Cette 1019 m'a donc été confiée par Patrice après que j'aie eu tourné autour d'une très belle pièce disponible quelque part, que je m'en sois confessé à Patrice lequel s'est empressé de me déballer une litanie passionnée et enthousiaste à son sujet, normal.
Une rencontre peu de temps après a suscité ce partage privilégié pour que justement, je puisse en faire le tour et apprécier cette pièce à sa juste mesure tant il est vrai qu'on ne connait jamais vraiment une montre tant qu'on n'a pas eu le temps de la manipuler, de la porter et j'ajouterais de la photographier.
Ce sont donc ces émotions et ces détails que vais tâcher de poser ici.
Présentation générale
Boom ! Le visuel est très fort, il y en a partout mais on est loin de l'archétype de la Sub traditionnelle, surement un point qui flatte mon gout de l'inhabituel
Coté couleur, c'est incontestablement le rouge qui domine pour moi
il n'est pourtant pas très présent, mais il vient rythmer d'une manière merveilleuse cet ensemble "très gris" tant par la pointe de sa grande seconde flèche que par la référence apposée sur le cadran qui est presque privée de serifs, un détail qui n'a l'air de rien mais qui a une grande importance à mes yeux.
Si le contraste est évidement fort, l'ensemble est de très bon gout. Ni trop, ni trop peu, ça fonctionne vraiment, l'effet séduction marche à fond.
détail de la grande seconde et (presque) rien d'autre, cette petite touche de couleur faisant le tour du cadran ne lasse jamais
pour ce qui est du cadran lui-même, il utilise une technique de peinture permettant de discerner des lignes verticales sous certains angles
ces techniques de peinture de cadran sont joueuses avec la lumière et offrent des nuances allant du gris vu plus haut jusqu'à une sorte de nuance ambre plus ou moins foncée, la capacité de ces cadrans à attraper la lumière est grande, il y a vraiment de quoi s'amuser longtemps, tentative de démonstration
acte 1, la lumière est équilibrée, le cadran délivre du gris acier, ici dans un contexte cher à son propriétaire...
acte 2, angle différent, moins de lumière, le cadran vire sur la nuance ambre, si on poursuit ce même angle, cette nuance se fonce, ce n'est pas ma préférée, pas de photo donc
acte 3, le cadran est saturé par la lumière
allez, une vue de la totale avec je crois, une lumière assez équilibrée
je ne vous cache pas que tout cela n'est pas sans me rappeler ce cadran qui offre peu ou prou les mêmes jeux de lumières et de couleur, il me semble néanmoins que la finition Rolex est quand même supérieure - noblesse oblige - offrant ainsi un peu plus de subtilité à l'ensemble
Passons aux aiguilles H/M, elles ont une forte personnalité, complètent superbement l'ensemble, efficacité et élégance sont au rendez-vous
ces aiguilles ne sont pas propres à la 1019, on retrouve globalement le même style par exemple sur les Monte-Carlo primitives
credit : Rolex passion
et aussi un style proche - même s'il intègre moins de lume - sur les UG des années 60, je n'ai pour ma part jamais croisé de montre antérieure à la Big Eye avec ce type d'aiguilles H/M, la Big Eye, c'est 1965 environ, peut-être même 1963 pour les tous premiers exemplaires
Passons au boitier, il est assez grand et fin ce qui offre de belles proportions à l'ensemble, l'absence d'épaulements renforce le sentiment d'élégance générale
une vue d'ensemble pour bien cerner la qualité perçue qui est forte
mais le détail ultime pour moi, surement celui qui fait la montre finalement, c'est sa lunette. Sobre et largement dimensionnée, elle offre à mon sens la vraie personnalité de cette pièce
le poli brillant de sa finition permet de jouer avec la lumière pour la mettre plus ou moins en valeur, un vrai régal, vraiment le détail qui m'achève, celui qui pose définitivement cette pièce.
Tout cela s'est diffusé de manière lente et progressive à force de porté, d'observation et de photos.
Deux réserves personnelles toutefois pour être objectif.
Si on parle souvent - et bien légitimement je crois - du confort au porté des Rolex, il n'est pas ici évident. La montre pèse son poid, on la sent, elle est en outre un petit peu trop grande pour moi et je n'ai pas ajusté le bracelet comme il l'aurait mérité, à tout négligent, sa punition...
La montre s'est par ailleurs présentée avec un bracelet blindé quand Patrice en a fait l’acquisition, surement issu d'un service Rolex (?), il me gêne physiquement car je le trouve trop présent. Je m’empresserais pour ma part de lui adapter un plié, plus fin et offrant la cohérence historique indispensable à mes yeux, mais j'admets que je suis un vrai "Nerd" à ce sujet...
Au final, c'est surement son coté inhabituel qui m'attire d'abord, un sorte d'anti-Rolex si je puis dire ?
Viennent ensuite les différentes références à des vintage plus ou moins contemporaines à cette 1019 sur lesquelles j'ai eu jeté mon dévolu, ça passe tout seul, avec la "Rolex Quality Touch" en plus coté cadran, c'est vraiment terrible
et enfin cette lunette, cette partie si caractéristique qui pour moi fait vraiment cette pièce
Merci Patrice pour ce privilège délicieux, je ne suis pas pressé de te la rendre !