Chez Universal Geneve la spécialité historique ce sont les chronographes à complications tels que les Tri-Compax, Aero-Compax, les montres à calendriers, ...
Le succès commercial le plus important de cette honorable maison est le lancement de la gamme des Polerouter au milieu des années 50, une gamme de petites montres (généralement d’un diamètre de 35 mm) automatiques et anti-magnétiques concues pour les pilotes de la SAS dont la production durera près de 20 ans, UG en aura vendu une quantité très importante déclinée dans une multitude de versions.
Au début des années 60, UG - comme tout le monde - doit se positionner sur « les montres de sport et d’aventures » alors particulièrement en vogue, en 1961 est donc lancée la Polerouter Sub dont la production durera jusqu’en 1968. (source ClockEnStock, merci Alain).
Les Polerouters Sub sont surtout connues avec leurs boites caractéristiques de type « Super-Compressor », en voici deux modèles, les photos sont de chez Antiquorum
En 1961 est également présenté à la foire de Bâle ce modèle à la boite asymétrique caractéristique
Credit : GVM
Credit : GVM
Qui serait suivi par cette version, à moins que ce ne soit l’inverse,je ne sais pas trop tant les informations sont rares sur ces modèles
Credit : Ebay
Que l’on retrouve ici en bas à gauche
Credit : un forum horloger espagnol, je ne sais plus lequel
En 1968, UG décide de concentrer une grande partie de ses efforts financiers et techniques sur le développement et la commercialisation de diverses innovations (mouvement automatique de 2,5 mm le plus plat du monde, mouvement Unisonic avec régulateur de la fréquence par diapason développé avec Bulova, …) on est à l’aune des 70s, il faut se distinguer technologiquement.
La crainte de la déferlante quartz se fait également sentir.
Toutes ces raisons amènent donc UG la même année à cesser la production de ses mouvements de chronographes.
Dès 1965, le Valjoux 72 avait déjà été intégré dans le Compax,
l'utilisation du fameux mouvement va se généraliser chez UG pour les chronos Tri-Compax.
A la fin des années 60, vraisemblablement 1969, UG sort le SPACE-COMPAX
Voici la seule documentation UG connue de ce modèle
Quelles sont les caractéristiques de cette montre ?
Ce qui attire surement le plus l’attention au début, ce sont les poussoirs caractéristiques recouverts d’embouts en caoutchouc
Ceux-ci étaient évidemment destinés à une meilleure étanchéité de la montre
Voici le jeu de rechange que j’ai eu avec la montre, ce sont surement des refabrications assez récentes, ils sont toutefois parfaitement conformes aux originaux.
Ces embouts étaient absolument introuvables il y a quelques années lorsqu'un collectionneur italien, Franquel, en a fait fabriquer une série pour le sien, il en a profité pour dessiner le schéma des poussoirs
Une « grosse couronne » vissée vient renforcer l’idée d’une étanchéité éprouvée
Il faut dire qu’avec la Space-Compax nous sommes en présence d’une plongeuse à chronographe dont la documentation indique qu’elle est la version sous-marine du Compax.
Grâce a ses poussoirs et sa couronne donc, elle est vantée résister à 25 atmosphères et 750 pieds de profondeur (soit quelques 200 mètres).
Sa fonction chrono associée à la lunette bi-directionnelle permet quand à elle de gérer les paliers de décompression.
Une deuxième caractéristique du Space-Compax est sa double asymétrie
Celle de sa boite d’abord, d’un diamètre de 40 mm au dessin très élancé
Asymétrie également de la position des poussoirs par rapport à la couronne, comme sur tous les Chronos à Valjoux 72
autre caractéristique, sa glace en forme de dôme
qui comporte un logo reprenant la forme du blason UG gravé au centre
la différence de finition entre le cadran et les compteurs présentant un très beau contraste
On retrouve également un certains nombre de caractéristiques propres à UG
Le 12 stylisé Art Déco
les aiguilles de compteurs
qui sont bleuies
L'aiguilles de secondes de chrono, de couleur rouge vermillon (rouge clair quoi) avec un (très) grand contrepoids qui m'a perturbé au début car elle entrave la visibilité du compteur inférieur jusqu'à ce que je me rende compte que la quasi-totalité des chronos UG présentaient cette particularité.
Les aiguilles H/M bâton de larges dimensions, communes à d'autres modèles UG des années 60 tels que la Compax, le Tri-Compax et la Polerouter Sub à boite asymétrique présentée plus haut
Tous ces détails donnent au cadran un visuel très fort et à la montre une personnalité particulièrement attachante
Le Valjoux 72 qui l'anime est un R classique, il est signé Universal-Geneve et, signe particulier UG, il est frappé de la référence 85
Credit : Google images
Le fond de boite est vissé, il reste sur mon exemplaire une bonne partie des numéros de référence et de série ce qui est rare car ils n'étaient pas gravés profondément et ont souvent disparus au fil du temps.
Les numéros de série ne faisant pas référence à des calibre manuf ne sont pas répertoriés par les archives UG, ils ne sont donc pas très "consistants", les premiers chiffres permettent toutefois de confirmer que le fond est bien celui d'un Space-Compax, la qualité des gravures internes également
photo de mon vendeur
Credit : Franquel
La montre était vendue par UG avec un bracelet Gay-Freres de très belle facture. Celui-ci est extrêmement léger par rapport à ceux que j'ai pour équiper mes Heuer.
La boucle du bracelet est de grande taille (contrairement à ceux des Compax et Polerouters Sub qui sont de dimensions plus réduites), elle comporte un fermoir de sécurité, elle est signée UG à l'extérieur, Gay-frères à l'intérieur accompagné de la date production (3-69 pour le mien), les pièces de bout portent la référence UM
Les photos sont de mon vendeur
A noter qu'une autre version de cadran, très belle également était aussi disponible, je ne sais pas en revanche si elle est postérieure ou antérieure à mon modèle quoique le style plus moderne me laisse à penser qu'elle devrait être plus tardive,
Ici le superbe exemplaire d'un collectionneur italien dont j'ai malheureusement oublié le nom,
ici John Bucknum, pilote émérite des années 60 dont Chuck Maddox pensait qu'il portait un Space-Compax
Credit : OnTheDash
Ici, la brochure d'époque de ce qui était surement un distributeur de montres japonais, en compagnie de la Polerouter Sub contemporaine
Merci à Eric aka Lechneric qui m'a transmis cette doc
Polerouter Sub qui m'a rejoint également mais dont le remise en condition tarde...
Peu d'informations sérieuses sont connues sur le Space-Compax.
J'ai bien lu sur un forum italien qu'il avait été développé à la demande Bulova (en partenariat étroit avec UG à l'époque) pour pouvoir être présenté à la NASA pour aller sur la lune et était arrivé deuxième aux tests derrière la Speed, mais je n'ai rien trouvé me permettant d'étayer cette théorie.
Si les chiffres exacts de productions sont inconnus, on sait que la production a été très courte et qu'elle n'a pas généré de volumes importants.
Ces nombreuses caractéristiques, son coté attachant et sa rareté ont provoqués un véritable engouement sur cette montre à partir des années 90 et beaucoup de collectionneurs ont cherchés à ajouter la fameuse plongeuse dans leurs collections.
UG ayant connu des périodes rocambolesques (et attristantes...), des pièces ont commencés à circuler un peu partout, c'est ainsi que l'on a pu voir fleurir un nombre important de Space-Compax fantaisistes
ici un réemboitage dans une boite de compax
ici une version qui semble bonne mais sans les précieux embouts caoutchouc
ici une odieuse Frankenstein
les exemples sont légions...
Certains d'entre vous connaissent surement cette autre version avec une boite plus anguleuse
Aucune documentation d'époque n'a jamais montré de Space-Compax avec ce type de boite.
Les échanges que j'ai pu avoir avec de nombreux spécialistes UG dont LouS, grand collectionneur américain de la marque laissent beaucoup de doutes sur la légitimité de cette boite.
Ou bien était-ce une série que les évènements et les restrictions qui s'imposaient à l'époque n'ont pas permis à UG de lancer ?
Le Space-Compax est de toute manière une montre mystérieuse dont peu de choses finalement sont connues, cette question ne fait que le confirmer.
Une certitude en tout cas en matière de faux, on voit fleurir depuis quelques mois sur la Baie et ailleurs... cette version
qui serait équipée d'un Valjoux 726
avec un fond de boite digne de JLC
Ces exemplaires sont sans aucun doute des faux grossiers, amis collectionneurs passez vite votre chemin
J'ai réussi à obtenir mon exemplaire grâce à Fred alias Pépère13 qui savait que je convoitais ce modèle depuis longtemps.
Il était proposé sur la section ventes d'un excellent forum britannique, TZ-UK.
Ma non participation à ce forum ne me permettant pas d'accéder à cette section, j'ai vite reçu un email avec les identifiants et mot de passe de Fred pour pouvoir étudier l'exemplaire que je connaissais déjà bien, la montre était acquise en 1 Heure.
Un superbe set comportant la boite, la surboite, le bracelet d'origine, un jeu de d'embouts de rechange et une facture toute fraîche de révision
au poignet la montre a un charme dingue
Cette revue est évidemment dédiée à Fred qui m'a permis d'accéder à cette montre dans des conditions de confiance et de passions partagées qui m'ont beaucoup touchées, la manière dont elle a été acquise renforce largement l'attachement que je lui porte.
VOS COMMENTAIRES ICI SVP !
Le succès commercial le plus important de cette honorable maison est le lancement de la gamme des Polerouter au milieu des années 50, une gamme de petites montres (généralement d’un diamètre de 35 mm) automatiques et anti-magnétiques concues pour les pilotes de la SAS dont la production durera près de 20 ans, UG en aura vendu une quantité très importante déclinée dans une multitude de versions.
Au début des années 60, UG - comme tout le monde - doit se positionner sur « les montres de sport et d’aventures » alors particulièrement en vogue, en 1961 est donc lancée la Polerouter Sub dont la production durera jusqu’en 1968. (source ClockEnStock, merci Alain).
Les Polerouters Sub sont surtout connues avec leurs boites caractéristiques de type « Super-Compressor », en voici deux modèles, les photos sont de chez Antiquorum
En 1961 est également présenté à la foire de Bâle ce modèle à la boite asymétrique caractéristique
Credit : GVM
Credit : GVM
Qui serait suivi par cette version, à moins que ce ne soit l’inverse,je ne sais pas trop tant les informations sont rares sur ces modèles
Credit : Ebay
Que l’on retrouve ici en bas à gauche
Credit : un forum horloger espagnol, je ne sais plus lequel
En 1968, UG décide de concentrer une grande partie de ses efforts financiers et techniques sur le développement et la commercialisation de diverses innovations (mouvement automatique de 2,5 mm le plus plat du monde, mouvement Unisonic avec régulateur de la fréquence par diapason développé avec Bulova, …) on est à l’aune des 70s, il faut se distinguer technologiquement.
La crainte de la déferlante quartz se fait également sentir.
Toutes ces raisons amènent donc UG la même année à cesser la production de ses mouvements de chronographes.
Dès 1965, le Valjoux 72 avait déjà été intégré dans le Compax,
l'utilisation du fameux mouvement va se généraliser chez UG pour les chronos Tri-Compax.
A la fin des années 60, vraisemblablement 1969, UG sort le SPACE-COMPAX
Voici la seule documentation UG connue de ce modèle
Quelles sont les caractéristiques de cette montre ?
Ce qui attire surement le plus l’attention au début, ce sont les poussoirs caractéristiques recouverts d’embouts en caoutchouc
Ceux-ci étaient évidemment destinés à une meilleure étanchéité de la montre
Voici le jeu de rechange que j’ai eu avec la montre, ce sont surement des refabrications assez récentes, ils sont toutefois parfaitement conformes aux originaux.
Ces embouts étaient absolument introuvables il y a quelques années lorsqu'un collectionneur italien, Franquel, en a fait fabriquer une série pour le sien, il en a profité pour dessiner le schéma des poussoirs
Une « grosse couronne » vissée vient renforcer l’idée d’une étanchéité éprouvée
Il faut dire qu’avec la Space-Compax nous sommes en présence d’une plongeuse à chronographe dont la documentation indique qu’elle est la version sous-marine du Compax.
Grâce a ses poussoirs et sa couronne donc, elle est vantée résister à 25 atmosphères et 750 pieds de profondeur (soit quelques 200 mètres).
Sa fonction chrono associée à la lunette bi-directionnelle permet quand à elle de gérer les paliers de décompression.
Une deuxième caractéristique du Space-Compax est sa double asymétrie
Celle de sa boite d’abord, d’un diamètre de 40 mm au dessin très élancé
Asymétrie également de la position des poussoirs par rapport à la couronne, comme sur tous les Chronos à Valjoux 72
autre caractéristique, sa glace en forme de dôme
qui comporte un logo reprenant la forme du blason UG gravé au centre
la différence de finition entre le cadran et les compteurs présentant un très beau contraste
On retrouve également un certains nombre de caractéristiques propres à UG
Le 12 stylisé Art Déco
les aiguilles de compteurs
qui sont bleuies
L'aiguilles de secondes de chrono, de couleur rouge vermillon (rouge clair quoi) avec un (très) grand contrepoids qui m'a perturbé au début car elle entrave la visibilité du compteur inférieur jusqu'à ce que je me rende compte que la quasi-totalité des chronos UG présentaient cette particularité.
Les aiguilles H/M bâton de larges dimensions, communes à d'autres modèles UG des années 60 tels que la Compax, le Tri-Compax et la Polerouter Sub à boite asymétrique présentée plus haut
Tous ces détails donnent au cadran un visuel très fort et à la montre une personnalité particulièrement attachante
Le Valjoux 72 qui l'anime est un R classique, il est signé Universal-Geneve et, signe particulier UG, il est frappé de la référence 85
Credit : Google images
Le fond de boite est vissé, il reste sur mon exemplaire une bonne partie des numéros de référence et de série ce qui est rare car ils n'étaient pas gravés profondément et ont souvent disparus au fil du temps.
Les numéros de série ne faisant pas référence à des calibre manuf ne sont pas répertoriés par les archives UG, ils ne sont donc pas très "consistants", les premiers chiffres permettent toutefois de confirmer que le fond est bien celui d'un Space-Compax, la qualité des gravures internes également
photo de mon vendeur
Credit : Franquel
La montre était vendue par UG avec un bracelet Gay-Freres de très belle facture. Celui-ci est extrêmement léger par rapport à ceux que j'ai pour équiper mes Heuer.
La boucle du bracelet est de grande taille (contrairement à ceux des Compax et Polerouters Sub qui sont de dimensions plus réduites), elle comporte un fermoir de sécurité, elle est signée UG à l'extérieur, Gay-frères à l'intérieur accompagné de la date production (3-69 pour le mien), les pièces de bout portent la référence UM
Les photos sont de mon vendeur
A noter qu'une autre version de cadran, très belle également était aussi disponible, je ne sais pas en revanche si elle est postérieure ou antérieure à mon modèle quoique le style plus moderne me laisse à penser qu'elle devrait être plus tardive,
Ici le superbe exemplaire d'un collectionneur italien dont j'ai malheureusement oublié le nom,
ici John Bucknum, pilote émérite des années 60 dont Chuck Maddox pensait qu'il portait un Space-Compax
Credit : OnTheDash
Ici, la brochure d'époque de ce qui était surement un distributeur de montres japonais, en compagnie de la Polerouter Sub contemporaine
Merci à Eric aka Lechneric qui m'a transmis cette doc
Polerouter Sub qui m'a rejoint également mais dont le remise en condition tarde...
Peu d'informations sérieuses sont connues sur le Space-Compax.
J'ai bien lu sur un forum italien qu'il avait été développé à la demande Bulova (en partenariat étroit avec UG à l'époque) pour pouvoir être présenté à la NASA pour aller sur la lune et était arrivé deuxième aux tests derrière la Speed, mais je n'ai rien trouvé me permettant d'étayer cette théorie.
Si les chiffres exacts de productions sont inconnus, on sait que la production a été très courte et qu'elle n'a pas généré de volumes importants.
Ces nombreuses caractéristiques, son coté attachant et sa rareté ont provoqués un véritable engouement sur cette montre à partir des années 90 et beaucoup de collectionneurs ont cherchés à ajouter la fameuse plongeuse dans leurs collections.
UG ayant connu des périodes rocambolesques (et attristantes...), des pièces ont commencés à circuler un peu partout, c'est ainsi que l'on a pu voir fleurir un nombre important de Space-Compax fantaisistes
ici un réemboitage dans une boite de compax
ici une version qui semble bonne mais sans les précieux embouts caoutchouc
ici une odieuse Frankenstein
les exemples sont légions...
Certains d'entre vous connaissent surement cette autre version avec une boite plus anguleuse
Aucune documentation d'époque n'a jamais montré de Space-Compax avec ce type de boite.
Les échanges que j'ai pu avoir avec de nombreux spécialistes UG dont LouS, grand collectionneur américain de la marque laissent beaucoup de doutes sur la légitimité de cette boite.
Ou bien était-ce une série que les évènements et les restrictions qui s'imposaient à l'époque n'ont pas permis à UG de lancer ?
Le Space-Compax est de toute manière une montre mystérieuse dont peu de choses finalement sont connues, cette question ne fait que le confirmer.
Une certitude en tout cas en matière de faux, on voit fleurir depuis quelques mois sur la Baie et ailleurs... cette version
qui serait équipée d'un Valjoux 726
avec un fond de boite digne de JLC
Ces exemplaires sont sans aucun doute des faux grossiers, amis collectionneurs passez vite votre chemin
J'ai réussi à obtenir mon exemplaire grâce à Fred alias Pépère13 qui savait que je convoitais ce modèle depuis longtemps.
Il était proposé sur la section ventes d'un excellent forum britannique, TZ-UK.
Ma non participation à ce forum ne me permettant pas d'accéder à cette section, j'ai vite reçu un email avec les identifiants et mot de passe de Fred pour pouvoir étudier l'exemplaire que je connaissais déjà bien, la montre était acquise en 1 Heure.
Un superbe set comportant la boite, la surboite, le bracelet d'origine, un jeu de d'embouts de rechange et une facture toute fraîche de révision
au poignet la montre a un charme dingue
Cette revue est évidemment dédiée à Fred qui m'a permis d'accéder à cette montre dans des conditions de confiance et de passions partagées qui m'ont beaucoup touchées, la manière dont elle a été acquise renforce largement l'attachement que je lui porte.
VOS COMMENTAIRES ICI SVP !