Le SIHH 2011 fut le théâtre du lancement de la nouvelle collection Monégasque chez Roger Dubuis. Cette collection est d'une grande importance stratégique pour la marque car constituant la pierre angulaire de l'ambition de développement insufflée par Georges Kern. Cette ambition se manifeste par une visibilité accrue de la marque, par une communication plus poussée. Il est par exemple intéressant de remarquer que lors du dernier Salon Belles Montres, le pôle "Georges Kern" était représenté par Roger Dubuis et non par IWC, marque assurément plus connue et plus en phase, aujourd'hui, avec les aspirations de la clientèle française. Mais la montée en puissance de Roger Dubuis doit se remarquer et le principal salon horloger français constituait une formidable opportunité pour un public plus large de découvrir cette nouvelle collection.
Dans l'esprit de nombreuses personnes, ce sont les Excalibur qui aujourd'hui symbolisent le mieux le style Roger Dubuis: de très beaux mouvements de Manufacture mais se retrouvant dans des boîtiers taille XXL aux designs audacieux pour ne pas dire radicaux. Or le passé de la marque est jalonné de très belles montres classiques qui ont contribué à sa renommée. Comment ne pas évoquer les boîtiers rectangulaire des Much More, les boîtiers ronds et élégants des Hommage et les boîtiers originaux et raffinés des Sympathie?
A travers la collection Monégasque, Roger Dubuis marque son retour sur le territoire des montres plus classiques grâce à l'utilisation d'un boîtier qui peut être défini comme une évolution toute en douceur de celui des Sympathie. Ce boîtier est donc plus sage mais conserve suffisamment d'originalité pour à la fois incarner l'esprit Roger Dubuis et donner un petit côté décalé qui est toujours bienvenu.
La collection Monégasque est d'ores et déjà relativement large car composée de 4 modèles regroupant 8 montres:
* le Chronographe
* Le Tourbillon Volant avec grande date et indication de la réserve de marche
* Le Quantième Perpétuel
* Et la montre automatique, à petite seconde à 6 heures que je vous présente maintenant.
La Monégasque Automatique est cruciale pour la marque car elle est aujourd'hui, dans sa version acier, la montre la plus abordable de tout le catalogue et à ce titre, l'entrée de gamme (13.000 euros TTC prix public juillet 2011, la version en or rose étant à 22.300 euros).
Il est toujours délicat de dessiner une montre 3 aiguilles arrivant à se distinguer de la concurrence très dense dans ce segment où naviguent des Patek, Lange et Vacheron. Et pourtant je considère que Roger Dubuis a réussi dans son entreprise en dévoilant une montre qui a son propre caractère et une qualité perçue tout à fait appréciable.
Le grand atout de la Monégasque Automatique Or Rose réside dans la combinaison entre le boîtier et le cadran. Comme précisé antérieurement, ce boîtier est une évolution adoucie du boîtier Sympathie. Le cadran étant rond, la lunette ainsi dessinée n'est pas constante ce qui crée un joli effet esthétique et réduit la perception de la taille (le diamètre est de 42mm). La finition du cadran est excellente grâce à la décoration en rayons de soleil qui le rend plus lumineux. L'univers du jeu se retrouve dans la minuterie périphérique et dans les chiffres appliqués qui évoquent la roulette. Je m'attends presque à voir une bille parcourir ce cadran! Les aiguilles Dauphine sont parfaitement exécutées et forment avec les chiffres un ensemble visuellement réussi. Afin de casser la rigidité du dessin, le "12" a été décalé, le nom de la marque se retrouvant entre le "11" et le "1" à une place plus adaptée.
En revanche, le sous-cadran de la trotteuse touche l'axe des aiguilles donnant un sentiment de déséquilibre. Les designers ont évidemment travaillé pour le réduire grâce au cadran en 4 parties qui est loin d'engendrer la monotonie.
Ce positionnement du sous-cadran est dû à la taille du mouvement qui équipe la Monégasque Automatique, le RD821. Ce dernier a un diamètre de 26mm et il est un peu juste pour un tel boîtier même s'il a déjà été décliné dans des montres plus volumineuses. D'un autre côté, il s'agit d'un mouvement de Manufacture éprouvé et certifié COSC. Sa fréquence est de 4hz et sa réserve de marche de 48 heures. Sa finition est excellente, respectant les critères du poinçon de Genève. Mais attention, la décoration reste très sobre et c'est plus dans le soin apporté aux détails que que le travail s'apprécie. J'aime tout particulièrement la présentation de l'organe réglant et la découpe des ponts. Malheureusement, je suis déçu par le rotor car dans ce segment de prix, un rotor en or, que nous pouvons retrouver sur les mouvements RD14 ou RD21, n'aurait pas été superflu. Sans changer les performances du mouvement, il aurait mis en valeur la qualité du travail de finition, réelle, en tout bas bien plus que ne le fait le rotor du RD821.
Le côté raffiné de la Monégasque Automatique prend le dessus lorsqu'elle est portée: la lunette et le cadran génèrent de beaux effets de lumière qui soulignent à la fois les aiguilles, les chiffres appliqués et la lunette. Le côté ramassé du boîtier (les cornes tombantes sont très courtes et le bracelet est très proche du boîtier) autorise les personnes même avec des poignets plus petits à pouvoir porter la Monégasque avec confort. J'ai beaucoup apprécié la façon dont la montre se positionne sur le poignet et la réussite esthétique de l'ensemble.
La Monégasque Automatique m'a donc globalement séduit: les finitions du boîtier, du cadran sont ses principaux atouts tout comme le rendement du mouvement RD821 et le soin apporté à sa décoration. En revanche, je regrette qu'un mouvement de taille supérieure, autour de 30mm, n'ait pas été utilisé. Et un rotor en or aurait renforcé la vocation première de la montre en lui donnant un côté plus précieux. Malgré cela, la balance penche du côté positif: Roger Dubuis a de nouveau une offre crédible dans le segment de la montre habillée 3 aiguilles.
Un grand merci à l'équipe Roger Dubuis France pour son accueil sur le stand au cours du Salon Belles Montres 2011.
Texte original:
http://equationdutemps.blogspot.com/2011/12/roger-dubuis-la-monegasque-automatique.html
Dans l'esprit de nombreuses personnes, ce sont les Excalibur qui aujourd'hui symbolisent le mieux le style Roger Dubuis: de très beaux mouvements de Manufacture mais se retrouvant dans des boîtiers taille XXL aux designs audacieux pour ne pas dire radicaux. Or le passé de la marque est jalonné de très belles montres classiques qui ont contribué à sa renommée. Comment ne pas évoquer les boîtiers rectangulaire des Much More, les boîtiers ronds et élégants des Hommage et les boîtiers originaux et raffinés des Sympathie?
A travers la collection Monégasque, Roger Dubuis marque son retour sur le territoire des montres plus classiques grâce à l'utilisation d'un boîtier qui peut être défini comme une évolution toute en douceur de celui des Sympathie. Ce boîtier est donc plus sage mais conserve suffisamment d'originalité pour à la fois incarner l'esprit Roger Dubuis et donner un petit côté décalé qui est toujours bienvenu.
La collection Monégasque est d'ores et déjà relativement large car composée de 4 modèles regroupant 8 montres:
* le Chronographe
* Le Tourbillon Volant avec grande date et indication de la réserve de marche
* Le Quantième Perpétuel
* Et la montre automatique, à petite seconde à 6 heures que je vous présente maintenant.
La Monégasque Automatique est cruciale pour la marque car elle est aujourd'hui, dans sa version acier, la montre la plus abordable de tout le catalogue et à ce titre, l'entrée de gamme (13.000 euros TTC prix public juillet 2011, la version en or rose étant à 22.300 euros).
Il est toujours délicat de dessiner une montre 3 aiguilles arrivant à se distinguer de la concurrence très dense dans ce segment où naviguent des Patek, Lange et Vacheron. Et pourtant je considère que Roger Dubuis a réussi dans son entreprise en dévoilant une montre qui a son propre caractère et une qualité perçue tout à fait appréciable.
Le grand atout de la Monégasque Automatique Or Rose réside dans la combinaison entre le boîtier et le cadran. Comme précisé antérieurement, ce boîtier est une évolution adoucie du boîtier Sympathie. Le cadran étant rond, la lunette ainsi dessinée n'est pas constante ce qui crée un joli effet esthétique et réduit la perception de la taille (le diamètre est de 42mm). La finition du cadran est excellente grâce à la décoration en rayons de soleil qui le rend plus lumineux. L'univers du jeu se retrouve dans la minuterie périphérique et dans les chiffres appliqués qui évoquent la roulette. Je m'attends presque à voir une bille parcourir ce cadran! Les aiguilles Dauphine sont parfaitement exécutées et forment avec les chiffres un ensemble visuellement réussi. Afin de casser la rigidité du dessin, le "12" a été décalé, le nom de la marque se retrouvant entre le "11" et le "1" à une place plus adaptée.
En revanche, le sous-cadran de la trotteuse touche l'axe des aiguilles donnant un sentiment de déséquilibre. Les designers ont évidemment travaillé pour le réduire grâce au cadran en 4 parties qui est loin d'engendrer la monotonie.
Ce positionnement du sous-cadran est dû à la taille du mouvement qui équipe la Monégasque Automatique, le RD821. Ce dernier a un diamètre de 26mm et il est un peu juste pour un tel boîtier même s'il a déjà été décliné dans des montres plus volumineuses. D'un autre côté, il s'agit d'un mouvement de Manufacture éprouvé et certifié COSC. Sa fréquence est de 4hz et sa réserve de marche de 48 heures. Sa finition est excellente, respectant les critères du poinçon de Genève. Mais attention, la décoration reste très sobre et c'est plus dans le soin apporté aux détails que que le travail s'apprécie. J'aime tout particulièrement la présentation de l'organe réglant et la découpe des ponts. Malheureusement, je suis déçu par le rotor car dans ce segment de prix, un rotor en or, que nous pouvons retrouver sur les mouvements RD14 ou RD21, n'aurait pas été superflu. Sans changer les performances du mouvement, il aurait mis en valeur la qualité du travail de finition, réelle, en tout bas bien plus que ne le fait le rotor du RD821.
Le côté raffiné de la Monégasque Automatique prend le dessus lorsqu'elle est portée: la lunette et le cadran génèrent de beaux effets de lumière qui soulignent à la fois les aiguilles, les chiffres appliqués et la lunette. Le côté ramassé du boîtier (les cornes tombantes sont très courtes et le bracelet est très proche du boîtier) autorise les personnes même avec des poignets plus petits à pouvoir porter la Monégasque avec confort. J'ai beaucoup apprécié la façon dont la montre se positionne sur le poignet et la réussite esthétique de l'ensemble.
La Monégasque Automatique m'a donc globalement séduit: les finitions du boîtier, du cadran sont ses principaux atouts tout comme le rendement du mouvement RD821 et le soin apporté à sa décoration. En revanche, je regrette qu'un mouvement de taille supérieure, autour de 30mm, n'ait pas été utilisé. Et un rotor en or aurait renforcé la vocation première de la montre en lui donnant un côté plus précieux. Malgré cela, la balance penche du côté positif: Roger Dubuis a de nouveau une offre crédible dans le segment de la montre habillée 3 aiguilles.
Un grand merci à l'équipe Roger Dubuis France pour son accueil sur le stand au cours du Salon Belles Montres 2011.
Texte original:
http://equationdutemps.blogspot.com/2011/12/roger-dubuis-la-monegasque-automatique.html