Ma journée commence vers 11h20, avec l'intervention de ThomasM, passionnante, il nous parle de la psycho-sociologie du collectionneur, de l'enthousiaste...
Frustration, pour moi, malgré une intervention passionnante, il n'as brossé que l'introduction de la vie de cette bête tapie derrière son clavier, prête à fondre sur le CEO imprudent, qui aurait tendance à prendre pour des cons, ce collectionneur.
Il fit l'apologie de l'honnêteté, de l'intégrité, comparant la gestion des problèmes par une marque d'horlogerie, à la gestions des problèmes dans un grand hôtel... Que la qualité, la franchise et l'honnête sont essentiel dans le rapport au client, que ce dernier attend avant tout, une reconnaissance sincère des problèmes par la marque, et sa prompt résolution, bien plus qu'un zéro défaut, tellement subjectif.
En vérité cette intervention, mérite que l'on s'y attarde la journée, car il en découle nombre de questions, certaines d'ailleurs abordé en filigrane par la suite.
Après le déjeuner, je vois qu'il y à beaucoup d'indépendants dans la salle, M. Steve Forsey, M. Thomas Prescher, M. Felix Baumgartner, M. Denis Guiget, M. Alain Silberstein et bien sur M. Max Busser...
Et finalement, peu de CEO de marques, qui étaient pourtant, je pense, concernés au premier chef par la teneur des débats, citons les courageux qui virent dans l'arène, M. François Paul Journe , M. Jérome Lambert, M. George Kern, et M. Jean-Claude Biver...
Retour de déjeuner, reprise des débats, Nick Foulkes, une grande verve, un grand journaliste horloger, un grand accent British, malheur pour mon globish, j'aurais du prendre le casque de traduction!!
Ensuite, un débat, qui touche un thème de fond, une urgence de l'industrie horlogère, la fin des mouvements ETA, bien que le nom soit à peine susurré, c'était bien la question centrale, M. Biver, heureux d'avoir anticipé et intégré la production du 7750, se félicite du passage progressif de Hublot en manufacture intégré, nous parle des procédés employés, (principalement le ré-embauchage d'un retraité, l'ingénieur qui mis en place les première chaine de fabrication du 7750, Vous pouvez relire à ce propos, le sujet que j'avais écrit: https://montresmecaniques.forumactif.com/revues-horlogeres-f4/ze-7750-ses-declinaisons-mais-surtout-ses-emboitages-delirants-t1217.htm?highlight=7750).
Le débat, sur les combines, les portes de sorties, les délais pour se retourner, était fort instructif, mais malheureusement, 2 sujet de fonds furent occultés.
Les emboiteurs semblent vivre assez mal la fin d'ETA, sur le plan financier, si c'est très difficile d'industrialiser, le surcout ne devrais pas être un obstacle, car des montres vendus entre 5000 et 10000€, dont le mouvement ETA (2892, 7750, etc...) coute entre 50 et 200€, laisse à priori à l'emboiteur, futur manufacturer, de confortables marges.
En fait le principal défi de l'industrialisation et de l'internalisation des mouvement pour les futures manufactures repose, selon M. Biver, sur la formation, le recrutement, des 1000 ou 1500 horlogers nécessaire.
J'ai envie de poser une question simple, concernant les vases communicants, si ETA arrête de produire des mouvements, il devrait y avoir quelques centaines, voire le millier d'horlogers souhaité sur le marché du travail Suisse?
A moins, qu'actuellement les horlogers d'ETA ne soient pas en Suisse...
Mais alors ou sont-ils? En Chine? Impossible!!
Moralité, cette fin des livraisons d'ETA, comme le faisait remarquer M. Biver, est une aubaine, finalement, la production va être plutôt relocalisé et les marques vont devoir investir plus d'argent dans les mouvements
et moins dans les pages de pubs avec des stars du cinéma!!
Ensuite un autre débat de fond, avec M. François Paul Journe (Montre Journe), M. Laurent Piccioto (Boss de Chronopassion), M. Patrick Frischknecht (PDG Les ambassadeurs) et M. Georges Kern (PDG IWC).
Les intervenants, sensiblement de la même longueur d'onde, se mirent d'accord, pour dire qu'entre gens de qualité et de bonne foi, on peu toujours s'arranger. Certes.
Le problème de fond, étant que malheureusement, et contrairement à nos courageux intervenants, tout le monde n'est pas de bonne foi, tant marques, je pense par exemple, comme les initiés le savent à Rolex qui oblige ses AD à acheter un camion de Day-Date, pour 5 subs et 3 dayto, pareillement, coté AD, on déstocke au gris à vau-l'eau.
La réponse, qui n'as pas été ébauché par les participants, mais plus tard par M. Cologni, abordera plus frontalement la question, du problème des règles nécessaire à appliquer, pour que les AD puissent survivre, et que les marque conservent leur meilleurs représentants.
Aujourd'hui, clairement, les marges coté AD sont trop élevés, et les marques obligent les AD à acheter des pièces, pour faire leur trésorerie.
Situation qui conduit à des rapports de force digne de la loi de la jungle.
Ce système montant ses limites avec les multiples déstockages sauvages, vers le net, et ses revendeurs du gris peu scrupuleux, contraire finalement à ce que tout le monde souhaite.
Les clients souhaitent des montres moins chères, les AD la fin des stocks ubuesques et les marques une représentativité de qualité.
La question, encore une fois, est simple, s'adapter ou périr.
Ensuite, je pense, l'intervention, la plus intéressante, du forum, en tous cas la mieux construite, et la plus instructive, pour certains CEO de marque, une très belle présentation de Franck Vivier, un sud-Africain, que j'avais cru allemand, tant son port était rigide, mais sa présentation fut bluffante, recours systématique à des graphiques vraiment instructif, M. Thomas Mao à mes cotés, me disait que c'était le graphique le plus intéressant, qu'il est vu à propos de l'horlogerie sur le web.
M.Vivier, nous parlait du web, et des rapports des marques avec le web. Des enjeux à relever pour bien maitriser le web.
Ce qui ressort de son intervention, c'est que la plupart des marques n'y sont pas prête, à part les indés, qui ont très bien relevé le défi, les industriels (à l'exception notable de Vacheron avec M. Gotbi, et dans une moindre mesure M. Biver assure lui même sa com' sur le web).
Son intervention était passionnante, et comme l'intervention de Thomas Mao, il aurait fallu la journée pour qu'il nous parle et que nous lui posions des questions...
J'ai abordé rapidement avec lui la question du rôle des community manager et de leur absence dans la sphère horlogère (Sauf Alex Gotbi bien sur), cette question à elle seule mériterait un débat.
Puis vint l'intervention, la plus flamboyante, la plus amusante, la plus libératrice, M. Oliviero Toscani, photographe et responsable de la com entre autre pour Benetton de la grande époque...
Et encore une fois, plus de CEO durent assister à cette intervention, la morale fut aussi efficace qu'impitoyable:
Marketing=Consensus=Médiocrité
La leçon.
Enfin, le vénérable président de la FHH, M. Franco Cologni, vint prendre la parole, pour rappeler, les réalités, en particulier la nécessaire et vitale régulation à appliquer dans le cadre des relations AD-Marques, regrettant à demi mot, que les participants soit passé à coté du débat, orateur truculent, il fustigea au delà des problèmes des rapport marques/AD, "le terrorisme de l'immédiateté", finalement, la logique capitaliste du rendement immédiat.
Un appel à la sagesse et aux retours des valeurs fondamentales de l'horlogerie, espérons qu'il sera entendu.
J'étais venu, initialement, pour voir l'intervention de Thomas Mao, mais les thème abordés et les intervenants, furent de grande qualité, et les débats, faute d'être passionnés, furent au moins passionnants.
Finalement, 2 questions majeures, restent en suspens:
-Comment réformer la relation AD/marques?
-Comment mieux communiquer sur web, auprès des passionnés, pour les marques?
Finalement comment se sortir des carcans parfois poussiéreux du buiseness horloger, tout en conservant l'excellence horlogère?
L'organisation sans faille, souffrait à mon sens d'un défaut, la durée, qui pénalisait tant les excellents orateurs que nous eurent le plaisir d'écouter, que les nécessaires, débats et questions bien légitimes.
En espérant que l'événement soit étalé sur plusieurs jours et surtout que les marques jouent plus le jeu, en étant encore plus présentes.
Si ce défi est relevé en 2011, nul doute que les questions majeures qui sont restées en suspens trouveront réponses.