Karupat a écrit:Merci pour ce sujet très bien illustré!
Je m'étais un peu intéressé au sujet quand j'ai eu mes premiers chronos (Zenith RFB et Speed) en constatant les sauts de l'aiguille des secondes à la mise en route.
Je suis toujours resté avec certaines questions sans avoir trouvé de réponse définitives, je profite donc de vos lumières :
Hello Pat, je vais m'essayer à te donner des réponses. En fait, si tu veux vraiment approfondir le sujet je te conseille de lire le bouquin Le chronographe : son fonctionnement, sa réparation de Humbert
Il est très didactique et explique bien tous les problèmes des chronos.
Karupat a écrit:Les embrayages latéraux engendrent un saut de l'aiguille au démarrage de manière aléatoire aussi bien en fréquence qu'en amplitude. C'est à priori logique puisque on engrène deux roues ayant des dents triangulaires, on a donc un petit saut sauf si à l'instant du déclenchement la dent qui engrène tombe juste pile poil entre deux dents de la roue de chrono.
Ca c'est la théorie, mais alors en pratique, comment fait Lange sur leurs chronos pour avoir un déclenchement nickel? Nickel, en tout cas c'est ce qui se dit, et il me semble avoir été attentif à ce détail à chaque fois que j'ai eu l'occasion d'essayé un chrono Lange, je n'ai effectivement pas constaté de saut au déclenchement.
- Alors y a t il une technique ou un dispositif permettant à coup sûr d'éviter le saut d'aiguille au déclenchement d'un chrono à embrayage latéral?
- Est-ce que la fréquence du mouvement peut avoir une influence sur ce phénomène? Cela modifie-t-il la réalisation des roues du chrono?
Je n'ai pas le bouquin sous les yeux. Donc je te réponds de mémoire...
Beaucoup de paramètres peuvent influencer ce saut. Il y a le réglage des excentriques R et G (dans le premier shéma posté) qui permettent de jouer sur le mouvement de déplacement du pont de chrono. Visiblement, plus l'amplitude du déplacement est grande, plus le risque d'avoir un saut est grand. L'excentrique R détermine aussi la profondeur de l'interpénétration des roues. Dans mon souvenir, plus la pénétration est profonde, plus le risque de saut est grand. Il y a aussi la possibilité de jouer sur le bec de la bascule. Dans le bouquin de Humbert, il explique toutes les modifications que l'on peut apporter à la forme du bec (angle plus ou moins aigu, ...) pour affiner le réglage.
Donc, je pense que ce que tu observes chez L&S, ce sont des chrono ou la marque à pris le temps de régler le chrono aux petits oignons. Reste le seul paramètre aléatoire de la disposition des dents au moment du déclenchement. Mais vu que la denture est double sur la roue de chrono, le mouvement de l'aiguille au démarrage est très faible.
Par exemple Patek a optimisé la forme des dents des roues de chrono dans son mouvement maison qui anime le 5170
Karupat a écrit:Vient donc l'embrayage vertical, qui, logiquement du fait de sa conception, annule ce risque de saut au déclenchement, super.
Sauf qu'esthétiquement, c'est effectivement bien plus joli de voir un train de rouage d'embrayage latéral, et c'est justement cette succession de roues à denture différente qui participe à cet esthétique.
Mais hormis cet aspect esthétique, qu'en est-il de l'éventuelle influence de ce dispositif sur la commande du chrono?
Pourrait-on avoir une commande aussi douce si le dato était doté d'un embrayage vertical?
Tu as tout à fait raison. Mais franchement, sur un chrono automatique, tu as le pont de l'automatisme qui cache quand même tout, ou du moins beaucoup. Donc pour moi, un chrono auto moderne a tout avantage à être équipe d'un
embrayage vertical.
Par contre, un chrono manuel qui expose ses entrailles sans entraves, alors rien ne vaut un bel
embrayage latéral!!!!
Pour ce qui est de la douceur des poussoirs, je ne pense pas que le type d'
embrayage est responsable. Si tu manipules un LUC chrono One à
embrayage vertical, tu verras que la commande est d'une grande douceur et il existe beaucoup d'embrayages latéraux durs. De nouveaux, le réglage, l'angle des becs qui entre dans la RAC joue beaucoup. C'est vrai que le PP qui équipe les 5980 et 5960 n'est pas le plus doux, mais je ne pense pas que ce soit uniquement du au type d'
embrayage utilisé.
Karupat a écrit:Et en substance, quel est vraiment l'intérêt de l'embrayage vertical si l'on maîtrise parfaitement la réalisation d'un embrayage latéral?
Est-ce finalement "la" seule solution, ou une "solution de facilité" pour être sûr d'avoir un démarrage parfait?
Est-ce que l'argument de la variation de couple chrono arrêté/déclenché est vraiment significative sur la précision d'usage d'une montre mécanique?
Je pense que la technique de l'
embrayage vertical est plus robuste, plus pérenne. L'interpénétration des roues cause de l'usure, surtout qu'une des roues à une denture très fine. Tout ça est évité dans l'
embrayage vertical. De plus, tu as nettement moins de pièces en mouvement, nettement moins de réglages à faire...
Pour moi l'
embrayage vertical est une superbe évolution technique qui n'apporte que des points positifs... à l'exception de l’esthétique. De plus en plus de marque s'y mettent, ce n'est pas pour rien. Franchement, un Zénith EP avec un
embrayage vertical ça ne me choquerait pas. Autant réserver l'
embrayage latéral la ou il est bien mis en valeur... et bien exécuté.
Karupat a écrit:Bon, ok, ok j'arrête avec mes questions....
Très intéressante discussion