Bonjour,
Cette fois, je viens vous présenter une montre que je n’aurais pas pensé acheter.
Il s'agit de la Jaeger LeCoultre Master quartz ref 23302-42
Pourquoi ?
1. déjà, la montre est typée 70’s à mort et ce n’est pas ce que j’apprécie le plus normalement
2. il s’agit d’un quartz
Pourquoi l’avoir acheté alors ?
1. C’est une JLC et c’est vraiment la marque qui me fait le plus vibrer.
2. Son boitier et son bracelet me font penser à la nautilus que j’adore
3. ce quartz est le cal 352, un des tous premiers quartzs commercialisés (si ce n’est le premier)
Je casse un peu la ligne éditoriale de Montresmecaniques mais je trouve que cette montre mérite d'être présentée ici.
Commençons d’abord par replacer cette montre dans son contexte.
I. Contexte historique :
La montre à quartz Beta 2, de forme rectangulaire, a remporté en 1967 le concours de l'Observatoire chronométrique de Neuchâtel. Il s'agissait d'une version améliorée d'un prototype développé dès 1963 au Centre électronique horloger (CEH), fondé en 1962. Dans sa version industrielle, la Bêta 21 sera mise sur le marché en 1970.
(Jaeger-LeCoultre collabore notamment avec GP à la création de la première montre-bracelet à quartz de l’histoire horlogère. La Bêta 2 rafle tous les prix d’Observatoire dans la catégorie des chronomètres.)
(Dissous en 1998, le CEH est l'ancêtre du Centre suisse d'électronique et de micro-technique (CSEM), créé à neuchâtel en 1984.)
Dix prototypes de montres à quartz - six Beta 2 et quatre de la marque japonaise Seiko - furent présentés au concours de l'Observatoire en 1967. Les Beta 2 du CEH remportèrent les six premiers rangs du concours, suivies par les montres japonaises.
Suppression du balancier :
Dans une montre à quartz, le balancier spiral de la montre mécanique, qui oscille dans un mouvement de va-et-vient, est remplacé par un cristal de quartz couplé à un oscillateur. Toute l'astuce consiste à réduire la fréquence d'oscillation de l'atome de quartz à un seul mouvement de va-et-vient par seconde.
Cette opération se réalise à travers un circuit électronique intégré. La fréquence d'oscillation du quartz de la montre Beta 2 était de 8192 mouvements par seconde (8192 Hertz). Grâce à la miniaturisation des composants, les montres d'aujourd'hui fonctionnent sur une fréquence de 32 768 Hertz.
Premier circuit intégré :
Cette fréquence correspond au nombre 2 à la puissance 15. Cela signifie que le circuit intégré divise 15 fois par 2 l'oscillation de départ, afin de parvenir à une seule impulsion par seconde. L'apparition du signal 1 Hertz déclenche une secousse dans le moteur entraînant les aiguilles de la montre.
Les hautes fréquences présentent l'avantage de pouvoir être divisées au plus près de la durée de la seconde astronomique. La version commercialisée de la montre Beta comportait un circuit intégré de deux millimètres de côté. Le prix du mouvement était de 700 francs, alors qu'il coûte moins d'un franc aujourd'hui.
Toutefois, les Japonais précédèrent l'industrie horlogère suisse dans la commercialisation. La Seiko 35SQ apparut sur le marché en 1969. L'industrie japonaise misa sur la montre électronique de bas de gamme. Elle supplanta rapidement sa consœur mécanique de même catégorie, précipitant l'Arc jurassien dans la crise horlogère.
Après avoir pris du retard sur les Japonais, l'horlogerie suisse redressa la tête en 1982 avec la création de la Swatch. Cette montre électronique de bas de gamme comportait la plus faible quantité de composants pour le pourcentage le plus élevé de matière plastique. Elle a battu depuis tous les records de vente.
(source : http://www.worldtempus.com/fr/encyclopedie/index-encyclopedique/les-mouvements/mouvements-electroniques/la-montre-a-quartz/)
Le beta 21 est donc le nom du premier calibre suisse quartz développé.
Beta 21 car 21 sociétés ont participé à sa création : Bulova (Accuquartz), Credos, Elgin, Enicar (Quartz-O-D), IWC (Quartz Electronic Da Vinci), Jeager-LeCoultre, Longines, (Quartz-Chron), Omega (Electroquartz f8192), Patek Philippe (Cercle d'Or), Piaget, Rado (Quartz 8192), Universal (Uniqurtz); les modèles Cyma,Doxa, Ebel, Ernest Borel, Eberhard, Favre-Leuba, Juvenia et Zodiac qui sont tous baptisés Modul-O-Quartz et GP. (merci PP3940)
Toutefois, c’est en 1969, que Girard-Perregaux lance la première montre à quartz de série Suisse avec le calibre 352.
(photos h-spot.net)
A partir de début 70’s, JLC se lance aussi dans l’aventure quartz, symbole d’avenir (et surtout de diminution de coûts) avec la gamme des MASTER-QUARTZ.
II. La montre dans la collection JLC de l’époque :
On trouve dans cette collection quatre formes de boite (apparemment) pour les Master Quartz:
a) Le boitier Télé :
Ici, deux versions : acier et or !
(credit antimagnetic)
(credit dessus)
b) Le boitier rond avec ici le magnifique étalon de time2tic:
(credit time2tic)
c) Le boîtier oval :
(credit 8.32)
d) Le boitier coussin:
Toutes motorisées par le cal 352 :
(vainqueur du concours de chronométrie de l'observatoire de Neuchatel 1972)
32768 Herz/second
Antimagnetic
Seconde centrale
Changement de date rapide
Réglage de date instantané
Quand JLC a équipé des montres avec ce calibre, il s’agissait de la période sombre de la marque (passé de 850 employés en 1950’s à 200 dans les 70’s.
JLC a d’ailleurs produit plusieurs quartzs durant cette période avec le 601, le 602, le 603, le 605, le 606, le 608 et le 609.
III. La JLC MASTER QUARTZ Ref 23302-42:
Tout d’abord, précisons que la montre est assez imposante avec environ 41mm de diamètre sans la couronne et un peu plus de 42mm avec.
Il s’agit d’un vrai pavé d’acier, assez lourde.
A. Le Cadran et Les Aiguilles:
Le cadran de la mienne est typique des 70’s, à savoir deux couleur qui se mélange, ici, le bleu et le marron. Toutefois, la couleur dominante est incontestablement le bleu.
(credit ancien proprio de la montre (RS))
Le logo JLC est appliqué, un détail que j’affectionne tout particulièrement.
Les index sont aux Tritium, ainsi que les aiguilles. (d’ailleurs, l’inscription T SWISS MADE T est apposée)
B. Le Boîtier
Le boîtier est lui également très représentatif de l’époque.
TV, imposant, il est brossé dans son ensemble et poli sur la lunnette.
Il présente de multiples surfaces qui ne doivent pas le rendre facile en cas de polissage..
La forme imposante ne bouge cependant pas sur le poignet, très stable.
C. La Couronne
Pas grand chose à dire si ce n’est qu’elle est signée JLC:
Je précise que c'est étrange d'avoir une couronne qui tourne dans le vide... pas l'habitude du quartz!
D. Le Bracelet
C’est pour moi un des points fort de cette montre.
En effet, le bracelet est réellement bien fini, avec un brossé vraiment bien réalisé et extrêmement confortable.
La boucle est signée JLC et se loge dans une attache avec deux crans (donc deux réglages).
Le réglage du bracelet n’est pas simple lorsqu’il s’agit de faire sauter des maillons (deux pour moi). Et là, c’est mon horloger qui s’est arraché les cheveux dessus tant les pompes sont petites et surement durcies pas le temps…
On les voit clairement sur les photos qui suivent:
E. Le Calibre
Il s’agit donc du 352, les photos sont celles de mon vendeur:
Sur la photo qui suit, on voit bien le mécanisme de stop seconde:
(pour les caractéristique, cf ci-dessus)
F. Le Caseback
Il est revêtu du sigle JLC avec une pierre, pour symbolisé le quartz.
Pratique, la ref de la montre est marquée dessus, ici: 23302-42 (à ne pas confondre avec le numéro de série qui est également inscrit.
IV. Encore loin du délire ultime de JLC:
Un petit aparté pour préciser que si vous trouvez que JLC a vraiment déliré sur ce coup, je vous inscris en faux.
En effet, JLC a produit une autre montre à pile, totalement méconnue, qui en plus est analogique:
(credit watchisimo)
Là, pour moi, on est sur du grand délire!
V. Impression générale
De cette montre se dégage un réel look 70’s, on voit bien Starsky et Hutch avec d’ailleurs.
Comme me le faisait remarquer Malik, c’est vraiment une montre de Mac (surtout en version or!)
Je souhaitais depuis un bon moment une montre totalement acier, avec un bracelet qui me faisait penser à ceux des Nautilus ou des Royal Oak.
Cette montre devait rentrer dans ma collec de part son look et surtout de part son côté historique atypique – période quartz beta 21; période male aimée de la manuf…etc- .
Bref, une montre délirante avec une finition tout de même à la hauteur de ce que pouvait produire JLC à l’époque.
Un gros plus est également sa taille, vraiment imposante, elle reste très actuelle.
J’espère que cette revue un peu lourde en texte de cette montre pour le moins surprenante (qui aurait cru que j’aurais chopé du quartz!) vous aura au moins appris l’histoire de cette montre et de l’aventure du quartz.
(j'attends des informations de JLC quant à la production de cette montre)
Ah oui, le WS traditionnel…
Merci de m’avoir lu,
Thomasm.
Dernière édition par thomasm le Ven 30 Juil 2010, 15:02, édité 3 fois