2011 s'achève, il est donc temps de revenir sur les nouveautés de cette année à travers ma sélection des montres qui m'ont le plus marqué, séduit. Il est évident illusoire de vouloir désigner une montre de l'année. Un tel exercice n'a selon moi aucun sens. Comment comparer une montre à trois aiguilles avec une Grande Sonnerie? Une montre à quelques centaines d'euros avec une de plusieurs centaines de milliers d'euros? Une montre à large diffusion avec une produite à quelques exemplaires? C'est pour cela que je préfère vous présenter mes coups de coeur, sans classement particulier si ce n'est celui de l'ordre chronologique.
Le SIHH 2011 a été plutôt sage avec une prise de risque très contrôlée de la part des marques et un retour au classicisme bon teint et aux complications "utiles" comme l'affichage des seconds fuseaux. J'ai trouvé la qualité d'ensemble de ce SIHH plutôt bonne mais il a quand même manqué trop de surprises et d'éléments excitants pour en faire un cru remarquable.
Cependant, une montre m'a particulièrement séduit par son originalité, son contenu horloger, son design. Il s'agit de la Millenary 4101 d'Audemars Piguet. Audemars a su enfin utiliser le potentiel du boîtier Millenary et le travail sur le mouvement est à la fois pertinent et séduisant esthétiquement.
Ma Lange préférée de l'année est incontestablement la Saxonia Thin. Lange s'aventure avec ce modèle dans le domaine de la finesse et de la simplicité. Le cadran est pur et le mouvement à remontage manuel dévoile bien plus d'éléments que les traditionnels mouvements à platine 3/4.
Comme toujours, la Foire de Bâle présente un plateau bien plus hétéroclite que le SIHH: le sublime y côtoie le plus effroyable nanar. Dans ce maelström horloger, c'est surtout vers les indépendants que mon coeur a penché.
Comment ne pas citer cette superbe De Bethune DB25 Tourbillon fascinante par le contraste qu'elle crée entre sa seconde morte et la haute fréquence de son mouvement. J'y reviendrai dessus en détails.
J'ai eu de plus la chance de porter pendant plusieurs semaines l'Urwerk 202-S qui m'a charmé grâce à son design abouti, son affichage du temps réinterprétant avec bonheur le vieux concept de l'heure vagabonde et par le confort procuré par le bracelet. Une montre qui se remarque, qui se sent et qui provoque de fortes émotions.
J'ai également beaucoup apprécié la One Hertz des frères Grönefeld par sa capacité à mettre au centre de notre attention cette grande trotteuse et par la présentation inhabituelle de son mouvement.
Comment ne pas souligner le talent de Eva Leube qui a littéralement subjugué tous les visiteurs du stand de l'AHCI grâce à la forme du mouvement et du boîtier de son Ari? Une montre d'une rare maîtrise.
Harry Winston a présenté au cours de la même Foire une nouvelle collection visant à combler un trou dans son catalogue: la collection Midnight, plus fine, plus épurée tirant partie de l'élégance du boîtier Midnight. Parmi cette collection, c'est la Midnight Grande Date qui présente le meilleur compromis entre classicisme et caractère.
Les marques ont bien compris qu'il fallait occuper le terrain médiatique tout le long de l'année car la portée de la présentation d'un nouveau modèle au cours d'un des deux Salons majeurs pouvait être estompée du fait de la richesse de l'actualité. Difficile de faire entendre sa petite musique lorsque l'ensemble de l'orchestre joue. C'est la raison pour laquelle chaque mois est propice à la découverte de nouveautés. Et la fin de l'année fut très riche. Je retiendrais 3 montres qui, chacune dans leur domaine, ont agité le microcosme horloger et qui m'ont plu par leur audace.
La première est la LM1 de MB&F. Eh oui, Max Büsser a de nouveau réussi son coup en donnant une nouvelle impulsion créatrice et en inventant un nouveau concept: le rétro-néo! La LM1, c'est l'ovni tel qu'il aurait pu être conçu par les horlogers du XIXième siècle.
La deuxième est la Greubel Forsey GMT. Nombreux étaient ceux qui attendaient les deux compères au tournant. Inventer les Tourbillons les plus complexes, c'est bien. Mais finalement, allaient-ils être capables de réinterpréter une complication différente? La réponse est oui en donnant une nouvelle dimension, tant réelle avec la Terre sphérique que conceptuelle par la qualité de l'exécution, à la complication traditionnelle de l'affichage du second fuseau horaire.
La dernière est plus qu'une montre. C'est une histoire, c'est un hommage au travail difficile des horlogers indépendants en temps de crise. C'est aussi un message d'espoir dans la faculté qu'ont ces horlogers à rebondir, à mener à bien des projets réalisés dans des contextes délicats. Il s'agit de la Peter Speake-Marin Spirit Pioneer. Ce n'est sûrement pas sa montre la plus impressionnante mais c'est assurément la plus chargée d'émotions.
Enfin, je souhaiterais délivrer une mention spéciale à De Bethune pour sa DB10 réédition. Voici typiquement une montre que je n'attendais absolument pas. Lors de mon rendez-vous avec De Bethune pendant la folle semaine genevoise du début d'année, je fus cueilli par surprise en découvrant cette montre surprenante. Ce n'était pas son design qui était surprenant s'agissant d'une réédition. Mais c'était bien la démarche de De Bethune qui était inhabituelle. Comment ce véritable laboratoire d'idée avait-il pu se pencher sur son passé? Qu'importe! Le résultat est bluffant et envoutant. Tellement d'ailleurs que j'ai succombé aux attraits de cette DB10!
J'ai évidemment oublié des montres évidentes dans cette sélection. Mais si elles ne sont pas apparues dans mon esprit en même temps que celles qui sont présentées, c'est bien parce que c'est avant tout mon coeur qui s'est exprimé au-delà de toute approche plus rationnelle. L'horlogerie est une histoire de passion avant tout.
Texte original:
http://equationdutemps.blogspot.com/2011/12/ma-selection-de-lannee-2011.html
Le SIHH 2011 a été plutôt sage avec une prise de risque très contrôlée de la part des marques et un retour au classicisme bon teint et aux complications "utiles" comme l'affichage des seconds fuseaux. J'ai trouvé la qualité d'ensemble de ce SIHH plutôt bonne mais il a quand même manqué trop de surprises et d'éléments excitants pour en faire un cru remarquable.
Cependant, une montre m'a particulièrement séduit par son originalité, son contenu horloger, son design. Il s'agit de la Millenary 4101 d'Audemars Piguet. Audemars a su enfin utiliser le potentiel du boîtier Millenary et le travail sur le mouvement est à la fois pertinent et séduisant esthétiquement.
Ma Lange préférée de l'année est incontestablement la Saxonia Thin. Lange s'aventure avec ce modèle dans le domaine de la finesse et de la simplicité. Le cadran est pur et le mouvement à remontage manuel dévoile bien plus d'éléments que les traditionnels mouvements à platine 3/4.
Comme toujours, la Foire de Bâle présente un plateau bien plus hétéroclite que le SIHH: le sublime y côtoie le plus effroyable nanar. Dans ce maelström horloger, c'est surtout vers les indépendants que mon coeur a penché.
Comment ne pas citer cette superbe De Bethune DB25 Tourbillon fascinante par le contraste qu'elle crée entre sa seconde morte et la haute fréquence de son mouvement. J'y reviendrai dessus en détails.
J'ai eu de plus la chance de porter pendant plusieurs semaines l'Urwerk 202-S qui m'a charmé grâce à son design abouti, son affichage du temps réinterprétant avec bonheur le vieux concept de l'heure vagabonde et par le confort procuré par le bracelet. Une montre qui se remarque, qui se sent et qui provoque de fortes émotions.
J'ai également beaucoup apprécié la One Hertz des frères Grönefeld par sa capacité à mettre au centre de notre attention cette grande trotteuse et par la présentation inhabituelle de son mouvement.
Comment ne pas souligner le talent de Eva Leube qui a littéralement subjugué tous les visiteurs du stand de l'AHCI grâce à la forme du mouvement et du boîtier de son Ari? Une montre d'une rare maîtrise.
Harry Winston a présenté au cours de la même Foire une nouvelle collection visant à combler un trou dans son catalogue: la collection Midnight, plus fine, plus épurée tirant partie de l'élégance du boîtier Midnight. Parmi cette collection, c'est la Midnight Grande Date qui présente le meilleur compromis entre classicisme et caractère.
Les marques ont bien compris qu'il fallait occuper le terrain médiatique tout le long de l'année car la portée de la présentation d'un nouveau modèle au cours d'un des deux Salons majeurs pouvait être estompée du fait de la richesse de l'actualité. Difficile de faire entendre sa petite musique lorsque l'ensemble de l'orchestre joue. C'est la raison pour laquelle chaque mois est propice à la découverte de nouveautés. Et la fin de l'année fut très riche. Je retiendrais 3 montres qui, chacune dans leur domaine, ont agité le microcosme horloger et qui m'ont plu par leur audace.
La première est la LM1 de MB&F. Eh oui, Max Büsser a de nouveau réussi son coup en donnant une nouvelle impulsion créatrice et en inventant un nouveau concept: le rétro-néo! La LM1, c'est l'ovni tel qu'il aurait pu être conçu par les horlogers du XIXième siècle.
La deuxième est la Greubel Forsey GMT. Nombreux étaient ceux qui attendaient les deux compères au tournant. Inventer les Tourbillons les plus complexes, c'est bien. Mais finalement, allaient-ils être capables de réinterpréter une complication différente? La réponse est oui en donnant une nouvelle dimension, tant réelle avec la Terre sphérique que conceptuelle par la qualité de l'exécution, à la complication traditionnelle de l'affichage du second fuseau horaire.
La dernière est plus qu'une montre. C'est une histoire, c'est un hommage au travail difficile des horlogers indépendants en temps de crise. C'est aussi un message d'espoir dans la faculté qu'ont ces horlogers à rebondir, à mener à bien des projets réalisés dans des contextes délicats. Il s'agit de la Peter Speake-Marin Spirit Pioneer. Ce n'est sûrement pas sa montre la plus impressionnante mais c'est assurément la plus chargée d'émotions.
Enfin, je souhaiterais délivrer une mention spéciale à De Bethune pour sa DB10 réédition. Voici typiquement une montre que je n'attendais absolument pas. Lors de mon rendez-vous avec De Bethune pendant la folle semaine genevoise du début d'année, je fus cueilli par surprise en découvrant cette montre surprenante. Ce n'était pas son design qui était surprenant s'agissant d'une réédition. Mais c'était bien la démarche de De Bethune qui était inhabituelle. Comment ce véritable laboratoire d'idée avait-il pu se pencher sur son passé? Qu'importe! Le résultat est bluffant et envoutant. Tellement d'ailleurs que j'ai succombé aux attraits de cette DB10!
J'ai évidemment oublié des montres évidentes dans cette sélection. Mais si elles ne sont pas apparues dans mon esprit en même temps que celles qui sont présentées, c'est bien parce que c'est avant tout mon coeur qui s'est exprimé au-delà de toute approche plus rationnelle. L'horlogerie est une histoire de passion avant tout.
Texte original:
http://equationdutemps.blogspot.com/2011/12/ma-selection-de-lannee-2011.html