Ce n'est évidemment pas la toute première fois qu'Audemars Piguet consacre une montre à un pilote de Formule 1. Mais avec un pilote de la trempe de Michael Schumacher qui possède le plus beau palmarès de la compétition, Audemars Piguet n'avait pas le droit de proposer une série limitée peu différente des modèles précédents. En fait, l'enjeu pour la Manufacture du Brassus n'était pas simple consistant à renouveler le genre tout en conservant les traits caractéristiques des Royal Oak Offshore. Soyons clairs tout de suite, la ROO Michael Schumacher ne cache pas ses origines puisqu'elle reprend les codes de la ROO Grand Prix: diamètre (44mm), protège-poussoirs proéminents, vis sur la lunette caractéristiques, cerclage des compteurs, même mouvement, nous retrouvons bien ces éléments qui ont permis à la Grand Prix de se distinguer début 2010. Et pourtant, la ROO Michael Schumacher fourmille de détails qui lui donne une identité propre.
Si certains de ces détails sont subtils, d'autres apparaissent de façon plus évidente. Le premier est la lunette. Si la montre est disponible avec 3 boîtiers, en titane (1.000 exemplaires), en or rose (500) et en platine (100), ils ont en commun l'utilisation d'une lunette en Cermet et de protège-poussoirs en titane microbillé. Incontestablement, la lunette en Cermet est une très bonne nouvelle car les propriétés du matériau la protège contre quasiment toutes les rayures. Or les rayures apparaissent toujours comme des balafres sur une ROO car étant extrêmement visibles. L'autre détail qui permet de reconnaître la ROO Michael Schumacher est la forme des aiguilles originales, inspirée par les lignes d'une monocoque. Je dois avouer qu'elles surprennent de prime abord du fait de leur prolongement très fin contrastant avec les habituelles aiguilles spatule. Mais elles ne choquent nullement et apportent une touche de nouveauté.
La graduation principale est également inspirée par l'univers de la course automobile avec ses différentes alternances de positionnement des traits des intervalles qui dessinent une sorte de drapeau à damier. Je ne la trouve pas franchement pratique, préférant la graduation de la Grand Prix. Elle dessine cependant un joli motif qui décore agréablement le cadran.
Les compteurs sont très épurés et très raffinés. Ils constituent une des plus belles réussites esthétiques de cette ROO. Je les trouve à la fois plus cohérents et plus élégants que ceux de la Grand Prix dont la section jaune des 10 premières minutes du compteur des minutes n'était pas du plus bel effet. La sobriété est ici de mise et elle est bienvenue dans le contexte d'une montre qui ne manque pas de caractère par ailleurs. Afin d'éviter toute confusion, les compteurs du chronographe à 6 heures et à 9 heures utilisent des aiguilles rouges, de la même couleur que la trotteuse du chronographe.
Comme sur la Grand Prix, le rehaut est dédié à l'échelle tachymétrique. Mais pas uniquement. Car c'est bien sur le rehaut que se trouve le plus bel hommage rendu par Audemars Piguet à Michael Schumacher. En effet, 7 étoiles situées entre midi et 1 heure rappellent non seulement le nombre de titres de champion du monde remportés par le pilote allemand mais aussi les écuries avec lesquelles ces titres ont été glanés. Par ordre chronologique, les deux étoiles bleues font référence à la période Benetton puis les 5 étoiles rouges à celle de la Scuderia Ferrari. La crainte avec ces montres "hommage", c'est que les références deviennent tellement présentes qu'elles relèguent au second plan la montre dans son ensemble. Heureusement, Audemars Piguet a un vrai savoir-faire en la matière et que ce soit avec la Lionel Messi ou avec cette Schumacher, les clins d'oeil sont discrets si bien qu'une personne qui n'a que faire de la star en question pourra profiter de la montre pleinement sans se soucier du contexte de sa création. Les 7 étoiles demeurent discrètes et constituent une façon plutôt subtile de faire le lien avec Michael Schumacher. L'idée est donc excellente.
Le mouvement de la ROO Michael Schumacher est le 3126/3840. Sans surprise, nous retrouvons donc le mouvement modulaire qui équipait la Grand Prix. Le calibre de base est le mouvement maison, le 3120, adapté pour accueillir le module de chronographe. Sa fréquence est de 3hz et sa réserve de marche de 60 heures comme d'habitude. Le fond du boîtier permet d'apprécier la finition, excellente, du 3120. En effet, j'apprécie particulièrement la façon dont il est décoré. La masse oscillante en or ajourée est recouverte d'un traitement galvanique anthracite qui se marie bien avec les ponts du mouvement.
Malheureusement, mouvement modulaire oblige, il ne propose visuellement rien de plus qu'une simple montre à 3 aiguilles. Il est temps pour Audemars Piguet de présenter son mouvement chronographe intégré car les prix pratiqués (plus de 100.000 euros pour la version platine) ont de plus en plus de mal à justifier un mouvement modulaire même si les finitions, le soin apporté aux détails sont au rendez-vous.
J'ai eu l'occasion de porter les versions platine et or rose. Je pense qu'il est inutile de préciser que compte tenu de leur gabarit, ces versions se distinguent par la forte concentration du poids au niveau du boîtier. Il est vrai que le bracelet caoutchouc renforce ce sentiment. Cependant, il est d'une redoutable efficacité car il maintient parfaitement, version platine comprise, la montre sur le poignet. La ROO Michael Schumacher est à la fois lourde mais confortable car elle ne bouge pas. C'est un sentiment que je trouve agréable... et lorsque le prix d'une montre atteint les 6 chiffres, je préfère que cela se sente aussi au poignet et pas uniquement au portefeuille.
Audemars Piguet a trouvé la bonne alchimie qui permet à la ROO Michael Schumacher de dégager un sentiment de puissance, accentué par les protège-poussoirs, tout en préservant un certain raffinement. J'ai évoqué plus tôt les compteurs. Mais c'est assurément l'harmonie des couleurs et ce, quelque soit les versions, qui parachève la réussite esthétique de cette montre. Prenons ainsi la version platine. Le bleu "pétrole" se combine idéalement avec les différentes teintes de gris. Et une fois n'est pas coutume, la couleur du bracelet caoutchouc est adaptée.
Avec cette série limitée, Audemars Piguet a réussi à renouveler de façon très favorable la ROO Grand Prix présentée il y a deux ans. Plus raffinée, aux couleurs plus douces, la ROO Schumacher trouve le bon équilibre entre esthétique imposante et une certaine élégance. A ce titre la mission est remplie. Mais Audemars Piguet ne pourra pas éternellement se contenter d'un mouvement modulaire surtout à ce niveau de prix.
Un grand merci à l'équipe de la boutique Audemars Piguet à Paris.
Texte original:
http://equationdutemps.blogspot.fr/2012/10/audemars-piguet-royal-oak-offshore.html
Si certains de ces détails sont subtils, d'autres apparaissent de façon plus évidente. Le premier est la lunette. Si la montre est disponible avec 3 boîtiers, en titane (1.000 exemplaires), en or rose (500) et en platine (100), ils ont en commun l'utilisation d'une lunette en Cermet et de protège-poussoirs en titane microbillé. Incontestablement, la lunette en Cermet est une très bonne nouvelle car les propriétés du matériau la protège contre quasiment toutes les rayures. Or les rayures apparaissent toujours comme des balafres sur une ROO car étant extrêmement visibles. L'autre détail qui permet de reconnaître la ROO Michael Schumacher est la forme des aiguilles originales, inspirée par les lignes d'une monocoque. Je dois avouer qu'elles surprennent de prime abord du fait de leur prolongement très fin contrastant avec les habituelles aiguilles spatule. Mais elles ne choquent nullement et apportent une touche de nouveauté.
La graduation principale est également inspirée par l'univers de la course automobile avec ses différentes alternances de positionnement des traits des intervalles qui dessinent une sorte de drapeau à damier. Je ne la trouve pas franchement pratique, préférant la graduation de la Grand Prix. Elle dessine cependant un joli motif qui décore agréablement le cadran.
Les compteurs sont très épurés et très raffinés. Ils constituent une des plus belles réussites esthétiques de cette ROO. Je les trouve à la fois plus cohérents et plus élégants que ceux de la Grand Prix dont la section jaune des 10 premières minutes du compteur des minutes n'était pas du plus bel effet. La sobriété est ici de mise et elle est bienvenue dans le contexte d'une montre qui ne manque pas de caractère par ailleurs. Afin d'éviter toute confusion, les compteurs du chronographe à 6 heures et à 9 heures utilisent des aiguilles rouges, de la même couleur que la trotteuse du chronographe.
Comme sur la Grand Prix, le rehaut est dédié à l'échelle tachymétrique. Mais pas uniquement. Car c'est bien sur le rehaut que se trouve le plus bel hommage rendu par Audemars Piguet à Michael Schumacher. En effet, 7 étoiles situées entre midi et 1 heure rappellent non seulement le nombre de titres de champion du monde remportés par le pilote allemand mais aussi les écuries avec lesquelles ces titres ont été glanés. Par ordre chronologique, les deux étoiles bleues font référence à la période Benetton puis les 5 étoiles rouges à celle de la Scuderia Ferrari. La crainte avec ces montres "hommage", c'est que les références deviennent tellement présentes qu'elles relèguent au second plan la montre dans son ensemble. Heureusement, Audemars Piguet a un vrai savoir-faire en la matière et que ce soit avec la Lionel Messi ou avec cette Schumacher, les clins d'oeil sont discrets si bien qu'une personne qui n'a que faire de la star en question pourra profiter de la montre pleinement sans se soucier du contexte de sa création. Les 7 étoiles demeurent discrètes et constituent une façon plutôt subtile de faire le lien avec Michael Schumacher. L'idée est donc excellente.
Le mouvement de la ROO Michael Schumacher est le 3126/3840. Sans surprise, nous retrouvons donc le mouvement modulaire qui équipait la Grand Prix. Le calibre de base est le mouvement maison, le 3120, adapté pour accueillir le module de chronographe. Sa fréquence est de 3hz et sa réserve de marche de 60 heures comme d'habitude. Le fond du boîtier permet d'apprécier la finition, excellente, du 3120. En effet, j'apprécie particulièrement la façon dont il est décoré. La masse oscillante en or ajourée est recouverte d'un traitement galvanique anthracite qui se marie bien avec les ponts du mouvement.
Malheureusement, mouvement modulaire oblige, il ne propose visuellement rien de plus qu'une simple montre à 3 aiguilles. Il est temps pour Audemars Piguet de présenter son mouvement chronographe intégré car les prix pratiqués (plus de 100.000 euros pour la version platine) ont de plus en plus de mal à justifier un mouvement modulaire même si les finitions, le soin apporté aux détails sont au rendez-vous.
J'ai eu l'occasion de porter les versions platine et or rose. Je pense qu'il est inutile de préciser que compte tenu de leur gabarit, ces versions se distinguent par la forte concentration du poids au niveau du boîtier. Il est vrai que le bracelet caoutchouc renforce ce sentiment. Cependant, il est d'une redoutable efficacité car il maintient parfaitement, version platine comprise, la montre sur le poignet. La ROO Michael Schumacher est à la fois lourde mais confortable car elle ne bouge pas. C'est un sentiment que je trouve agréable... et lorsque le prix d'une montre atteint les 6 chiffres, je préfère que cela se sente aussi au poignet et pas uniquement au portefeuille.
Audemars Piguet a trouvé la bonne alchimie qui permet à la ROO Michael Schumacher de dégager un sentiment de puissance, accentué par les protège-poussoirs, tout en préservant un certain raffinement. J'ai évoqué plus tôt les compteurs. Mais c'est assurément l'harmonie des couleurs et ce, quelque soit les versions, qui parachève la réussite esthétique de cette montre. Prenons ainsi la version platine. Le bleu "pétrole" se combine idéalement avec les différentes teintes de gris. Et une fois n'est pas coutume, la couleur du bracelet caoutchouc est adaptée.
Avec cette série limitée, Audemars Piguet a réussi à renouveler de façon très favorable la ROO Grand Prix présentée il y a deux ans. Plus raffinée, aux couleurs plus douces, la ROO Schumacher trouve le bon équilibre entre esthétique imposante et une certaine élégance. A ce titre la mission est remplie. Mais Audemars Piguet ne pourra pas éternellement se contenter d'un mouvement modulaire surtout à ce niveau de prix.
Un grand merci à l'équipe de la boutique Audemars Piguet à Paris.
Texte original:
http://equationdutemps.blogspot.fr/2012/10/audemars-piguet-royal-oak-offshore.html