https://vintagewatchworld.jimdo.com/articles/the-breitling-superocean-family/
Les montres de plongées dans les années 50:
Le développement des sports nautiques dans les années 50 amènent l’industrie horlogère à développer une nouvelle gamme de montre, étanche, dédiée aux loisirs aquatiques.
Rolex lance les hostilités en 1953 avec la présentation de la cultissime Submariner ref 6204, étanche à 100m.
Suivra en 1955 la référence 6200 puis rapidement après la 6205 qui est cette fois étanche à 200m.
En 1953, Blancpain lancera également sa Fifty Fathoms, étanche à environ 91m.
Depuis 1938, Breitling est très largement impliqué dans la fabrication d’instruments et de chronographes pour l’aviation, avec notamment la Navitimer.
Cependant, pour ne pas rater le train qui part, Breitling se lance dans la course aux montres de plongées en 1957 avec le lancement simultané de 2 modèles, au look très marqué : la référence 1004 (3 aiguilles automatique) et la référence 807 (chronographe manuel).
Les 2 sont alors étanche à 200m ce qui les place en compétition directe avec les submariner de l’époque.
C’est également en 1957 qu’Omega lance sa Seamaster 300 (CK2913), également étanche à 200m.
Les SuperOcean 1004 & 807 (1957-1964):
Tout commence donc avec les références 1004 (montre 3 aiguilles automatique) et 807 (chronographe à remontage manuel).
Il est intéressant de noter que dans la publicité ci-dessous, la longue histoire qui lie Breitling à l’aviation est utilisé comme un élément marketing et un gage de qualité :
Cadran & aiguilles :
Nous somme très loin des submariner et fifty fathoms mais nous retrouvons cependant quelques points communs avec la Seamaster, en particulier les indexes en triangle, même s’ils sont cette fois surdimensionnés! De même, les aiguilles présentent des similitudes avec cette forme « broad arrow » si spéciale.
Le cadran de ces deux montres est absolument extraordinaire, avec des indexes au radium surdimensionnés et des indexes triangle apposés sur des gros cercles de radium:
A noter que l’aiguille des minutes ci-dessus est incorrecte et devrait être de forme glaive, comme sur l’exemplaire de 1004 ci-dessous.
A noter également que différentes aiguilles ont été observées :
- Aiguille des heures :
- Aiguille « broad arrow » avec un insert en V
- Aiguille « broad arrow » avec un simple insert droit
Je ne saurais pas dire avec précision si un modèle était spécifique à une référence ou si les deux sont correctes pour les deux références.
- Aiguille des minutes : deux styles sont également observés :
- Aiguille glaive épaisse pour la 1004
- Aiguille glaive plus fine et plus pointue pour la 807
Le cadran est signé B - Breitling Genève ainsi que SuperOcean.
Boitier & Lunette :
Les deux font 38mm de diamètre.
Le boitier est superbe avec de belles anses élancées.
Un autre point très particulier à ces deux montre réside dans leur lunette concave absolument magnifique et si atypique:
A noter que deux couronnes, signée et non signée ont été observées, sans pour autant savoir avec certitude si la couronne non signée est correcte.
Clin d’oeil aux premières amours de Breitling, le fond de boite, vissé, présente le logo « twin plane « de la marque.
Mouvement :
La référence 1004 est équipée d’un calibre automatique ETA 2365 renommé B125 tandis que la référence 807 embarque le Venus 150.
Il est intéressant de noter que la masse oscillante du B125 est signée TransOcean et non SuperOcean… En effet, ce même calibre était également utilisé dans la Breitling TransOcean, montre amagnétique pour les explorateurs…
Le pont du Venus 150 de la ref 807 est quant à lui signé Breitling SuperOcean.
Il va sans dire que ces 2 références sont extrêmement rares et difficiles à trouver en bel état d’origine!
SuperOcean 2005 Execution 1 (1964 - ?):
En 1964, les deux références 1004 et 807 disparaissant au profit d’un tout nouveau modèle, tout aussi singulier : la référence 2005 et sa fonction « slow motion ».
A noter que la superocean 2005 a été officiellement présentée en 1964 mais que le boitier le plus jeune observé date de 1961. La production aurait donc potentiellement commencé dès 1961 pour un assemblage et une mise sur le marché quelques années plus tard.
A ma connaissance l’aiguille de chrono présentée sur la pub ci-dessus (avec une flèche) n’a jamais été produite, de même que l’index en triangle à midi sur la lunette interne.
Outre un look là encore plutôt, affirmé, cette nouvelle superocean se voit affublée d’une particularité fort intéressante pour la mesure des durées de plonger : un chronographe faisait un tour de cadran en 1hr et non en 1 minute comme les chronographes classique.
Cadran & Aiguilles :
On retrouve sur ce cadran la présentation épurée des version précédentes, sans chiffres pour les heures.
La lecture des minutes de plongé se fait au moyen d’une lunette interne, non rotative, graduée en dizaine de minute et sur laquelle nous retrouvons des indexes en triangle, comme un rappel de ses ainés.
Afin de faciliter la lecture sous l’eau, l’aiguille de chronographe se termine par un gros losange rempli de tritium, très visible (!).
De gros indexes aux tritium, alternant ronds et rectangles, terminent de faire de ce cadran une veritable lampe torche sous l’eau.
Les aiguilles des heures et des minutes sont découpées en 2 secteurs chacune.
Comme le chronographe fait un tour de cadran en 1hr, il n’y a plus lieux d’avoir de totaliseur des minutes. Cependant, il est impossible de discerner à l’oeil nu si le chrono est parti ou non.
Pour pallier à ce problème, Breitling a eu l’astucieuse idée de placer un indicateur de marche à 6hr, sous forme d’un disque :
- Noir —> chrono à l’arrêt
- Jaune (tritium) —> chrono en marche
- Noir avec un point jaune (tritium) —> chrono en hold
Il est alors aisé de connaitre l’état de fonctionnement du chronographe.
Certains cadrans, comme celui ci-dessus, présentent la double signature LIP, marque française alors distributeur de Breitling pour le marché français.
A l’instar de la 807 présentée précédemment, je ne connais pas de version de la 2005 avec la double signature UTI.
Inversement, je ne connais pas de version de la 807 co-signée LIP.
Il est également intéressant de noter qu’une version signée TransOcean et non SuperOcean a été observée, sans pour autant pouvoir attester de son authenticité.
Cette version est par ailleurs signée T swiss made T et non seulement swiss made T comme les 2005 classiques.
Affaire à suivre…
Boitier & Lunette :
Le boitier fait désormais 42mm (41.5mm exactement) de diamètre, avec une grosse épaisseur de boite, ce qui en fait une montre aux dimensions tout à fait contemporaine.
La lunette perd quant à elle la concavité si particulière des premières générations au profit d’une look plus classique avec une petite perle de tritium insérée à midi.
Mouvement :
La référence 2005 embarque une Venus 188 largement modifié par Breitling (eux même!) afin d’avoir cette fonction dite « slow motion ».
En 1966, suite au rachat de Venus par Valjoux, le Venus 188 sera renommé Valjoux 7731.
SuperOcean 2005 Execution 2 (1971 - ):
En 1971, une publicité présente un restylage de la référence 2005 :
Là encore, même si la première publicité connue date de 1971, certaines 2005 mk2 semblent avoir des boitiers datant de 1965.
Cadran & Aiguilles :
Le cadran se dotent désormais d’une seconde permanente à 9hr.
Les indexes en cercles disparaissent au profit de gros indexes batons au radium « vert », classique pour cette période.
Le cadran reste signé B Breitling Genève et SuperOcean.
Les aiguilles évoluent également : elles deviennent plus courtes et plus épaisses, avec une aiguille de chrono là encore très visible avec un gros carré rempli de tritium.
Boitier & Lunette :
Coté boitier, pas de modifications par rapport à la génération précédente.
Coté lunette, on voit cette fois apparaitre une lunette « yachting » en plus de la lunette classique noir de la génération précédente :
- Lunette noire « classique » avec indication toutes les 15 minutes et perle de tritium à midi
- Lunette « yachting » noir
Malgré un certain nombre de discussions sur le sujet, il n’y a pas aujourd’hui de preuves attestant que la lunette yachting aurait été montée sur la 2005 exécution 1.
Il existe également une lunette « yachting » blanche mais uniquement montée sur la 765X CP « yachting ».
Mouvement :
Coté mouvement, nous retrouvons de nouveau le Valjoux 7731 modifié par Breitling.
Conclusion :
Malgré un lien fort avec le domaine de l'aviation, Breitling a su sortir de sa zone de confort et proposer des montres de plongé au design affirmé et à la mécanique innovante.
La famille des superocean est pour moi un bel exemple de leur réactivité et de leur capacité d'innovation, tant au niveau du design qu'au niveau des mouvements.
Merci de m'avoir lu!
Nicolas
Les montres de plongées dans les années 50:
Le développement des sports nautiques dans les années 50 amènent l’industrie horlogère à développer une nouvelle gamme de montre, étanche, dédiée aux loisirs aquatiques.
Rolex lance les hostilités en 1953 avec la présentation de la cultissime Submariner ref 6204, étanche à 100m.
Suivra en 1955 la référence 6200 puis rapidement après la 6205 qui est cette fois étanche à 200m.
Source : Rolex Passion Report
En 1953, Blancpain lancera également sa Fifty Fathoms, étanche à environ 91m.
Source : monochromewatches.com
Depuis 1938, Breitling est très largement impliqué dans la fabrication d’instruments et de chronographes pour l’aviation, avec notamment la Navitimer.
Cependant, pour ne pas rater le train qui part, Breitling se lance dans la course aux montres de plongées en 1957 avec le lancement simultané de 2 modèles, au look très marqué : la référence 1004 (3 aiguilles automatique) et la référence 807 (chronographe manuel).
Les 2 sont alors étanche à 200m ce qui les place en compétition directe avec les submariner de l’époque.
C’est également en 1957 qu’Omega lance sa Seamaster 300 (CK2913), également étanche à 200m.
Ci-dessous les différents compétiteurs de l’époque :
Source : PuristPro (@Amanico)
Les SuperOcean 1004 & 807 (1957-1964):
Tout commence donc avec les références 1004 (montre 3 aiguilles automatique) et 807 (chronographe à remontage manuel).
Il est intéressant de noter que dans la publicité ci-dessous, la longue histoire qui lie Breitling à l’aviation est utilisé comme un élément marketing et un gage de qualité :
Cadran & aiguilles :
Nous somme très loin des submariner et fifty fathoms mais nous retrouvons cependant quelques points communs avec la Seamaster, en particulier les indexes en triangle, même s’ils sont cette fois surdimensionnés! De même, les aiguilles présentent des similitudes avec cette forme « broad arrow » si spéciale.
Le cadran de ces deux montres est absolument extraordinaire, avec des indexes au radium surdimensionnés et des indexes triangle apposés sur des gros cercles de radium:
A noter que l’aiguille des minutes ci-dessus est incorrecte et devrait être de forme glaive, comme sur l’exemplaire de 1004 ci-dessous.
A noter également que différentes aiguilles ont été observées :
- Aiguille des heures :
- Aiguille « broad arrow » avec un insert en V
- Aiguille « broad arrow » avec un simple insert droit
Je ne saurais pas dire avec précision si un modèle était spécifique à une référence ou si les deux sont correctes pour les deux références.
- Aiguille des minutes : deux styles sont également observés :
- Aiguille glaive épaisse pour la 1004
- Aiguille glaive plus fine et plus pointue pour la 807
Le cadran est signé B - Breitling Genève ainsi que SuperOcean.
Boitier & Lunette :
Les deux font 38mm de diamètre.
Le boitier est superbe avec de belles anses élancées.
Un autre point très particulier à ces deux montre réside dans leur lunette concave absolument magnifique et si atypique:
A noter que deux couronnes, signée et non signée ont été observées, sans pour autant savoir avec certitude si la couronne non signée est correcte.
Clin d’oeil aux premières amours de Breitling, le fond de boite, vissé, présente le logo « twin plane « de la marque.
Mouvement :
La référence 1004 est équipée d’un calibre automatique ETA 2365 renommé B125 tandis que la référence 807 embarque le Venus 150.
Il est intéressant de noter que la masse oscillante du B125 est signée TransOcean et non SuperOcean… En effet, ce même calibre était également utilisé dans la Breitling TransOcean, montre amagnétique pour les explorateurs…
Le pont du Venus 150 de la ref 807 est quant à lui signé Breitling SuperOcean.
Il va sans dire que ces 2 références sont extrêmement rares et difficiles à trouver en bel état d’origine!
SuperOcean 2005 Execution 1 (1964 - ?):
En 1964, les deux références 1004 et 807 disparaissant au profit d’un tout nouveau modèle, tout aussi singulier : la référence 2005 et sa fonction « slow motion ».
A noter que la superocean 2005 a été officiellement présentée en 1964 mais que le boitier le plus jeune observé date de 1961. La production aurait donc potentiellement commencé dès 1961 pour un assemblage et une mise sur le marché quelques années plus tard.
A ma connaissance l’aiguille de chrono présentée sur la pub ci-dessus (avec une flèche) n’a jamais été produite, de même que l’index en triangle à midi sur la lunette interne.
Outre un look là encore plutôt, affirmé, cette nouvelle superocean se voit affublée d’une particularité fort intéressante pour la mesure des durées de plonger : un chronographe faisait un tour de cadran en 1hr et non en 1 minute comme les chronographes classique.
Cadran & Aiguilles :
On retrouve sur ce cadran la présentation épurée des version précédentes, sans chiffres pour les heures.
La lecture des minutes de plongé se fait au moyen d’une lunette interne, non rotative, graduée en dizaine de minute et sur laquelle nous retrouvons des indexes en triangle, comme un rappel de ses ainés.
Afin de faciliter la lecture sous l’eau, l’aiguille de chronographe se termine par un gros losange rempli de tritium, très visible (!).
De gros indexes aux tritium, alternant ronds et rectangles, terminent de faire de ce cadran une veritable lampe torche sous l’eau.
Les aiguilles des heures et des minutes sont découpées en 2 secteurs chacune.
Comme le chronographe fait un tour de cadran en 1hr, il n’y a plus lieux d’avoir de totaliseur des minutes. Cependant, il est impossible de discerner à l’oeil nu si le chrono est parti ou non.
Pour pallier à ce problème, Breitling a eu l’astucieuse idée de placer un indicateur de marche à 6hr, sous forme d’un disque :
- Noir —> chrono à l’arrêt
- Jaune (tritium) —> chrono en marche
- Noir avec un point jaune (tritium) —> chrono en hold
Il est alors aisé de connaitre l’état de fonctionnement du chronographe.
Source : Photos perso
Certains cadrans, comme celui ci-dessus, présentent la double signature LIP, marque française alors distributeur de Breitling pour le marché français.
A l’instar de la 807 présentée précédemment, je ne connais pas de version de la 2005 avec la double signature UTI.
Inversement, je ne connais pas de version de la 807 co-signée LIP.
Il est également intéressant de noter qu’une version signée TransOcean et non SuperOcean a été observée, sans pour autant pouvoir attester de son authenticité.
Cette version est par ailleurs signée T swiss made T et non seulement swiss made T comme les 2005 classiques.
Affaire à suivre…
Boitier & Lunette :
Le boitier fait désormais 42mm (41.5mm exactement) de diamètre, avec une grosse épaisseur de boite, ce qui en fait une montre aux dimensions tout à fait contemporaine.
La lunette perd quant à elle la concavité si particulière des premières générations au profit d’une look plus classique avec une petite perle de tritium insérée à midi.
Mouvement :
La référence 2005 embarque une Venus 188 largement modifié par Breitling (eux même!) afin d’avoir cette fonction dite « slow motion ».
En 1966, suite au rachat de Venus par Valjoux, le Venus 188 sera renommé Valjoux 7731.
SuperOcean 2005 Execution 2 (1971 - ):
En 1971, une publicité présente un restylage de la référence 2005 :
Là encore, même si la première publicité connue date de 1971, certaines 2005 mk2 semblent avoir des boitiers datant de 1965.
Cadran & Aiguilles :
Le cadran se dotent désormais d’une seconde permanente à 9hr.
Les indexes en cercles disparaissent au profit de gros indexes batons au radium « vert », classique pour cette période.
Le cadran reste signé B Breitling Genève et SuperOcean.
Les aiguilles évoluent également : elles deviennent plus courtes et plus épaisses, avec une aiguille de chrono là encore très visible avec un gros carré rempli de tritium.
Boitier & Lunette :
Coté boitier, pas de modifications par rapport à la génération précédente.
Coté lunette, on voit cette fois apparaitre une lunette « yachting » en plus de la lunette classique noir de la génération précédente :
- Lunette noire « classique » avec indication toutes les 15 minutes et perle de tritium à midi
- Lunette « yachting » noir
Malgré un certain nombre de discussions sur le sujet, il n’y a pas aujourd’hui de preuves attestant que la lunette yachting aurait été montée sur la 2005 exécution 1.
Il existe également une lunette « yachting » blanche mais uniquement montée sur la 765X CP « yachting ».
Mouvement :
Coté mouvement, nous retrouvons de nouveau le Valjoux 7731 modifié par Breitling.
Conclusion :
Malgré un lien fort avec le domaine de l'aviation, Breitling a su sortir de sa zone de confort et proposer des montres de plongé au design affirmé et à la mécanique innovante.
La famille des superocean est pour moi un bel exemple de leur réactivité et de leur capacité d'innovation, tant au niveau du design qu'au niveau des mouvements.
Merci de m'avoir lu!
Nicolas