Cher Z',
Un grand merci à toi pour ta réponse détaillée qui traite en profondeur le fond et la forme.
Merci aussi de partager ton œil - très exercé sur ces périodes - et toujours soutenu par de nombreuses références de toutes natures.
J'ai particulièrement apprécié les différentes perspective que tu as utilisées pour replacer ce sujet et cet exemplaire particulier dans les différents contextes de son époque, une sorte d'addendum qui vient fort opportunément compléter l'ensemble.
Je ne résiste évidement pas au plaisir de rebondir sur quelques points
Z' a écrit:
J'ai beaucoup apprecié la construction 'en fusée' qui commence par la toile de fond, étaye le vocabulaire et se termine par le feu d'artifice de ta présentation.
Quelle allégorie !
Je n'avais pas remarqué la construction en fusée que tu évoques, elle est très juste.
Z' a écrit:Le recapitulatif est tombé à point.
je m'en doute....
Il est à la fois très difficile et risqué de se lancer dans une telle démonstration pour tenter d'étayer une hypothèse.
Difficile car il faut d'abord établir les pièces d'un puzzle. Il faut ensuite les dénicher. Il faut enfin les rassembler pour tâcher de rendre le propos à la fois cohérent et compréhensible.
La difficulté est quand même ici adoucie par la richesse des documents contenus par l'ouvrage de Pietro Sala. La construction de cette hypothèse n'a été aussi été rendue possible que par l'intervention sur OmegaForum que je cite avec les photos ad hoc.
Risqué car la frontière entre réalité historique et "tirage de couverture" peut-être ici ténue, j'espère que le propos ne déborde jamais, difficile de bien juger lorsqu'on est plongé passionnément dans la rédaction d'un tel sujet.
Z' a écrit:Condition is everything
Le fait que cette montre est dans un état proche de l'immaculée conception
rend facile et évidente notre appreciation de ses proportions divines et de ses détails raffinés.
Il s'agit d'un exemplaire tout fàait remaquable de ce type de montre, que tu décris si bien, une montre géométrique, au style tendu. Je dirais "tiré à quatre épingles".
Une montre d'aristocrate ou de dandy.
J'ai beaucoup ri à la lecture
d'immaculée conception, j'aime beaucoup le
"tiré à quatre épingles" Z' a écrit:
Longines, que je connais mieux que UG, a fait à côté des ses chronographes sportifs des boîtiers et des cadrans non pas semblables mais similaires, donc également avec des aiguilles fines montées sur des cadrans similaires et dans des boitiers surfins de type monaie.
Quel régal, merci pour ce parallèle fait avec Longines
Je garde un souvenir merveilleux de cet exemplaire croisé un jour
Pourrais tu commenter
boitiers surfins de type monaie, cela ne me parle pas beaucoup
Z' a écrit:
Je suis par exemple surpris par la longévité de ce type de boîtier
Moi aussi, j'ai d'ailleurs réalisé ce point en rédigeant ce sujet.
Z' a écrit:
Mais à mon sens les itérations postérieures à ta montres n'arrivent pas au même degré d'équilibre et de perfection. Loin s'en faut. Pas plus que les éditions plus précoces qui n'avaient pas la même ouverture et donc pas la même force que ta montre.
Nombreux sont les "objets" vintage à connaitre des séries ultérieures impliquant des variations stylistiques. D'une manière générale, j'ai toujours jeté mon dévolu sur les premières surement par respect de
l'intention stylistique voulu par son géniteur. Les séries postérieures pervertissent souvent l'intention initiale, elles répondent aussi souvent à des ajustements de nature "marketing", c'est moins mon truc.
Je partage cependant ton sentiment sur le cadran Hermès qui, d'un point de vue esthétique m'en touche une sans faire bouger l'autre
Z' a écrit:je suis une nouvelle fois abasourdi par la variété des options offertes autour d'un modèle de montre. Une fois de plus je sais que cela n'est pas le seulement le propre d' UG.
C'est très juste. Il me semble que la modularité du calibre 285 et ses multiples combinaisons fonctionnelles et dimensionnelles ont permis à UG d'aller particulièrement loin.
Z' a écrit:Il faut dire que les années 50 sonnèrent le glas des fort courtes séries qui caractérisent la production des vingt années précédentes. Ce sont ces courtes séries avec tant de variations possibles qui font le régal des collectionneurs de chronographes de cette époque.
Courtes séries en effet voire configurations uniques dans certains cas ?
Elles font le régal et des collectionneurs et aussi malheureusement de certains tricheurs contemporains...
Le recul et la connaissance sont alors nécessaires pour valider un exemplaire mais elles nécessitent aussi l'aide d'autres collectionneurs plus avertis, le chemin est ardu, il est aussi semé d’embûches
Z' a écrit:
Une époque qui regorge d'inventivité, depuis les mouvements et les fonctions de contrôle du chronographes que nous jugeons aujourd'hui comme élémentaires dans les chronographes modernes
Je crois que cette inventivité rapportée aux mouvements de chronographes que tu évoques est focalisée sur la modularité pour ce qui concerne UG.
Une caractéristique de ces
calibres primitifs UG - qui évoluent évidement au fil des années sans que cela ne soit bien documenté - est la remise à zéro qui "gratte" comme disent les horlogers. C'est à dire que ce mouvement parfaitement réglé montre une résistance caractéristique dans sa remise à zéro. Il est possible d'adoucir légèrement le phénomène en "adoucissant" légèrement la pièce, une sorte de "polissage" très très doux de la pièce impliquée mais le phénomène même adoucit demeure.
C'est aussi là l'un des charmes des vintage très anciennes, leur "perfectibilité" a parfois survécu
Z' a écrit:Il y a une petite histoire autour des circonstances entourant l'aquisition de ta montre que tu ne nous racontes pas mais que j'ai la chance de connaitre.
Sans rien révéler, si cette histoire nous était contée elle nous révélerait au moins deux choses. La première est que le rêve est permis. Il est aujourd'hui encore possible de trouver des trésors tels que cette montre, mais... Et c'est le deuxième point, il faut avoir un sacré coup d'oeil et il faut être diablement rapide!
D'une manière générale, l'acquisition d'une pièce aussi ancienne nécessite un travail important d'investigations et d'analyses.
Investigations objectives et factuelles d'abord essentiellement portées sur les aspects de nomenclatures. C'est ici assez facile compte tenu de l'ampleur des infos rapidement disponibles dans le livre UG
Viennent ensuite
les aspects plus subjectifs : cette configuration boite/cadran/aiguilles est-elle cohérente et possible ? Son état est-il homogène ?
Cela se resserre lorsque surgissent ce type de questions : quel plaisir aurais-je à porter cette montre ? Un chrono en or, t'es sur ? ...,
Et enfin, quel budget serais je prêt à consacrer à cette pièce ?
Un vendeur réactif et pro, des photos parfaites en très grande taille et d'une grande honnêteté, une offre qui satisfait tout le monde au terme de 2 messages, le tout était bouclé en 1 heure, un record il faut bien le dire pour ce genre de pièce.
Un exemple à ne pas suivre
Au-delà de tout cela, je dois dire que cette montre m'est apparue évidente, elle s'est immédiatement imposée à moi, une sorte de révélation iinstantanée qui me ramène à l'immaculée conception que tu évoques au début de ton message
Aurais-je été, l'espace d'un instant, la Bernadette Soubirou de cette UG ?
Merci encore Z' pour ton message, j'ai pris beaucoup de plaisir à te répondre
et de temps aussi, je dois donc marquer une autre pause