Bonsoir à tous,
l'autre jour, profitant d'une accalmie sur le plan professionnel, je me suis autorisé une petite journée de repos que j'ai prise à Genève.
Passons sur le temps maussade et le patchwork social de cette ville qui reste assez surprenant, tant on semble croiser dans une zone très resserée un mélange détonant de jeunes marginaux - alternatifs, de touristes chinois et indiens hyper friqués mais habillés comme un dimanche BBQ, et de belles femmes russes qui déambulent telles des sapins de noel en quête de nouvelles guirlandes. Digression mise à part, une ville pleine de charme que j'ai eu plaisir à retrouver.
L'objectif était de pointer son nez aux expo des trois grandes maisons de vente aux enchères horlogères qui se tiennent ce week end, de visiter des lieux horlogers qui n'existent que sur ces rives du Lac Léman, et de déambuler dans l'espoir de trouver une petite montre d'occasion qui m'attende patiemment derrière sa vitrine poussiéreuse.
J'ai du tâter et essayer pas moins de 200 montres dans la journée, si bien que j'en étais un peu blasé vers 18.00, j'ai rencontré des horlogers qui aiment leur métier, et qui m'ont fait apprécier leur rencontre, des vendeuses bonnes à gifler tellement leur suffisance n'était surpassée que par leur 95C, des experts horlogers qui fleurissent spontanément pour ces belles ventes horlogères, et bien d'autres encorre.
Mes certitudes de néophyte horloger ont pris des coups ou des couches, tant et si bien que cette incursion genevo-horlogère a été de grand profit.
Comme indiqué plus haut, j'ai reluqué beaucoup de montres, et parmi les quelques horreurs et les nombreuses vraies splendeurs, j'en ai retenu trois qui m'ont frappé. Trois styles, trois époques (ou presque), mais véritablement trois montres qui m'ont fait rêver et pour lesquelles (en tout cas la 1ère et la 3è), j'ai sérieusement pensé revendre à prix bradé ce qu'il faut de montres pour me l'offrir sur le champ.
Comme vous le voyez, les photos sont de qualité médiocre, prises au portable, presqu'en cachette. Ce n'est pas une revue, loin de là, juste une petite sélection. J'avoue être toujours un peu gêné de prendre des photos de montres, non que je pense qu'elles soient moches (les photos) - ce qui est le cas car les efforts entrepris pour les améliorer sont poussifs - mais parce que je n'arrive pas à rendre ce que je vois. Je profite de toutes les belles revues postées ici ou ailleurs, et apprécie donc l'effort fait par certains, mais avoue humblement ne pas m'en sentir l'âme.
Bref, deux photos par montre, et basta.
Trève de déblatérations, trois montres, qui sont, par hasard, au couleur du drapeau néerlandais, ou français, au choix :
En bleu, le DB 25 ciel étoilé de De Béthune :
Première rencontre pour ce modèle que j'avais reperé depuis quelques temps et casé dans un coin de ma mémoire. Un vrai coup de poing qui estomaque : un bleu à s'y noyer dedans, une lune qui ressemble tellement peu aux autres lunes horlogères qu'on en oublie sa présence, un ciel perlé de clous d'argent (personnalisable pour les astrologues en herbe), un ensemble époustouflant. Les autres éléments d'ADN (les cornes percées, la couronne, le boitier et bien sur le mouvement) sont, eux aussi, trop connus pour que je m'y penche sans risquer de dire une ânerie.
C'est à L'heure Asch, dans la vieille ville, que la bête attendait, au poignet de son gardien, L.Asch, qui a eu la gentillesse et la délicatesse extrêmes de vraiment prendre le temps de discuter de la montre, de me la prêter et laisser jouer avec. Qu'il en soit remercié, Dieu le lui rendra au centuple.
En blanc, une bête à concours : la master grande tradition répétition minute et affichage régulateur, chez JLC :
Outre la prouesse techn(olog)ique, le guillochage du cadran, la pureté des lignes, le fameux son cristallin, ou les 2 semaines de RDM, c'est la combinaison de ces deux complications - Repétition & regulateur, pour ceux qui ne lisent pas les titres - que je trouve savoureuse. Pas de date ni de chrono ni de lune ou de calendrier perpétuel, seulement deux des complications les plus inutiles et les plus attanchantes qui soient.
En revanche, elle pèse autant sur un budget familial que sur un poignet, et passe difficilement en discretion sous une manche de chemise. Une manche courte de T-shirt est ici plus appropriée.
En rouge, une vieille reverso :
Là, le nombre de complications est assez vite vu, tout comme la complexité du mécanisme ou les matériaux nobles utilisés.
C'est juste une sublime reverso qui partira aux enchères demain via Antiquorum, qui est d'un rouge carmin (karmin?) tirant sur le sang de boeuf sans verser dans le pourpre.
C'est indéfinissable comme couleur, mais je vous jure que c'est réellement fantastique. Les montres à cadran uniformément rouges ne courent pas les rues, car c'est osé visuellement voire tout simplement laid; mais celle-ci est tout bonnement magnifique. La couleur s'allie à merveille avec ce boitier, cette taille contenue, et le laquage est dans un état qui ferait palir les octogénaires à deux pattes. Les aiguilles sont vraisemblablement d'une époque ultérieure, car bien trop polies et proprettes, mais l'excuse est acceptée.
La littérature du cadran est simple et modestee, ce qui met un peu de baume au coeur. Elle partira pour un prix indéfini, et on la reverra peut être sur ce forum ou un autre, ou bien partira-t-elle enfermée dans un coffre.
En tout cas, je suis heureux de l'avoir vue et essayée, je peux désormais mourir en paix.
Voilà, trois montres en bleu, blanc, rouge dans une myriade de plusieurs centaines de montres. J'ai vu des Patek et des Journe comme je n'aurais jamais cru en voir autant, mais ces trois là m'ont émerveillé.
Je pars rêver sur ces montres. Si l'un d'entre vous possède(ra) l'une d'entre elles, il sera un homme heureux.
karmin
l'autre jour, profitant d'une accalmie sur le plan professionnel, je me suis autorisé une petite journée de repos que j'ai prise à Genève.
Passons sur le temps maussade et le patchwork social de cette ville qui reste assez surprenant, tant on semble croiser dans une zone très resserée un mélange détonant de jeunes marginaux - alternatifs, de touristes chinois et indiens hyper friqués mais habillés comme un dimanche BBQ, et de belles femmes russes qui déambulent telles des sapins de noel en quête de nouvelles guirlandes. Digression mise à part, une ville pleine de charme que j'ai eu plaisir à retrouver.
L'objectif était de pointer son nez aux expo des trois grandes maisons de vente aux enchères horlogères qui se tiennent ce week end, de visiter des lieux horlogers qui n'existent que sur ces rives du Lac Léman, et de déambuler dans l'espoir de trouver une petite montre d'occasion qui m'attende patiemment derrière sa vitrine poussiéreuse.
J'ai du tâter et essayer pas moins de 200 montres dans la journée, si bien que j'en étais un peu blasé vers 18.00, j'ai rencontré des horlogers qui aiment leur métier, et qui m'ont fait apprécier leur rencontre, des vendeuses bonnes à gifler tellement leur suffisance n'était surpassée que par leur 95C, des experts horlogers qui fleurissent spontanément pour ces belles ventes horlogères, et bien d'autres encorre.
Mes certitudes de néophyte horloger ont pris des coups ou des couches, tant et si bien que cette incursion genevo-horlogère a été de grand profit.
Comme indiqué plus haut, j'ai reluqué beaucoup de montres, et parmi les quelques horreurs et les nombreuses vraies splendeurs, j'en ai retenu trois qui m'ont frappé. Trois styles, trois époques (ou presque), mais véritablement trois montres qui m'ont fait rêver et pour lesquelles (en tout cas la 1ère et la 3è), j'ai sérieusement pensé revendre à prix bradé ce qu'il faut de montres pour me l'offrir sur le champ.
Comme vous le voyez, les photos sont de qualité médiocre, prises au portable, presqu'en cachette. Ce n'est pas une revue, loin de là, juste une petite sélection. J'avoue être toujours un peu gêné de prendre des photos de montres, non que je pense qu'elles soient moches (les photos) - ce qui est le cas car les efforts entrepris pour les améliorer sont poussifs - mais parce que je n'arrive pas à rendre ce que je vois. Je profite de toutes les belles revues postées ici ou ailleurs, et apprécie donc l'effort fait par certains, mais avoue humblement ne pas m'en sentir l'âme.
Bref, deux photos par montre, et basta.
Trève de déblatérations, trois montres, qui sont, par hasard, au couleur du drapeau néerlandais, ou français, au choix :
En bleu, le DB 25 ciel étoilé de De Béthune :
Première rencontre pour ce modèle que j'avais reperé depuis quelques temps et casé dans un coin de ma mémoire. Un vrai coup de poing qui estomaque : un bleu à s'y noyer dedans, une lune qui ressemble tellement peu aux autres lunes horlogères qu'on en oublie sa présence, un ciel perlé de clous d'argent (personnalisable pour les astrologues en herbe), un ensemble époustouflant. Les autres éléments d'ADN (les cornes percées, la couronne, le boitier et bien sur le mouvement) sont, eux aussi, trop connus pour que je m'y penche sans risquer de dire une ânerie.
C'est à L'heure Asch, dans la vieille ville, que la bête attendait, au poignet de son gardien, L.Asch, qui a eu la gentillesse et la délicatesse extrêmes de vraiment prendre le temps de discuter de la montre, de me la prêter et laisser jouer avec. Qu'il en soit remercié, Dieu le lui rendra au centuple.
En blanc, une bête à concours : la master grande tradition répétition minute et affichage régulateur, chez JLC :
Outre la prouesse techn(olog)ique, le guillochage du cadran, la pureté des lignes, le fameux son cristallin, ou les 2 semaines de RDM, c'est la combinaison de ces deux complications - Repétition & regulateur, pour ceux qui ne lisent pas les titres - que je trouve savoureuse. Pas de date ni de chrono ni de lune ou de calendrier perpétuel, seulement deux des complications les plus inutiles et les plus attanchantes qui soient.
En revanche, elle pèse autant sur un budget familial que sur un poignet, et passe difficilement en discretion sous une manche de chemise. Une manche courte de T-shirt est ici plus appropriée.
En rouge, une vieille reverso :
Là, le nombre de complications est assez vite vu, tout comme la complexité du mécanisme ou les matériaux nobles utilisés.
C'est juste une sublime reverso qui partira aux enchères demain via Antiquorum, qui est d'un rouge carmin (karmin?) tirant sur le sang de boeuf sans verser dans le pourpre.
C'est indéfinissable comme couleur, mais je vous jure que c'est réellement fantastique. Les montres à cadran uniformément rouges ne courent pas les rues, car c'est osé visuellement voire tout simplement laid; mais celle-ci est tout bonnement magnifique. La couleur s'allie à merveille avec ce boitier, cette taille contenue, et le laquage est dans un état qui ferait palir les octogénaires à deux pattes. Les aiguilles sont vraisemblablement d'une époque ultérieure, car bien trop polies et proprettes, mais l'excuse est acceptée.
La littérature du cadran est simple et modestee, ce qui met un peu de baume au coeur. Elle partira pour un prix indéfini, et on la reverra peut être sur ce forum ou un autre, ou bien partira-t-elle enfermée dans un coffre.
En tout cas, je suis heureux de l'avoir vue et essayée, je peux désormais mourir en paix.
Voilà, trois montres en bleu, blanc, rouge dans une myriade de plusieurs centaines de montres. J'ai vu des Patek et des Journe comme je n'aurais jamais cru en voir autant, mais ces trois là m'ont émerveillé.
Je pars rêver sur ces montres. Si l'un d'entre vous possède(ra) l'une d'entre elles, il sera un homme heureux.
karmin