Derrière cette montre d'apparence classique se cache une petite révolution. Oh certes, il ne s'agit pas d'une révolution horlogère marquée par une prouesse technique. Cette Jules Audemars Quantième à phases de lune symbolise en revanche une nouvelle orientation stratégique de la part d'Audemars Piguet.
Depuis des années, des critiques régulières étaient adressées à Audemars Piguet sur sa propension à décliner les Royal-Oak et Royal-Oak Offshore en de multiples versions quitte à délaisser les autres collections de la marque. En fait, les collections RO et ROO représentant un tel poids dans les ventes d'Audemars que seule la collection Millenary arrivait un tant soit peu à émerger, le reste (Jules Audemars et Edward Piguet) disparaissant quasiment des radars.
Déjà lors du SIHH 2010, nous avons pourtant eu la puce à l'oreille avec la présentation de la Jules Audemars 2 aiguilles, une montre élégante utilisant le très beau calibre 2120: l'encéphalogramme de la collection Jules Audemars redonnait des signes d'activité! Et le SIHH 2011 a finalement donné la preuve de ce retour au premier plan avec différentes déclinaisons dont deux montres comportant des complications en sus de la date: la Dual Time et le Quantième à phases de lune.
C'est surtout l'évolution du marché qui a donné à Audemars Piguet les arguments pour retravailler cette collection et notamment son entrée de gamme. Tout d'abord, il est extrêmement dangereux de ne vivre que par une seule collection: la concurrence, la lassitude des clients, l'évolution des goûts, on n'est jamais à l'abri d'une forte érosion des ventes. Si une autre collection ne contre-balance pas une mauvaise performance, c'est une catastrophe pour la marque. Et puis, la crise est passée par-là orientant peut-être les goûts des consommateurs vers des montres plus sages le tout combiné avec la vigueur du marché chinois lui aussi à la recherche de montres aux diamètres contenus. Bref, le contexte était plus que favorable pour présenter cette Quantième à phases de lune ainsi que les autres nouveautés de la collection.
Comment décrire cette Jules Audemars? Si nous prenons la théorie du verre à moitié vide, nous pourrions la considérer comme une déclinaison esthétique du QP Jules Audemars en plus petit (39mm vs 41mm) et auquel le sous-cadran supérieur aurait été retiré. Ou qu'il s'agit de la réinterprétation en Jules Audemars de l'ancienne Royal Oak quantième à phases de lune. Mais je considère finalement le verre à moitié plein: le charme agit sur cette montre grâce au sentiment d'équilibre qu'elle dégage.
Contrairement au QP, l'indicateur de Phases de lune est présenté sans graduation et cette simplicité le rend plus beau. Nous retrouvons l'affichage des jours à gauche et celui des quantième à droite le tout sur un très joli cadran argenté aux index appliqués en or rose. Les aiguilles, les index, les très subtils cerclages des sous-cadrans en or rose forment un ensemble cohérent et élégant.
Le rapport diamètre / épaisseur du boîtier est optimal pour ce type de montre (39mm/8,8mm): à noter que la montre n'est (pour l'instant?) déclinée qu'en or rose.
Le mouvement, caché par un fond plein, est construit selon un schéma classique chez AP: le calibre de base est ici le 2324, en fait un JLC889/2, sur lequel a été apposé le module 2825. Nous retrouvons donc le même mouvement que celui de la Royal Oak aux mêmes complications. Ce mouvement d'une fréquence de 4hz a une réserve de marche de 40 heures, trop courte donc pour laisser la montre le week-end sans avoir à la remonter le lundi. Et tout comme la Royal Oak, la Jules Audemars n'a pas de trotteuse: amateurs de cadrans animés, passez votre chemin!
Du poids de vue strictement horloger, nous ne pouvons donc pas considérer cette Jules Audemars comme une bombe: elle ne présente clairement rien de nouveau. Audemars aurait peut-être dû mener une réflexion sur des sujets comme la réserve de marche afin que les performances du mouvement soient adaptés à l'usage potentiel de la montre. Cependant, comme je l'ai souligné précédemment, cette Jules Audemars ne laisse pas insensible. Son principal atout est son charme indéniable renforcé par le classicisme bon teint de sa présentation. C'est la montre typique qui séduit sur la durée et qui a peu de chance de lasser. En revanche, le collectionneur à la recherche de sensations plus fortes et d'un contenu horloger plus solide trouvera son bonheur ailleurs.
Depuis des années, des critiques régulières étaient adressées à Audemars Piguet sur sa propension à décliner les Royal-Oak et Royal-Oak Offshore en de multiples versions quitte à délaisser les autres collections de la marque. En fait, les collections RO et ROO représentant un tel poids dans les ventes d'Audemars que seule la collection Millenary arrivait un tant soit peu à émerger, le reste (Jules Audemars et Edward Piguet) disparaissant quasiment des radars.
Déjà lors du SIHH 2010, nous avons pourtant eu la puce à l'oreille avec la présentation de la Jules Audemars 2 aiguilles, une montre élégante utilisant le très beau calibre 2120: l'encéphalogramme de la collection Jules Audemars redonnait des signes d'activité! Et le SIHH 2011 a finalement donné la preuve de ce retour au premier plan avec différentes déclinaisons dont deux montres comportant des complications en sus de la date: la Dual Time et le Quantième à phases de lune.
C'est surtout l'évolution du marché qui a donné à Audemars Piguet les arguments pour retravailler cette collection et notamment son entrée de gamme. Tout d'abord, il est extrêmement dangereux de ne vivre que par une seule collection: la concurrence, la lassitude des clients, l'évolution des goûts, on n'est jamais à l'abri d'une forte érosion des ventes. Si une autre collection ne contre-balance pas une mauvaise performance, c'est une catastrophe pour la marque. Et puis, la crise est passée par-là orientant peut-être les goûts des consommateurs vers des montres plus sages le tout combiné avec la vigueur du marché chinois lui aussi à la recherche de montres aux diamètres contenus. Bref, le contexte était plus que favorable pour présenter cette Quantième à phases de lune ainsi que les autres nouveautés de la collection.
Comment décrire cette Jules Audemars? Si nous prenons la théorie du verre à moitié vide, nous pourrions la considérer comme une déclinaison esthétique du QP Jules Audemars en plus petit (39mm vs 41mm) et auquel le sous-cadran supérieur aurait été retiré. Ou qu'il s'agit de la réinterprétation en Jules Audemars de l'ancienne Royal Oak quantième à phases de lune. Mais je considère finalement le verre à moitié plein: le charme agit sur cette montre grâce au sentiment d'équilibre qu'elle dégage.
Contrairement au QP, l'indicateur de Phases de lune est présenté sans graduation et cette simplicité le rend plus beau. Nous retrouvons l'affichage des jours à gauche et celui des quantième à droite le tout sur un très joli cadran argenté aux index appliqués en or rose. Les aiguilles, les index, les très subtils cerclages des sous-cadrans en or rose forment un ensemble cohérent et élégant.
Le rapport diamètre / épaisseur du boîtier est optimal pour ce type de montre (39mm/8,8mm): à noter que la montre n'est (pour l'instant?) déclinée qu'en or rose.
Le mouvement, caché par un fond plein, est construit selon un schéma classique chez AP: le calibre de base est ici le 2324, en fait un JLC889/2, sur lequel a été apposé le module 2825. Nous retrouvons donc le même mouvement que celui de la Royal Oak aux mêmes complications. Ce mouvement d'une fréquence de 4hz a une réserve de marche de 40 heures, trop courte donc pour laisser la montre le week-end sans avoir à la remonter le lundi. Et tout comme la Royal Oak, la Jules Audemars n'a pas de trotteuse: amateurs de cadrans animés, passez votre chemin!
Du poids de vue strictement horloger, nous ne pouvons donc pas considérer cette Jules Audemars comme une bombe: elle ne présente clairement rien de nouveau. Audemars aurait peut-être dû mener une réflexion sur des sujets comme la réserve de marche afin que les performances du mouvement soient adaptés à l'usage potentiel de la montre. Cependant, comme je l'ai souligné précédemment, cette Jules Audemars ne laisse pas insensible. Son principal atout est son charme indéniable renforcé par le classicisme bon teint de sa présentation. C'est la montre typique qui séduit sur la durée et qui a peu de chance de lasser. En revanche, le collectionneur à la recherche de sensations plus fortes et d'un contenu horloger plus solide trouvera son bonheur ailleurs.