De nombreux amateurs de montres vintage, dont je fais partie, apprécient de connaitre avec plus de détails l'histoire de leurs montres. D'où le fort intérêt qui est porté à divers documents :
- Pour la traçabilité : papiers d'origine, certificat de chronométrie, historique des révisions, livret de plongée ou papiers de décommissionnement.
- Pour comprendre le contexte de sortie du modèle : catalogue et publicité d'époques.
Afin de répondre aux demandes spécifiques concernant la production de leurs montres vintage, certaines marques ont souhaité formaliser ce service, généralement sous 2 formes : Extrait des archives ou Certificat d'authenticité.
J'ai eu l'occasion de solliciter quelques marques récemment et je voulais partager avec vous mes impressions sur les différents services.
IWC
Longtemps présenté sur leur site internet, le service "Extrait des Archives" d'IWC a disparu des pages web depuis la refonte du site l'année dernière. Mais le service reste disponible si on contacte la marque via le formulaire du site.
Son prix est de 60 CHF, payable par chèque ou par CB (mais en envoyant les informations concernant la carte par e-mail - on a connu plus sécurisé !)
Il est nécessaire de donner le numéro de mouvement ainsi que celui de la boite.
Après quelques échanges de mail, puis 2 semaines d'attente, j'ai reçu le document suivant par la poste.
Les informations affichées sur l'extrait sont un rappel de la référence de la montre (utile dans mon cas car non gravée dans la boite), la date de vente et le réseau de distribution. Complet et agréablement présenté.
Bilan : Une expérience positive du service. Les + : prix contenu et informations précises. Le - : l'accès au service pourrait être plus facile (à la fois pour le contact et le moyen de paiement).
Patek Philippe
Le service d'Extrait des Archives de Patek Philippe est certainement le plus connu de tous. Rares sont les Patek Philippe vintage vendues sans ce certificat.
Disponible sur le site Internet, le service nécessite de communiquer le numéro et la référence de mouvement ainsi que ceux de la boite. Son prix est de 100 CHF.
Ce service étant aussi disponible à la boutique Place Vendôme, j'ai préféré m'y rendre afin de faire relever les différents numéros (ce qui nécessite d'ouvrir la montre) par l'horloger PP de la boutique.
L'accueil a été très pro avec paiement sur place.
Quelques semaines après, le certificat suivant avait été émis :
Les informations affichées sur l'extrait sont un rappel des références de la montre, sa matière ainsi que l'année de fabrication et la date de vente.
Bilan : conforme à mes attentes pour ce service de référence. Le + : service pro, avec une attention très appréciable : lors de l'ouverture de la montre, l'horloger a fait des photos du mouvement à ma demande qui m'ont gentiment été envoyées par mail.
Breguet
Détaillé sur le site internet de la marque, Breguet propose un service d’expertise qui "permet de vérifier l’authenticité d’une montre signée Breguet et de communiquer les renseignements relatifs à cette pièce"
Ce service est proposé par le musée Breguet Place Vendôme. Il serait aujourd'hui facturé 535 € et se matérialise par une Attestation d'authenticité après étude de la boite, du cadran et du mouvement.
J'utilise le conditionnel concernant le prix du service car mon expérience (qui date de plusieurs années) a montré qu'en prenant rendez-vous au musée et en y présentant la montre en personne, l'attestation pouvait être émise gracieusement. Elle avait été envoyée par courrier quelques jours après la visite.
Les informations affichées sur le certificat sont un rappel des caractéristiques de la montre, la date et le prix de vente, ainsi que le nom du premier propriétaire. Très complet.
Bilan : Une expérience extrêmement positive du service. Les + : informations complètes, excellent accueil avec possibilité de visiter le musée en plus.
Omega
Le service d'Extrait des archives Omega est disponible sur le site Internet de la marque. Menu Spirit > History > Extract of the Archives.
Via le formulaire web, sont demandées les informations suivantes : numéro de mouvement (requis), numéro et référence de la boite (optionnel) ainsi qu'une description sommaire.
Le prix demandé est de 75 CHF, avec paiement en ligne possible. Efficace.
Ayant utilisé le service à plusieurs reprises, je dois dire que l'extrait m'a toujours été envoyé rapidement : de quelques jours à 2 semaines max.
Concernant les informations affichées sur l'extrait, elles sont très variables. A minima, Omega connait la date précise de la fin de production du mouvement et le réseau de distribution auquel il était destiné. Si le mouvement est resté en suisse, alors les informations seront beaucoup plus complètes : référence du boitier, métal, potentiellement spécificité du cadran et du bracelet.
Le certificat ayant un format figé, l'inscription "Not mentionned" est affichée en cas d'absence de l'information dans les registres. Pour les montres emboitées en dehors de suisse, le certificat présente plus de lignes "Not mentionned" que de lignes renseignées. Ayant été confronté à cette situation, j'ai apprécié qu'Omega ne complète pas les informations manquantes en utilisant celles que j'avais indiquées dans le formulaire web. Un extrait des archives reste un pur extrait d'archives. Si les archives sont incomplètes, l'extrait sera pauvre (mais vrai !)
Bilan : Indépendamment du contenu des archives, le service est très efficace et mes expériences toutes positives. Le - : le contenu des archives peut être très limité dans certains cas.
Longines
J'ai hésité à parler de Longines, car la marque n'offre à ma connaissance pas de service formalisé d'Extrait d'Archives.
Cependant, il serait injuste de ne pas mentionner la gentillesse des personnes en charge du musée Longines et leur réactivité lorsqu'on les sollicite pour une information sur une montre.
Longines possède en effet toutes les archives des mouvements produits. Ainsi, à partir d'un numéro de mouvement, les conservateurs du musée sont capables de donner toutes les dates clé lors de la production du mouvement ainsi que le réseau de distribution final. Lors de mes contacts (à St-Imier ou par téléphone), mes interlocuteurs ont été d'une gentillesse, d'une transparence et d'une réactivité exemplaire.
Je n'ai pas eu de certificat "papier", mais toujours des informations fiables et précises. Je garde surtout un excellent souvenir d'une recherche sur place, parcourant les différents registres, la montre à la main.
Autres
Enfin, je n'ai pas parlé des services proposées par Lange & Sohne, Jaeger Lecoultre ou Vacheron Constantin.
Pour L&S, il me manque (malheureusement) les montres !
Pour JLC, ce service est récent et ne m'inspire aucune confiance a priori.
1/ les archives de JLC sont très incomplètes.
2/ il est indispensable de fournir des "photographies qualitatives" de la montre et de son mouvement en plus des numéros. Ce n'est pourtant pas un certificat d'authenticité qui est délivré. Je suspecte JLC d'utiliser les informations fournies pour compléter leur extrait...
3/ Les informations affichées sont très limitées : rien sur la date de vente et le réseau de distribution. La seule information qui vient s'ajouter à celles fournies lors de la demande est l'année de production, qui est quelquefois précédée de la mention "circa" !
4/ Pour finir, le prix de 300 CHF m'a découragé de tester d'avantage. Surtout qu'il est précisé que ce montant n'est pas remboursable, même si les recherches devaient ne pas aboutir.
Enfin, concernant VC, le service d'extrait d'archive n'existe malheureusement plus. Seul un certificat d'authenticité est proposé, mais il nécessite un "examen physique de la pièce par les experts" de VC et il est facturé 850 CHF hors TVA et sans compter les frais de transport et d'assurance qui s'ajoutent. Les contraintes et le montant élevé font réfléchir, surtout que dans mon cas, je n'ai pas de doute sur l'authenticité de la montre. Dommage qu'un duplicata du bulletin de chronométrie ne soit pas proposé.