Il y a bientôt un mois de cela, j'annonçais sur le bar d'en face ma nouvelle acquisition avec revirement final : une très classique et pas originale du tout Omega Speedmaster.
J'avais failli acheter une Eterna KonTiki qui me correspondait beaucoup plus dans son Histoire (voyage, Pacifique, Incas, Polynésie) et ses fonctions (étanche, date) et puis brusque revirement, j'avais commandé une Speedmaster à la place, quasiment à la dernière seconde.
Pourquoi ? Grande question.
D'abord la qualité perçue de l'Eterna m'avait déçu. C'est triste à dire mais il est très difficile de redescendre en gamme et ayant été habitué à Rolex depuis quelques temps, la différence etait flagrante...et gênante. Ca m'avait fait exactement le même effet lorsque je m'etais interessé de près à La Longine Legend Diver. Justement en m'y intéressant de trop près, j'avais pris peur (les aiguilles cheap notamment).
La Speed se repointait toujours insidueusement dans mon esprit quand la question d'une nouvelle montre se posait. J'avais beau la chasser en me disant qu'elle n'était pas assez pratique pour moi (je le redis : pas de date, ça me gêne beaucoup au quotidien vu que j'oublie constamment quel jour on est, pas d'étanchéité, ce qui est gênant quand on a pris l'habitude de ne jamais s'en soucier, verre plexi donc rayable, etc...), elle gardait néanmoins mon attention sans que je sache pourquoi. Il faut dire que son pédigré fait son effet quand comme moi on s'interesse assez à l'Histoire d'une montre. Celle-ci est un must-have.
Et c'est bien pour ça finalement que j'ai cédé. C'est un must-have.
Et ce serait totalement stupide de passer à côté, du moins juste essayer, revendre si elle ne plait pas mais l'avoir eu au poignet un bout de temps pour se faire son avis. Si tant de gens l'aiment depuis 50 ans, c'est qu'elle doit forcément avoir un truc. Il ne peut pas y avoir que des imbéciles parmi les collectionneurs.
Donc, c'est pour ça que je l'ai choisie : une montre historique, avec un charme fou aux dires de ses adorateurs, un mythe pour 1500€ (occas' neuve). Quand on y réfléchit, il y a très peu de modèle qui proposent ça.
Petite chronologie avant de poursuivre mon analyse de la montre :
Juin 2007 : j'essaie pour la première fois en boutique cette montre dont tant de gens parlent sur les forums. Aucun (AUCUN) effet et je me demande bien ce qui peut bien valoir tant de louanges. C'est pas qu'elle me plait pas, elle me deplait même carrément.
Juillet 2008 : je vends ma Sub à un membre du forum. A cette occasion, Eric amène sa Speed. C'est la version plexi. Je l'essaie. WOUA, une claque. Je suis instantanément sous le charme.
Juillet 2010 : je franchis enfin le pas après deux ans de questionnement sur l'intérêt d'acheter une montre qui ne rentre pas dans mon cahier des charges fonctionnelles.
Pour résumer :
2007 : Jamais je n'aurais une Speed
2010 :
2008 : si j'ai une Speed, jamais je ne la passerai sur cuir
2010 :
Que dire de cette montre ?
A reception, il faut le dire carrément, j'ai été déçu. J'etais deja en train de me dire que j'allais la revendre aussitôt.
Premier objet de déception, le bracelet.
Je trouve que l'idée d'une mise en fuite chez Rolex est géniale et ici, comme ce n'est pas le cas, ce n'est pas joli, ça fait trop brut, pas harmonieux.
En plus, il tire les poils et ça m'a vite agacé, comparé à Rolex dont on pourra toujours décrier les vieux bracelets mais qui restent admirables.
La boucle, certes massives, est en plus mal conçue.
Très dure à clipser, il faut soit passer son index sous le bracelet pour faire contre-pression, soit appuyer sur les deux petits bouton d'ouverture. Au moins les fermoirs en tôle de Rolex ferment parfaitement, eux...
Le remontage manuel m'a embêté aussi moi qui voit ça plus comme une contrainte qu'un plaisir. Sans compter que sur la Speed, il est loin d'être agréable.
Ca commencait mal...
Et puis, petit à petit, le charme du plexi a opéré,
surtout par la visilibité qu'il donne au cadran.
Ce noir mate, renforcé par la blancheur des aiguilles procure une lisibilité extraordinaire, un charme aéronautique.
A côté les Rolex font sales, brouillardeuses.
Il est évident également que le petit morceau d'histoire, savamment rappelé au fond, fait toujours son petit effet et on réalise quelle chance on a de pouvoir porter ça.
Je lance le chrono dès le matin, ce qui m'enlève de suite la déception de ne pas avoir de trotteuse chez un chrono. Le 1861 est équipé du 18e rubis permettant ceci sans usure donc on ne va pas s'en priver. Et je prends plaisir à voir cette valse des aiguilles au cours de la journée.
Sur la GMT, j'ai 4 aiguilles à regarder, ici j'en ai 6 ! 50% de plaisir en plus
Et voilà comment, chaque jour, je prends de plus en plus de plaisir à la porter, surtout grâce à son cadran qui fait tout le charme de cette montre.
J'ai arrêté d'être déçu au moment où j'ai compris que je ne devais pas en avoir l'usage que j'ai avec ma GMT2. Si la dernière est sportive et passe-partout, la première sera ma montre des moments tranquilles, posés. A chaque montre sa fonction et c'etait une erreur que de vouloir faire coller celle-là à une fonction qui ne lui etait pas destinée.
J'ai résolu il y a 3 jours le problème du bracelet en la passant sur un vieux croco que j'avais d'une montre précédente :
et cette Speed devient maintenant une tuerie absolue.
A tel point que la dernière fois que j'ai remis ma GMT2, sa date s'était arrêtée à 16 jours auparavant... Du jamais vu pour moi.
Donc oui, je le confirme et je le dis haut et fort, la Speed me plait et je comprends à présent tous ses adorateurs puisque j'en fais désormais parti !
ps : merci à JiDe de m'avoir poussé à voir la vérité en face, ce qui m'a amené à la commander peu après