sur la manufacture, j'ai posté un certain nombre de scans provenant de ce livre. Nombre des informations historiques utilisées pour la réalisation de cette revue en sont issues.
Universal Genève, 100 ans de tradition horlogère - Italo Bonifacio & Laura Rivolta - Sothis Editrice
Orologi Passioni- la fameux forum italien regorge d'informations passionnantes au sujet d'Universal, je cite en particulier les contributions de Nicola1960 qui sont nombreuses et particulièrement précises et documentées. La sélection des aspects qu'il fallait couvrir et de ceux qu'il fallait négliger pour que cette revue soit abordable n'a pas été simple
Omega Forum - le forum australien focalisé sur la manufacture de Bienne a ouvert quelques sections complémentaires dont l'une couvrant spécifiquement Universal, la section est animée par LouS
WatchUseek - ce forum a longtemps été le port d'attache des amateurs anglophones d'Universal
Antiquorum
Un certain nombre de documents ne sont malheureusement pas crédités, ils sont issus des nombreuses recherches effectuées ici et là et son stockés dans mon disque dur depuis quelques années déjà.
Cette revue a pour objectif de présenter la série des Compax de manière assez exhaustive en plaçant le lecteur dans un contexte plus général (historique, technique, ...). Malgré le soin que j'ai voulu apporter à sa rédaction, des erreurs et/ou des omissions ont pu se glisser si vous en voyez soyez sympa, contribuez !
ON EN PARLE ICI !
LA PREMIÈRE PARTIE EST ICI
LE CONTAX
Contax est une marque qui a été déposée par Universal sensiblement au même moment que la marque Compax en 1935, elle était vraisemblablement destinée à être le fil conducteur de la gamme de chronographes Universal plutôt que le terme Compax.
Elle a donné lieu à un chronographe 3 compteurs particulier dont voici l'un des exemplaires
credit : Corsaire75
Une montre typique de ces chronos des années 30, vraisemblablement de petite taille (34-35mm ?), la Contax offre une complication singulière en effet, une roue ajoutée permet de déplacer à sa guise l'aiguille du compteur des heures ainsi que les aiguilles H/M lorsque le chronographe est engagé en actionnant le remontoir qui a été tiré.
Le calibre du Contax et sa roue ajoutée
credit : Corsaire75
Cette complication permet des mesures de type "Compte à rebours", la gestion de 2 fuseaux horaires ou un rappel de rendez-vous, elle nécessite que le chronographe soit engagé en permanence.
Une complication peu courante (unique ?) qui ne sera pas pas poursuivie, la production de ces exemplaires particuliers ayant été très restreinte, le terme Compax sera finalement préféré à Contax notamment semble t il pour les raisons indiquées par Beaba dans les discussions autour de la 1ere partie de cette revue, Contax étant une marque déjà déposée et utilisée pour un appareil photo.
LES COMPAX ETANCHES
L'intérêt du collectionneur de chronographes vintage pour les chronographes à boites étanches se porte en général plus particulièrement sur les exemplaires primitifs dont la production s'étale approximativement du milieu des années 30 au milieu des années 40. Outre la réelle performance technique qu'ils incarnent, ils constituent de véritables canons esthétiques associés à l'idée de montres réalisées pour des professionnels.
Si ces types de boites ne sont pas les plus courantes dans les productions de Compax, la manufacture a quand même été pionnier dans les techniques "d'imperméabilité" appliquées à; son Compur Tropical dès 1933 et a pourvu la série Compax de quelques modèles.
Quelques exemplaires
celui-ci est daté de 1938, son diamètre est de 38 mm, il utilise un fond clippé avec un gros joint d'étanchéité, l'une des techniques utilisées par nombre de manufactures pour ces exemplaires primitifs avant que le fond vissé ne s'impose définitivement.
un autre utilisant une boite type mono-bloc courante dans la gamme Doxa de l'époque par exemple, le fond est maintenant vissé, le diamètre et de 37mm, il est daté de 1941
un dernier pour lequel je n'ai pas de détails, très beau à mes yeux
A noter que les boites étanches sont assez courantes pour les Compax des années 50, j'ai préféré vous montrer des exemplaires plus primitifs car plus intéressants à mon sens.
LES COMPAX "CLIMATE PROOF"
Compte tenu de son succès sur les marchés Export, Universal a livré beaucoup de montres dans les pays "exotiques" à climat tropicaux où beaucoup d'occidentaux s'expatriaient ou bien partaient en longue mission pour des grands travaux, des campagnes d'exploration, ...
Universal a proposé dès la fin des années 40 semble t il une série de Compax dite "Climate Proof" pour satisfaire le besoin de ces professionnels qui n'étaient as tous des Indiana Jones.
En voici un exemplaire daté de 1951 (toutes photos credit : Ben Clymer)
La particularité
Son "contre fond de boite" est réalisé dans un métal particulier
associé aux poussoirs étanches, il est censé apporté une protection efficace contre les différences climatiques (gradients horaires, taux d'humidité, pluviosité, ...)
ce n'est pas à proprement parler un chronographe étanche mais plutôt un chronographe tropical imperméable.
Une solution originale en ce début des années 50 permettant d'offrir imperméabilité dans un chronographes élégant ici avec sa boite en or rose
Un autre cadran
LES COMPAX AVEC DES ANSES "PARTICULIÈRES"
Au-delà de ces exemplaires plutôt destinés à des professionnels, Universal a aussi livré une grande quantité de Compax strictement "civils" dans le monde entier en Europe bien sur (Italie, France, Espagne, Allemagne, ...) mais aussi sur le continent américain (USA, mais aussi Brésil, Argentine, ...).
Universal avait parfois à faire à des distributeurs exigeants leur demandant telle ou telle autre réalisation de boite/cadran pour satisfaire une clientèle élitiste.
Là encore, la modularité des calibres et la tradition d'Universal à fournir des boites très variées voire sur mesure fera la différence.
Je vous en mets quelques uns pour illustrer le propos, ceux qui me semblent les plus singuliers et beaux, les combinaisons sont en réalité très nombreuses.
Boite en or rose de 36 mm, anses dites triangulaires incurvées, il est daté de 1941
boite en acier poli de 33 mm, anses dites réduites et incurvées, il est daté de 1943
boite en or 18 ct de 34 mm, anses oversize, il est daté de 1943
boite en acier poli de 37 mm, anses dites appliquées au boitier retombant en pointe, il est daté de 1943
boite en acier poli de 35 mm, anses dites incurvées et taillées vers l'extérieur, il est daté de 1944
boite en métal chromé poli de 35 mm, anses incurvées dites en toile d'araignée, il est daté de 1948
COMPAX HERMES
La prestigieuse maison de la rue St Honoré a longtemps collaboré avec quelques manufactures en distribuant leurs montres. Cela faisait sûrement du sens jusqu'au cours des années 50 où les belles montres - et en particulier les chronographes - étaient réservés à une certaine élite financière et sociale. Au delà, cela accordait un prestige certain aux manufactures concernées.
La collaboration entre Universal et Hermes va trouver sa source dans les années 30
Les innovations techniques propres à satisfaire une clientèle toujours plus avide de "technologie" et le leitmotiv constant de la manufacture pour l'élégance en sont sûrement les raisons essentielles.
On trouve des UG Hermes sans double signature sur le cadran, d'autres avec double signature, elles sont évidemment les plus prisées.
Dans tous les cas, toute montre Hermes est dotée d'un numéro de série supplémentaire avec un marquage réalisé au "stylo électrique" (?) représentant son numéro d'inventaire chez Hermes.
J'ai sélectionné ces modèles, tous avec cadrans double signature.
Ce premier qui est une pure merveille à mes yeux et qui est considéré comme le plus ancien Compax référencé sur le Net horloger
Ce deuxième, très rare de par son cadran noir, son diamètre est de 34 mm, il est daté de 1937
Sa brochure
Et la version dial blanc plus "courante", si je puis dire... avec ce superbe wrist shot posté sur Hodinkee
LES COMPAX POUR LES AUTRES
Fort de son succès mondial, d'une supériorité technique reconnue et d'une capacité de production très importante, Universal va fournir un certain nombre de manufactures.
Ses mouvements d'abord sous la forme d'ébauches, des mouvements complets et finis dans d'autres cas.
D'autres maisons se fourniront en chronographes complets dans lesquels on retrouve les configurations Universal y compris pour les pièces d'habillage, le cadran portant juste le nom de la manufacture sans la mention du nom de modèle Universal ou bien portant juste le nom de la manufacture cliente.
La collaboration la plus étroite sera engagée avec ZENITH. Il faut dire que l'histoire de la relation entre les deux manufactures est à la fois étroite et de longue durée puisque Universal fournira peu ou prou l'ensemble de ses chronographes à Zenith du début des années 30 jusqu'au début des années 60. Les 2 maisons s'associeront même pour la réalisation de réclames communes.
Le Compax sera largement utilisé par Zenith et ce dès son lancement
Les chronographes fournis à Zenith sont la plupart du temps strictement identiques aux modèles Universal, seuls les ponts sont signés.
Les chiffres de production sont tels qu'Universal mettra en place une nomenclature spécifique de numéros de boites pour les chronographes destinés à être livrés à Zenith.
Quelques exemples de Compax
credit : Nicola1960
credit : Cendrars
Universal fournira nombre d'autres maisons parmi lesquelles on peut compter Eberhard, Vacheron Constantin, Girard-Perregaux, Jaeger-Lecoultre, ...
Quelques exemples rapportés à la série Compax
Lecoultre et Jaeger, qui sera également un client important d'Universal
Je termine par ce dernier exemplaire à la triple signature Girard-Perregaux (pont, fond de boite, cadran) que j'ai eu en pension quelques jours
LE FILM COMPAX
Ug a réalisé ce Compax avec un cadran portant une échelle spéciale utile à la mesure de photogrammes
je n'ai pas pris le temps de comprendre l'utilité de l'échelle, elle est expliquée ici pour les amateurs , c'est à mes yeux un très beau chronographe avec un cadran singulier
"LES COMPAX MILITAIRES"
Les Compax militaires sont assez connus des amateurs de chronographes vintage mais paradoxalement, l'importance d'Universal dans la production de ces montres, véritables tool-watches réalisées d'abord pour les pilotes et leurs équipages est assez méconnue. Universal sera pourtant un acteur majeur de la production de ces montres.
C'est en effet en 1940/41 qu'après avoir du décliné plusieurs commandes militaires qu'Universal décide de construire une nouvelle usine sur les fondation de sa traditionnelle unité de production de chronographes située à Ponts-De-Martel. Le nouveau site verra le jour en moins de 6 mois, il est équipé d'installations ultra modernes qui permettent un accroissement sensible des volumes de productions. Y seront produits des compteurs et des chronographes militaires ainsi que des compteurs industriels.
Ici un superbe compteur d'avion daté des années 40 réalisé pour Cairelli posté récemment par LouS
c'est aussi dans cette nouvelle usine que sera produit la fameux Aero-Compax (introduit en 1941 d'abord à des fins militaires).
Fort de cette nouvelle usine, les capacités de production d'Universal deviennent très importantes, la manufacture peut alors satisfaire le volume considérable de commandes civiles mais aussi militaires expliquant ainsi la forte légitimité d'Universal dans ces chronographes particuliers.
Voici la version la plus "courante", une boite de 46 mm aux anses fines et ciselées dont l'épaisseur reste très contenue, même les militaires ont droit au style Universal !
L'élégance de cette tool watch est évidente à la vue de ce wrist shot arborant un exemplaire signé Zenith
A l'intérieur, ce superbe mouvement est intégré dans cette boite oversize avec un soucis évident de qualité et de robustesse. Je trouve l'ensemble très beau.
Ici une version de cadran différente, vraisemblablement plus tardive compte tenu de la technique d'impression utilisée pour les chiffres
Ici 3 versions différentes de cadrans, celui du centre est à mon sens exceptionnel
Une version avec aiguille 24h
Une rare cadran noir réalisé pour Carabelli distributeur milanais historique d'Universal
Et pour finir cette série oversize, le Mega-Jumbo, un chronographe de 55 mm au cadran et à la boite extraordinaires daté de 1938
La boite est dite en 2 parties avec monobloc supérieur et fond à pression, la carrure intègre 2 creux qui forment 3 anneau concentriques
Après la guerre, Universal poursuivra la production de Compax militaires plus "civilisés"
ici, un exemplaire daté de 1946 de 38 mm de diamètre conçu pour la "Fuerza Aerea Argentina" bien connue des amateurs
Un exemplaire en or rose de 37 mm daté de 1950 avec son fond de boite gravé "F.A.B." (Força Aeria Brasileira) qui nous rappelle que l'armée a aussi des personnels administratifs
"LES COMPAX TARDIFS"
Pietro Sala, auteur de l'ouvrage de référence consacré à Universal considère que la période la plus glorieuse des chronographes Universal va du milieu des années 30 (introduction de la série Compur) jusqu'à la fin des années 50.
C'est en effet autour du début des années 60 que Martel est racheté par Zenith.
Il faut préciser qu'au delà de la fournitures de chronographes évoquée avant, les relations entre Universal, Zenith et Martel sont très étroites voire consanguines, Raoul Perret par exemple siégeant au conseil d'administration des 3 sociétés.
Mais les réalités historiques sont pour le moins confuses et suscitent des débats houleux entre spécialistes, je mentionne cet aspect par soucis d'exhaustivité sans pouvoir apporter de précisions fiables à son sujet.
En tout cas, Universal se voit privé de l'unité de production de ses mouvements de chronographes provoquant ainsi une véritable rupture dans les dotations mécaniques de la série Compax.
La manufacture a entre-temps consacré son énergie au développement de calibres automatiques, au lancement des Polerouter, ...
Sa gamme de chronographes est progressivement tombée dans une relative désuétude.
Universal va d'abord utiliser ses stocks de calibres avant d'intégrer pour ses Compax le Valjoux 72 qui s'imposait logiquement.
Curieusement, il faut noter que les "calibres manuf" des Tri-Compax seront eux encore livrés jusqu'au début des années 70, peut-être y avait-il un stock disponible important ?
3 modèles pour illustrer le propos
Celui-ci qui est le premier Compax en Valjoux 72. Il utilise une boite au style inspiré de la Polerouter de Gerald Genta, daté du début des années 60 et d'un diamètre de 36 mm.
Celui-ci qui lui succède je crois et qui est peu courant
Et la fameux "Nina Rindt" enfin introduit autour de 1965 qui marquera la fin de la série
Une montre à laquelle je suis particulièrement attaché pour son esthétique, son ambassadrice et le romantisme qui l'accompagne mais aussi parce que cette montre a été ma toute première Universal acquise il y a déjà quelques années.
Il existe aussi quelques variantes des Nina Rindt, d'autres de la génération précédente.
Et enfin pour être exhaustif, cet "hommage" produit par la manufacture dans les années 90 je crois
Un calibre manufacture innovant, une série de chronographes déclinée dans de multiples configurations esthétiques et techniques à des fins civiles, professionnelles et militaires le tout orchestré par une manufacture qui a formidablement tenu sa place dans le cercle de l'aristocratie de l'horlogerie pendant une trentaine d'années, certains comprendront comment cette photo m'avait été inspirée il y a déjà quelques années
Sources :
Universal Watch Geneve - chronographes et montres à complications - Pietro Giuliano Sala - Editeur Vallardi, l'ouvrage de référence sur la manufacture, j'ai posté un certain nombre de scans provenant de ce livre. Nombre des informations historiques utilisées pour la réalisation de cette revue en sont issues.
Universal Genève, 100 ans de tradition horlogère - Italo Bonifacio & Laura Rivolta - Sothis Editrice
Orologi Passioni- la fameux forum italien regorge d'informations passionnantes au sujet d'Universal, je cite en particulier les contributions de Nicola1960 qui sont nombreuses et particulièrement précises et documentées. La sélection des aspects qu'il fallait couvrir et de ceux qu'il fallait négliger pour que cette revue soit abordable n'a pas été simple
Omega Forum - le forum australien focalisé sur la manufacture de Bienne a ouvert quelques sections complémentaires dont l'une couvrant spécifiquement Universal, la section est animée par LouS
WatchUseek - ce forum a longtemps été le port d'attache des amateurs anglophones d'Universal
Antiquorum
Un certain nombre de documents ne sont malheureusement pas crédités, ils sont issus des nombreuses recherches effectuées ici et là et son stockés dans mon disque dur depuis quelques années déjà.
Cette revue a pour objectif de présenter la série des Compax de manière assez exhaustive en plaçant le lecteur dans un contexte plus général (historique, technique, ...). Malgré le soin que j'ai voulu apporter à sa rédaction, des erreurs et/ou des omissions ont pu se glisser si vous en voyez soyez sympa, contribuez !
ON EN PARLE ICI !
LA PREMIÈRE PARTIE EST ICI