J'ose défier le quasi-monopole du Fil en espérant ne pas être le seul à vouloir partager ses rêves.
Une montre une photo.
D'avance merci.
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Noodia a écrit:L'une de mes grandes joies de la collection de montres vintage est qu'elle a permis la formation spontanée de cette formule qui me revient assez souvent à l'esprit : "au-delà de mes rêves"
Elle incarne le véritable bonheur que j'ai eu, ai et aurai encore sans doute à réaliser certains de mes rêves les plus fous en atteignant certaines pièces véritablement inatteignables, parfois au terme de véritables épopées.
Cette situation est néanmoins à mettre en perspective avec son pendant, les pièces inatteignables... que je n'ai pas pu atteindre... c'est inévitable ne serait-ce que parce qu'on ne peut toujours gagner.
Celle qui incarne le mieux ce pendant est sans doute cette pièce
Un rare Eberhard Rattrapante que j'ai toujours considéré comme le "chronographe des chronographes" de par son extraordinaire complication.
L'attraction est ici renforcée par son mouvement. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les calibres rattrapantes ne sont pas légions, on parle ici d'un Valjoux 55 à priori, ça peut sembler bof bof sauf qu'il est ici traité à la "sauce Eberhard" c'est à dire qu'il vient avec ses finitions supplémentaires et aussi sa complication supplémentaire incarnée par le poussoir inférieur qui est en fait un "frein" de chronographe permettant d'étendre encore le champ d'application des mesures offertes, une spécificité propre à la vénérable maison.
Les autres points d'attentions sont constitués par la configuration en 3 compteurs, peu courante dans ces années là, le rare cadran glossy noir à index et aiguilles Breguet et sa boite de 40 mm, également typique des Eberhard de l'époque assortie d'une superbe lunette étagée, d'une couronne oversize intégrant un poussoir coaxial qui constitue le véritable poussoir "Stop/Reset" de la pièce, ça fait vraiment beaucoup pour un passionné de chronographes.
Quand je veux vraiment une pièce, je mets vraiment le paquet et le moins qu'on puisse dire c'est que sur ce coup là, je l'ai vraiment mis. Rien n'y a fait, je n'y suis pas parvenu bien que j'ai touché deux fois des doigts cette rare pièce. L'une m'a tout bonnement échappé dans des conditions assez inélégantes..., l'autre... eh bien j'ai fini par laisser tomber parce qu'à un moment, il ne faut tout simplement pas prendre les gens pour des cons...
Je le dis souvent, les montres vintage ont cette particularité que si l'argent est une condition nécessaire pour les atteindre, elle est loin d'être suffisante.
Mais à un moment, le collectionneur effréné doit s'imposer le recul nécessaire pour réaliser qu'il ne faut pas confondre opiniâtreté et obstination sinon, le plaisir de la collection se transforme vite en véritable prise de tête.
Un principe applicable dans ma démarche à l'ensemble des fabuleuses productions Eberhard que j'ai chassé, elles m'ont peu ou prou toutes échappées, j'ai réalisé à un moment que c'était mon chat noir de collection, j'ai fini par décider de tout laisser tomber.
En prenant un peu de recul et en faisant le bilan de mon voyage Heuer, de mon voyage Universal ou de celui vers les 33.3/15TL pour ne citer qu'eux, je ne tire non seulement aucun regret de cette étape manquée mais me focalise surtout sur les autres, tant je réalise qu'elles sont riches et nourrissent ma passion au quotidien.
Je crois au contraire qu'il est bon d'avoir des rêves inatteignables, ils sont l'un des moteurs de la passion, chacun je crois dois former son propre équilibre pour se réaliser de manière harmonieuse entre le sublime atteint et son pendant inatteignable. Le champ de l'horlogerie est particulièrement vaste, sa capacité à fabriquer du rêve quasi infinie, le rebondissement délicieux jamais loin.