Patek Philippe Nautlus 5711/1A
Audemars Piguet Royal Oak 15202
Deux montres que l’on ne présente plus, et dont le dessin à traversé les années pour devenir presque intemporel.
Encore une fois l’idée n’est pas de les opposer mais de vous livrer quelques infos à leur sujet en les faisant poser ensemble.
Je sais que certains préfèrent l’une ou l’autre pour des tas de bonnes raisons. Le rendu au poignet et si différent que cela se comprend.
Elles ont en commun une très grande finesse pour des montres typées sport, une grande élégance, de superbes finitions, et un « Papa ».
En effet, ses deux versions sont des évolutions des modèles d’origine des années 70.
La 15202 est la version contemporaine de la 5402 dessinée par Genta en 1972.
La 5711 est la version actuelle de la 3700 également dessinée par Genta en 1976.
La Nautilus fut la réponse de Patek à Audemars sur ce nouveau marché de la montre sport, en acier, mais haut de gamme.
Leur positionnement à l’époque (plus chères que des modèles en or), cette volonté de traiter l’acier comme un métal plus noble (avec un énorme travail sur le boitier et les bracelets) et leur grande taille (à l’époque) en faisaient des montres décalées.
Aujourd’hui, elles sont devenues de grands classiques, des montres dites iconiques.
Les différences par rapport aux modèles d’origine sont assez nombreuses, mais ces deux versions contemporaines restent malgré tout assez fidèles à leurs aïeules. J'ai déjà évoqué dans ma revue sur la Nautilus 5711 les principales différences avec la 3700 d'origine.
La RO étant probablement resté plus proche ne serait-ce que par son mouvement inchangé : le superbe 2121 (qui équipaient aussi à l’origine les Nautilus 3700).
Crédit P@trice
5402 à gauche, 15202 à droite. A l'origine, index plus longs, motif "grande tapisserie" plus fin, double index à 12h00, logo AP en bas, pas de cerclage de la date ni de minutes en chiffres arabes. Fond plein sur la 5402 qui permet de gagner encore un peu en finesse.
Le fait qu’elles soient tout en acier leur donne leur côté sport, mais leur finesse rare leur donne ce côté chic incroyable.
L’expression « sportives de salon » leur ai souvent associée car elles présentent des finitions superbes sur la boite et le bracelet que l’on rechigne à trop exposer et elles abritent des mouvements fins et dits HH.
Elles sont surtout très polyvalentes et permettent d’être portées en toute tenue et toutes circonstances. Pas besoin de les quitter pour se baigner
ou faire une balade à vélo
Parallèlement, leur élégance permet des les porter à la ville.
Elles comportent toutes les deux des bracelets intégrés qui pour moi participent considérablement à leur charme et me les font préférer sur métal que sur cuir. Il y a une homogénéité, un côté « montre-bracelet » que l’on perd totalement en les mettant sur cuir.
Autre similitude flagrante : la lunette à 3 pans qui reprend les mêmes caractéristiques.
Un premier pan, horizontal et superbement brossé, à hauteur du verre, objet de toutes les attentions pour éviter les rayures. Et deux pans inclinés en acier poli sous lesquels se trouvent le joint noir qui assure l’étanchéité entre la lunette et la boite.
Le noir profond de ce joint contraste superbement avec l'acier.
A ce niveau, même si le principe de joint pris en sandwich est identique, on a une différence de taille entre les deux montres :
La compression du joint de la RO est obtenue par les vis qui traversent la montre de haut en bas et visibles sous le fond et sur la lunette (avec ces fameux écrous qui prêtent tant à discussion).
En bref, on a une compression verticale par un serrage vertical.
Alors que pour la Nautilus, on obtient cette compression verticale par un serrage horizontal. Ses fameuses oreilles ou charnières renferment des goupilles horizontales qui maintiennent ensemble la lunette et la boite et compriment le joint.
Question dimensions, on est à 8mm d’épaisseur pour la 15202 et 8.3mm.
Dukan est passé par là....
L’une est toute en largeur : la Nautilus fait 43mm de charnière à charnière (40mm en 10h00/16h00)
L’autre est toute en hauteur : 39mm en 10h00/16h00 mais plus de 50mm en hauteur.
Elle ne convient donc pas aux plus petits poignets d’autant que son fond est très plat.
Je trouve la Nautilus plus douce à l'œil car tout en rondeur, plus discrète.
Mais ses charnières qui participent beaucoup à l'esthétique la rendent identifiable ou intriguent.
La RO est plus anguleuse, plus accrocheuses et les vis sur la lunette ajoutent à ce côté plus technique.
Même si elle parait plus compliquée, l'ensemble est très cohérent. Les fentes des têtes d'écrous forment un cercle qui lie le bord de la lunette hexagonale au verre circulaire.
Le cadran blanc de ma version lui donne cependant un côté très habillé et je fini par trouver ma Nautilus plus sport…
Les deux bracelets sont des monuments, alternants surfaces polies et surfaces brossées.
Ils s’élargissent en douceur à l’approche de la boite et peu de maillons ont la même taille.
Deux boucles différentes : portefeuille pour la 15202 avec une longue partie qui se déporte à 12h00 (attention aux petits poignets) et papillon pour la 5711 avec deux parties très courtes sous le poignet ce qui convient mieux aux petits poignets.
Elles sont toutes les deux très fines et ne provoquent pas de sur épaisseur et sont très confortables.
Le motif « grande tapisserie » de la RO est célèbre tout comme le motif horizontal de la Nautilus.
Son cadran bleu offre plus de reflets, il est incroyablement changeant (du noir au bleu ciel) et apparait en général plus clair au centre et foncé au bord.
Mais le cadran blanc de ma 15202 offre par moment de très beaux reflets brun gris:
Couronne vissée pour la Nautilus étanche à 120m, non vissée pour la 15202 étanche à 50m.
Pas de grande seconde pour Royal Oak. Du coup, le rehaut est beaucoup lus petit et le verre touche presque les aiguilles.
La Nautilus abrite désormais le 324SC (le « tracteur » de PP) SC pour seconde centrale.
Et la RO le 2121 désormais exclusif à AP
On voit que le bracelet de la RO est encore plus fin que celui de la Naut.
Je me suis finalement très bien fait aux deux aiguilles de la 15202 dont le cadran très épuré s’accommode bien d’immobilité (apparente)
Inutile de me demander laquelle je préfère. Cela dépend des jours. Et le cadran blanc de ma 15202 complète très bien le cadran foncé de ma 5711.
Quelques WS pour terminer.
Ce sont deux montres qui se portent bien ajustées pour venir se poser bien à plat sur le poignet. Cependant, leur légèreté permet de les porter plus lâches pour ceux qui préfèrent sans que cela soit inconfortable.