Les Polerouters sont l'un des fers de lance de la réputation historique d'Universal Genève,
il faut dire que ces remarquables petites montres présentent un nombre important d'atouts parmi lesquels on peut citer sans être exhaustif,
*un style très moderne dont la paternité revient à Gérald Genta qui signait alors sa première grande création horlogère,
*un lot d'innovations technologiques en ce milieu des années 50 dont le plus important est sa capacité anti-magnétique,
*un calibre automatique maison qui évoluera au fil du temps,
*une (très) longue carrière qui donnera naissance à de nombreuses variations de modèles.
Parmi ces variations, c'est en 1961 qu'UG présente à la foire de Bâle la plongeuse de la gamme avec sa Polerouter Sub
une montre très intéressante et prisée de nombreux collectionneurs,
elle est toutefois à mon sens en rupture avec l'une des valeurs fondamentales d'Universal Genève quand à son style.
Si la boite de type "Super Compressor" développée par Piquerez présentait des avantages certains d'un point de vue technique
credit : Invenit et Fecit
sa présentation générale en fait quand même une "Toolwatch" assez "virile" malgré son épaisseur contenue,
assez éloignée à mon sens des codes stylistiques traditionnels d'UG en général plus portés sur la finesse plutôt que sur l'efficacité virile.
Est-ce la raison pour laquelle ce modèle sera remplacé quelques années après son lancement ?
A moins que ce ne soit une évolution vers un style plus proche des plongeuses très en vogue dans les années 60 ?
Franchement, je n'en sais rien tant cette partie de l'histoire d'UG est peu claire.
C'est en tout cas dans la deuxième partie des 60s il me semble qu'UG lance sa nouvelle version de Polerouter Sub
dont voici une "réclame" datée de 1968
je crois que celle-ci est le premier modèle
celle-ci serait la deuxième version
J'arrête là les hypothèses historiques sur ces montres, elles sont hasardeuses, examinons plutôt leurs caractéristiques.
Première caractéristique, leurs boites - strictement identiques aux deux modèles présentés - leurs diamètres est de 40 mm
et dont la particularité essentielle est évidemment d'être asymétrique
Une recherche rapide permet de découvrir d'autres montres asymétriques aux exécutions plus ou moins heureuses, je vous laisse juger
si les inspirations sont diverses je dois dire qu'elles sont toutes intéressantes à mes yeux par leur coté "différent"
Mais revenons aux UG, leur boite est effectivement fortement marquée par son "flanc" droit très caractéristique qui forme cette asymétrie.
les anses présentent elles un aspect élancé et raffiné qui leur confère une véritable élégance digne à mon sens de la tradition stylistique d'UG
Deuxième caractéristique, leurs "Big Crowns" vissées, qui sont elles différentes, toutes deux signées
Troisième caractéristique, leur "cyclope" à 3h de forme polygonale
qui laisse découvrir un disque de date à la typo magnifique puisant là encore dans l'un des codes stylistiques chers à UG
Passons maintenant aux spécificités de chacun des ces deux modèles
sur le premier modèle, ce qui frappe immédiatement c'est sont cadran avec sa typo 12/6/9 "art déco"
également caractéristique d'UG, les exemples sont nombreux (quoique rares sur le Net)
Credit : Meertz
le tout intégré dans des index blancs peints également de forme polygonale
On retrouve ensuite les aiguilles H/M typique des UG des années 60, un détail pour lequel j'ai beaucoup d'affection
quelques exemples
celles de la Sub
les connaisseurs reconnaîtront une similitude évidente
Coté "motorisation", le calibre 69 maison, un calibre automatique micro-rotor développé avec Buren et produit par UG affichant une réserve de marche de 57 heures !
les détails techniques de l'excellent site Ranfft
j'y reviens plus tard
et le fond de boite pour être complet
Le deuxième exemplaire présente lui un cadran radicalement différent, plus moderne à mes yeux
l’utilisation de matière lumineuse est ici importante, la forme rectangulaire s'est substituée à la forme polygonale précédente,
l'encadrement peint en blanc n'est pas sans rappeler la forme stylistique du logo UG de cette 2eme partie des années 60
Si les aiguilles H/M présentent la même forme, elles sont recouvertes de couleurs permettant d'augmenter de manière efficace la lisibilité, une spécificité de ce modèle
La lunette bi-directionnelle est particulière à ce modèle, sa section est plus fine
je dois dire que cette lunette m'a longtemps posé problème avant que je ne découvre qu'elle était bel et bien correcte pour cet exemplaire
on la voit parfois de couleur rouge et sans avoir jamais vu de docs UG la représentant dans cette configuration, je serais quand même tenté de penser qu'elle est correcte.
credit : polerouter.de
Cette version est motorisée par une variante de la précédente avec son Calibre 1-69
dont voici les spécifications toujours issues de Ranfft
une lecture attentive permet de constater que ce Calibre est postérieur au précédent, confirmant l'hypothèse que ce modèle est plus tardif quoique son empierrage de 28 rubis indique c'est une des toutes premières versions de ces calibres 1-69, ces deux montres sont donc très proches en terme d'années de production.
Sa hauteur contenue de 4,7 mm a largement contribué à la finesse de sa boite que MattS avait magnifiquement mis en scène sur cette superbe photo lors d'une sympathique rencontre
A l'utilisation j'ai noté sur ce modèle un changement de date semi-rapide qui n'existe pas sur le modèle précédent.
Ce mouvement présente un niveau de finitions remarquable pour une plongeuse qui était somme toute une montre de "production de masse" , je vous laisse admirer quelques détails
Le fond de boite de cet exemplaire
Je dois dire que ces Sub m'ont donné beaucoup de fil à retordre.
J'ai trouvé la première par hasard sans vraiment savoir de quoi il s'agissait, coup de foudre immédiat.
J'ai passé beaucoup d'heures sur le Net avant de l'acheter pour m'assurer que ce modèle était bien légitime.
A l'arrivée, son calibre avait été bidouillé par un gougnafier, les péripéties de remise en ordre de marche ont été nombreuses pour y arriver au terme de 18 mois d'efforts grâce finalement au talent et à la patience d'un horloger compétent.
Le second exemplaire je l'ai observé longtemps sans bouger pensant que sa lunette n'était pas bonne.
Le fait qu'il soit réellement parfait m'y faisait revenir régulièrement sans que je ne contacte le vendeur, la probabilité de trouver une lunette correcte étant faible.
Puis en fouillant dans mes archives, j'ai réalisé que j'avais ça dans mon disque dur, les pages d'un catalogue d'un distributeur japonais bien connues de certains collectionneurs vintage que m'avait transmis l'ami Lechneric il y a quelques années
ici le premier exemplaire
et ici le second
On voit apparaître depuis quelques temps pas mal d'exemplaires sur la Baie ou ailleurs.
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on assiste à de nombreuses variations d'assortiments cadrans/aiguilles/lunettes. Déjà, le très connu Polerouter.de présentait plusieurs variations de ces modèles.
Sont-elles toutes bonnes ?
Franchement, je ne le pense pas mais les seules docs sérieuses publiées sur le Net figurent dans cette revue, aucun livre ne traite de ces modèles de manière exhaustive et, même le remarquable livre de référence de Pietro Sala sur Universal Geneve intègre une photo d'un modèle dont les aiguilles ne sont pas correctes
credit : Universal Geneve
Une chose est sure, la production d'UG a souvent été marquée par l'inconsistance de ses productions, une sorte de "tradition" liée à sa stratégie industrielle qui s'appuyait sur quelques mouvement manuf (Calibres 281, 285 et 289) lesquels étaient déclinés sur des dizaine (centaine ?) de variations de boites, cadrans, aiguilles regroupées dans quelques gammes de montres à complications.
Une stratégie lancée dès la fin des années 30 qui perdura peu ou prou jusqu'à la fin des années 60.
D'une intelligence remarquable dans les années 40/50, peut-être plus discutable à partir des années 60 où les manufactures entraient dans l'ère de la standardisation de leurs productions.
Second facteur, le récent succès d'Universal auprès de nombreux collectionneurs a dopé de manière incroyable l'émergence de "Franken Watch" aux configurations fantaisistes et désolantes réalisées par des vendeurs peu scrupuleux.
Le manque cruel de documentation, catalogues et brochures d'époque leur a largement laissé le champ libre...
Je me suis pour ma part imposé la conformité de mes exemplaires à la brochure de ce distributeur japonais.
Ces deux modèles réunis auront quand même été un bel aboutissement marquant le terme d'efforts importants dans ma quête d'exemplaires UG
Mais puisque cette revue traite des plongeuses asymétriques produites par UG, elle serait incomplète sans le troisième protagoniste qu'est le Space Compax
quelques photos des 3 réunies
et puisqu'on ne peut toutes les garder, le premier exemplaire est depuis parti rejoindre un autre poignet enthousiaste, je sais qu'il est largement apprécié, une transmission amicale et heureuse, les meilleures.
Et pour conclure, les traditionnels wrist shots
Cette revue est dédiée à l'ami Alain...
ON EN PARLE ICI
il faut dire que ces remarquables petites montres présentent un nombre important d'atouts parmi lesquels on peut citer sans être exhaustif,
*un style très moderne dont la paternité revient à Gérald Genta qui signait alors sa première grande création horlogère,
*un lot d'innovations technologiques en ce milieu des années 50 dont le plus important est sa capacité anti-magnétique,
*un calibre automatique maison qui évoluera au fil du temps,
*une (très) longue carrière qui donnera naissance à de nombreuses variations de modèles.
Parmi ces variations, c'est en 1961 qu'UG présente à la foire de Bâle la plongeuse de la gamme avec sa Polerouter Sub
une montre très intéressante et prisée de nombreux collectionneurs,
elle est toutefois à mon sens en rupture avec l'une des valeurs fondamentales d'Universal Genève quand à son style.
Si la boite de type "Super Compressor" développée par Piquerez présentait des avantages certains d'un point de vue technique
credit : Invenit et Fecit
sa présentation générale en fait quand même une "Toolwatch" assez "virile" malgré son épaisseur contenue,
assez éloignée à mon sens des codes stylistiques traditionnels d'UG en général plus portés sur la finesse plutôt que sur l'efficacité virile.
Est-ce la raison pour laquelle ce modèle sera remplacé quelques années après son lancement ?
A moins que ce ne soit une évolution vers un style plus proche des plongeuses très en vogue dans les années 60 ?
Franchement, je n'en sais rien tant cette partie de l'histoire d'UG est peu claire.
C'est en tout cas dans la deuxième partie des 60s il me semble qu'UG lance sa nouvelle version de Polerouter Sub
dont voici une "réclame" datée de 1968
je crois que celle-ci est le premier modèle
celle-ci serait la deuxième version
J'arrête là les hypothèses historiques sur ces montres, elles sont hasardeuses, examinons plutôt leurs caractéristiques.
Première caractéristique, leurs boites - strictement identiques aux deux modèles présentés - leurs diamètres est de 40 mm
et dont la particularité essentielle est évidemment d'être asymétrique
Une recherche rapide permet de découvrir d'autres montres asymétriques aux exécutions plus ou moins heureuses, je vous laisse juger
si les inspirations sont diverses je dois dire qu'elles sont toutes intéressantes à mes yeux par leur coté "différent"
Mais revenons aux UG, leur boite est effectivement fortement marquée par son "flanc" droit très caractéristique qui forme cette asymétrie.
les anses présentent elles un aspect élancé et raffiné qui leur confère une véritable élégance digne à mon sens de la tradition stylistique d'UG
Deuxième caractéristique, leurs "Big Crowns" vissées, qui sont elles différentes, toutes deux signées
Troisième caractéristique, leur "cyclope" à 3h de forme polygonale
qui laisse découvrir un disque de date à la typo magnifique puisant là encore dans l'un des codes stylistiques chers à UG
Passons maintenant aux spécificités de chacun des ces deux modèles
sur le premier modèle, ce qui frappe immédiatement c'est sont cadran avec sa typo 12/6/9 "art déco"
également caractéristique d'UG, les exemples sont nombreux (quoique rares sur le Net)
Credit : Meertz
le tout intégré dans des index blancs peints également de forme polygonale
On retrouve ensuite les aiguilles H/M typique des UG des années 60, un détail pour lequel j'ai beaucoup d'affection
quelques exemples
celles de la Sub
les connaisseurs reconnaîtront une similitude évidente
Coté "motorisation", le calibre 69 maison, un calibre automatique micro-rotor développé avec Buren et produit par UG affichant une réserve de marche de 57 heures !
les détails techniques de l'excellent site Ranfft
j'y reviens plus tard
et le fond de boite pour être complet
Le deuxième exemplaire présente lui un cadran radicalement différent, plus moderne à mes yeux
l’utilisation de matière lumineuse est ici importante, la forme rectangulaire s'est substituée à la forme polygonale précédente,
l'encadrement peint en blanc n'est pas sans rappeler la forme stylistique du logo UG de cette 2eme partie des années 60
Si les aiguilles H/M présentent la même forme, elles sont recouvertes de couleurs permettant d'augmenter de manière efficace la lisibilité, une spécificité de ce modèle
La lunette bi-directionnelle est particulière à ce modèle, sa section est plus fine
je dois dire que cette lunette m'a longtemps posé problème avant que je ne découvre qu'elle était bel et bien correcte pour cet exemplaire
on la voit parfois de couleur rouge et sans avoir jamais vu de docs UG la représentant dans cette configuration, je serais quand même tenté de penser qu'elle est correcte.
credit : polerouter.de
Cette version est motorisée par une variante de la précédente avec son Calibre 1-69
dont voici les spécifications toujours issues de Ranfft
une lecture attentive permet de constater que ce Calibre est postérieur au précédent, confirmant l'hypothèse que ce modèle est plus tardif quoique son empierrage de 28 rubis indique c'est une des toutes premières versions de ces calibres 1-69, ces deux montres sont donc très proches en terme d'années de production.
Sa hauteur contenue de 4,7 mm a largement contribué à la finesse de sa boite que MattS avait magnifiquement mis en scène sur cette superbe photo lors d'une sympathique rencontre
A l'utilisation j'ai noté sur ce modèle un changement de date semi-rapide qui n'existe pas sur le modèle précédent.
Ce mouvement présente un niveau de finitions remarquable pour une plongeuse qui était somme toute une montre de "production de masse" , je vous laisse admirer quelques détails
Le fond de boite de cet exemplaire
Je dois dire que ces Sub m'ont donné beaucoup de fil à retordre.
J'ai trouvé la première par hasard sans vraiment savoir de quoi il s'agissait, coup de foudre immédiat.
J'ai passé beaucoup d'heures sur le Net avant de l'acheter pour m'assurer que ce modèle était bien légitime.
A l'arrivée, son calibre avait été bidouillé par un gougnafier, les péripéties de remise en ordre de marche ont été nombreuses pour y arriver au terme de 18 mois d'efforts grâce finalement au talent et à la patience d'un horloger compétent.
Le second exemplaire je l'ai observé longtemps sans bouger pensant que sa lunette n'était pas bonne.
Le fait qu'il soit réellement parfait m'y faisait revenir régulièrement sans que je ne contacte le vendeur, la probabilité de trouver une lunette correcte étant faible.
Puis en fouillant dans mes archives, j'ai réalisé que j'avais ça dans mon disque dur, les pages d'un catalogue d'un distributeur japonais bien connues de certains collectionneurs vintage que m'avait transmis l'ami Lechneric il y a quelques années
ici le premier exemplaire
et ici le second
On voit apparaître depuis quelques temps pas mal d'exemplaires sur la Baie ou ailleurs.
Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on assiste à de nombreuses variations d'assortiments cadrans/aiguilles/lunettes. Déjà, le très connu Polerouter.de présentait plusieurs variations de ces modèles.
Sont-elles toutes bonnes ?
Franchement, je ne le pense pas mais les seules docs sérieuses publiées sur le Net figurent dans cette revue, aucun livre ne traite de ces modèles de manière exhaustive et, même le remarquable livre de référence de Pietro Sala sur Universal Geneve intègre une photo d'un modèle dont les aiguilles ne sont pas correctes
credit : Universal Geneve
Une chose est sure, la production d'UG a souvent été marquée par l'inconsistance de ses productions, une sorte de "tradition" liée à sa stratégie industrielle qui s'appuyait sur quelques mouvement manuf (Calibres 281, 285 et 289) lesquels étaient déclinés sur des dizaine (centaine ?) de variations de boites, cadrans, aiguilles regroupées dans quelques gammes de montres à complications.
Une stratégie lancée dès la fin des années 30 qui perdura peu ou prou jusqu'à la fin des années 60.
D'une intelligence remarquable dans les années 40/50, peut-être plus discutable à partir des années 60 où les manufactures entraient dans l'ère de la standardisation de leurs productions.
Second facteur, le récent succès d'Universal auprès de nombreux collectionneurs a dopé de manière incroyable l'émergence de "Franken Watch" aux configurations fantaisistes et désolantes réalisées par des vendeurs peu scrupuleux.
Le manque cruel de documentation, catalogues et brochures d'époque leur a largement laissé le champ libre...
Je me suis pour ma part imposé la conformité de mes exemplaires à la brochure de ce distributeur japonais.
Ces deux modèles réunis auront quand même été un bel aboutissement marquant le terme d'efforts importants dans ma quête d'exemplaires UG
Mais puisque cette revue traite des plongeuses asymétriques produites par UG, elle serait incomplète sans le troisième protagoniste qu'est le Space Compax
quelques photos des 3 réunies
et puisqu'on ne peut toutes les garder, le premier exemplaire est depuis parti rejoindre un autre poignet enthousiaste, je sais qu'il est largement apprécié, une transmission amicale et heureuse, les meilleures.
Et pour conclure, les traditionnels wrist shots
Cette revue est dédiée à l'ami Alain...
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