[MM en direct de Baselworld 2011] - Grönefeld One Hertz

Voici une vraie découverte.
Une montre basée sur la mise en oeuvre de la seconde morte ... complication imitant le déplacement par à coup de l'aiguille des secondes telle une montre à quartz !

Nous avons en effet rencontré, sur le stand AHCI de Baselworld, Tim et Bart Grönefeld qui nous ont présentés leur dernière création, la One Hertz.
Dommage que les conditions d'éclairage n'était pas géniales pour des prises de vue de qualité.



Dans la famille, on est joaillier de père en fils. Tim et Bart Grönefeld géreront leur carrière différemment et feront leurs études en horlogerie avec un passsage remarqué à l'école suisse Wostep.
Ils travaillent ensuite chez Renaud Papi où ils manipulent les grandes complications et notamment le service autour de répétitions minutes.

La montre One Hertz est donc un hymne à une complication rare et magnifique, la seconde morte.

Forvesta nous en avait parlé ici



De quoi prendre du temps à observer de près le calibre permettant l'orchestration de la complication.





La montre est disponible dans les versions acier et or rose que nous avons eu le bonheur d'admirer.



Les cadrans sont assortis au métal du boitier. Marronné pour le modèle or rose et gris argenté pour le modèle acier.



Le boitier ne propose pas une originalité importante mais cela reste bien construit.
La montre fait 43mm et les cornes sont joliment découpées.



Le cadran propose une présentation fort sympathique.
Heure et Minutes sont sur un cadran à 1H30. La Grande petite seconde est décentrée et suffisamment imposante pour mettre en valeur la complication de la seconde morte.
De manière plutôt originale, la réserve de marche est située au centre du cadran grâce à une aiguille inversée.
La manipulation de la couronne est surprenante. Il faut appuyer sur la couronne comme sur un bouton poussoir pour permettre la manipulation. Tout l'inverse de nos habitudes !
L'aiguille à 3H permet d'afficher le positionnement de la fonction retenue (W pour winding - remontage et S pour Setting - réglage). Pendant la manipulation, le mouvement est complètement stoppé



La grande petite seconde donne l'impression de léviter au dessus du cadran. Cette impression est renforcée grâce à la superposition du chemin de fer du cadran de la seconde morte.



Le calibre G-02 propose 72 heures de réserve de marche. Il est magnifique décoré et agencé.





L'aiguille des secondes est entraînée par un barillet et un train de rouages séparés pour sauter si rapidement d'un index des secondes à l'autre qu'elle reste stationnaire (et donc morte) sur celui-ci pour la durée d'une seconde ! Impressionnant...
L'indication de la seconde morte d'un hertz doit prendre sa marche du balancier oscillant à 3 hertz, soit 6 demi-oscillations par seconde.



Les découpes de ponts sont superbes. J'aime beaucoup la mise en valeur des anglages.



Au poignet, que dire... mis à part que la seconde morte est une complication envoutante quand elle est mécanique !



Spécifications techniques :
Movement :
Number of parts: 285
No.of jewels: 39, set in gold chatons
Power reserve: 72 hours
Balance wheel: 9.12mm free-sprung variable inertia balance wheel
Frequency: 21’600 bph/3 Hz
Balance spring: Phillips terminal overcoil curve
Deadbeat seconds mechanism: Independent mechanism, cam with 30 teeth on the going gear train on the seconds wheel, escape wheel on the seconds wheel of the independent gear train

Case and dial :
Material: stainless steel, limited edition of 12 pieces, gold security screws
Dimensions: 43mm x 13mm
Water resistance: 3atm/ 30m/ 100feet
Dial: Hour and minutes sub-dial, seconds sub-dial, power reserve indicator, setting-winding indicator
Hands: Hours and minutes, long thin counter-poised seconds, power reserve and setting-winding
Strap and buckle: : Hand-sewn matte black, alligator leather with

En conclusion, merci à l'accueil des frères Grönefeld sur leur stand. Souhaitons leur beaucoup de réussite dans leur jeune marque !
Une préférence esthétique pour la version acier où l'intégration de la réserve de marche est selon moi mieux réussi.
Et un coup de foudre pour la gestion de la couronne en poussant pour obtenir l'accès au réglage.

Quand Bart m'a dit qu'il avait vu des français la veille avec une Breguet et une Parmigiani, j'ai pensé que c'était vous...

La aussi ce fut une belle nouveauté pour moi, tout d'abord car c'est une complication que j'aime beaucoup (même si au début de mon "aventure " horlogère, je trouvais cela pour le moins incongru) et parce que le mouvement me plait énormement visuellement ,je ne sais pas si cela viens du métal ou de son architecture (peut être un peu des deux).


Bon tout ça pour dire qu'entre Kari Voutilainen DeBethune et eux nous avont été plus que servi.


J'ai trouvé quelques clichés sur TZ

Cette montre est absolument magnifique . Mais ... édition limitée = 12 exemplaires : ça casse le rêve ...

Une belle montre
Le mouvement est intéressant, le boitier a un style plus affiné que leur premiére répétition tourbillon.
Ca fait envie

Je n'arrive pas à me décider sur ces montres.

Je trouve le concept bon, le mouvement vraiment qualitatif mais également une touche de trop "je ne sais pas quoi".

Pour être franc, les cadrans, au niveau de leur configuration, ne sont pas à mon goût, cela dit, la finition cerclée à l'air démente.

Je pense sincèrement que c'est une pièce qu'il faut avoir en main pour vraiment voir, chose que je n'ai pas encore eu la chance de faire.

Sinon, je rejoins François, la boite est belle.

Merci Alain!

Bonsoir, voici mon compte-rendu:

Après la présentation en 2008 de la GTM-06, montre Tourbillon Répétition Minutes basée sur une ébauche Christophe Claret, nous attendions avec impatience la création suivante des frères Grönefeld. Avec la One Hertz, ils dévoilent une montre qui permet à leur talent de s'exprimer dans un créneau où peut-être, on les attendait moins: la montre à seconde morte.

Tim et Bart Grönefeld sont issus d'une famille d'horlogers de Oldenzaal en Hollande. Afin de perpétuer celle tradition, leur atelier est situé dans les lieux mêmes où débuta il y a près d'un siècle la vocation horlogère de leurs ascendants. Il aurait été peut-être plus simple pour eux de lancer leur propre marque depuis la Suisse où ils ont passé de nombreuses années (WOSTEP puis Renaud & Papi) mais la volonté de créer leurs montres depuis la Hollande était une composante fondamentale dans l'esprit de leur projet.



La présentation de la GTM-06 (avec le travail très particulier effectué sur le boitier et les cornes afin d'améliorer la propagation du son) a permis de mettre en avant leur capacité à maitriser les pièces compliquées.

Mais comme toujours, on attend des horlogers indépendants plus que de la technique, à savoir des démarches plus originales, plus personnelles qui soutiennent leurs conceptions de l'horlogerie et les buts qu'ils poursuivent. La notion de montre à seconde morte (ainsi appelée car elle n'est indiquée qu'une fois totalement écoulée) est intimement liée a celle de chronométrie: ce n'est plus la continuité du temps qui est affiché mais son fractionnement précis. Le temps est suspendu ne serait-ce que pendant un infime instant avec une montre à seconde morte.



Dans la production contemporaine, rares sont les montres mécaniques à seconde morte qui nous viennent rapidement à l'esprit: le Tourbillon de Francois-Paul Journe, la Radiomir Independant à calibre Chézard, la Jumping Second de Habring... Puis l'exercice devient plus compliqué. Cette rareté est surement due au rendu visuel de la trotteuse: elle ne progresse qu'un pas à la seconde contre 5 a 10 pas pour l'écrasante majorité des montres mécaniques. Or la fluidité de la trotteuse est le moyen le plus simple de distinguer une montre mécanique d'une montre a quartz. Une montre à seconde morte nécessite alors une démarche explicative complémentaire a l'attention de la clientèle... persuadée de plus que précision est corrélée à la fréquence du mouvement.

C'est tout ce contexte qui rend le projet mené à bien par les frères Grönefeld si attachant: la One Hertz est a la fois audacieuse et éloignée tant horlogèrement que visuellement de la GTM-06.

Généralement, lorsque nous disons qu'une montre met en valeur une complication, c'est avant tout une remarque à caractère esthétique. Avec la One Hertz, Tim et Bart Grönefeld ont réellement mis la seconde morte au centre de toutes ses dimensions.

* Du point de vue horloger d'abord: cette seconde morte est indépendante avec sa propre réserve d'énergie, l'idée sous-jacente étant d'interférer le moins possible avec l'organe réglant, la montre n'ayant aucun système de force constante. Le mouvement G-02, à remontage manuel, possède en effet deux barillets dont l'un est entièrement dédié a l'animation de la grande trotteuse. Les deux barillets se remontent simultanément en tournant la couronne... une fois que la montre aura été mise en mode "remontage". Car la One Hertz comporte un astucieux système de sélecteur de la fonction de la couronne. Au lieu de devoir la tirer, il suffit de la pousser pour choisir sa fonction qui sera affichée sur le cadran afin de savoir si nous sommes en mode "réglage" (Set) ou "remontage" (Wind). Le mouvement est composé de 285 pièces, a un balancier à masselottes d'un diamètre de 9,12mm (j'aurais aimé qu'il soit un peu plus grand) et une réserve de marche de 72 heures. Sa fréquence ne correspond évidemment pas au nom de la montre puisqu'elle est de 3hz: le "One Hertz" est lié à la seconde morte et non pas à à la fréquence du calibre, traditionnelle. Le mouvement présente une certaine originalité cote ponts: ces derniers semblent être des pétales repliées... comme si le G-02 était une fleur, d'un diamètre de 35mm, sur le point de s'ouvrir. Les rubis et chatons ainsi que l'incabloc semblent dessiner un cercle intérieur tandis que les autres vis se situent à la périphérie. Les finitions sont magnifiques tout comme le traitement des ponts qui apporte un contraste entre leurs bords et leurs parties centrales.



* Du point de vue du design ensuite: l'affichage du temps est décentré pour laisser la part belle à l'animation de la trotteuse: la One Hertz donne l'impression d'être une sorte de pendule pour le poignet grâce aux sauts de cette grande aiguille. Sa graduation surplombe d'ailleurs le cadran pour bien la faire apparaître au premier plan. Les autres indications sont insérées avec plus ou moins de bonheur sur le cadran mais le but essentiel est atteint: notre regard est attire immanquablement par la trotteuse.

Dans ce contexte, la One Hertz a une dimension idéale: avec son diamètre de 43mm, le boitier est suffisamment grand pour mettre en valeur cette trotteuse. Evidemment, la montre n'est pas faite pour les petits poignets mais son concept fait qu'il était difficile de la concevoir autrement. Une grande trotteuse centrale n'aurait pas non plus été en cohérence avec le principe de son indépendance.



Fait relativement rare pour une montre d'horlogers indépendants d'un tel segment, la One Hertz a été initialement présentée avec un boitier acier dans le cadre d'une série limitée de 12 pièces (version 1912 qui fait référence à l'année où le grand-père de Tim et Bart a débuté sa carrière) puis avec un boitier en or rose (version Dune limitée à 20 pièces).



Avec leur première montre équipée d'un mouvement exclusif, les frères Grönefeld ont marqué les esprits en remettant sous les feux des projecteurs une complication tombée en désuétude. La One Hertz est une montre très personnelle qui m'a séduit par sa cohérence et par la présentation de son mouvement. Et puis, au moment où de très grandes marques aux moyens puissants se lancent à la conquête des très hautes fréquences, la One Hertz va complètement à contre courant. Cette montre à seconde morte, développée par deux horlogers indépendants, nous rappelle que les basses fréquences, par leur stabilité, leur moindre consommation d'énergie, conservent tous leurs atouts du point de vue chronométrique et continuent ainsi à beaucoup séduire les amateurs d'horlogerie traditionnelle.

Je n'arrive décidément pas à savoir si je peux aimer, vraiment à essayer je pense.

Merci FX pour ce complément:

Marrant l'appellation "1hz" pour une seconde morte.

Si on pense qu'un 1hz renvoie à un évènement / seconde, le nom semble logique.

Mais 1 Hz, sauf erreur, c'est 1 oscillation / seconde, et pour un mouvement à ancre classique, une oscillation = 2 alternances = 2 mouvements de la roue d'échappement (et de la roue de seconde). D'ailleurs, le 3 hz du balancier correspond ici à un 21600 alt/h ou 6 alt/s.

A part ça, un peu froid peut-être, mais j'aime assez, avec bien sûr la mise en valeur de la SM. <:i

thomasm a écrit:Je n'arrive décidément pas à savoir si je peux aimer, vraiment à essayer je pense.

Merci FX pour ce complément:

Tout pareil. Belle réalisation, de là à dire si j'aime ou j'aime pas

FX, tes photos sont superbes.

Merci pour ce complément qui méritait le détour.

Moi c'est fait J'aime beaucoup.La complication a un petit je ne sais quoi d'hypnotique et la présentation du mouvement a un coté très "mécanique" et moderne .