Comme vous le savez et c'est l'objet de nombreuses rumeurs, on parle de "rapprochement" (voir même certains ont parlé de "regroupement" !!!!) entre JLC et Lange.
En dehors du fait que l'on peut se demander comment regrouper des marques qui sont déjà dans le même groupe, la situation est la suivante.
D'ores et déjà, de façon opérationnelle, le ceo de Lange, Fabian Krone rapporte à Jérôme Lambert qui a un droit de regard sur toute l'activité de Lange. Cette réorganisation interne a eu lieu.
Cela ne veut pas dire que Lange passe sous la coupe de JLC mais bien sous celle de Lambert (ce qui n'est pas tout à fait la même chose).
Cela veut dire que Lambert dirige le pôle JLC & Lange de la même façon que Kern supervise IWC - Baume et Mercier et Roger Dubuis.
Tout ceci s'inscrit évidemment dans la perspective du départ en fin d'année de Norbert Platt.
Les mauvaises langues diront qu'avec Lambert et Kern, cela fait 2 crocodiles dans le même marigot, les autres salueront l'émulsion qui est ainsi créée. Il faut quand même avouer que les 2 sont brillants et cela peut générer une belle dynamique.
Qu'est-ce que cela traduit concrètement ?
Deux choses en fait:
1) pour Lambert, une reconnaissance du travail accompli souligné par la très bonne résistance (y compris aux US) de JLC pendant la crise
2) la nécessité pour Lange d'avoir un oeil extérieur et des idées nouvelles pour une marque qui s'est peut-être un peu trop enfermée dans ses certitudes.
Lange, il est vrai, a connu un très mauvais début d'année même si les ventes ont repris par la suite, la nouvelle 1815 fonctionnant bien en Europe notamment.
J'ai l'habitude de dire que Lange fait face aux problèmes suivants:
1) la nécessité de digérer les investissements faits ces dernières années (nouveau bâtiment, recrutements etc...)
2) la nécessité de renouveler la collection: les 2 icônes de la marques, la Lange 1 et le Datograph ont 15 et 10 ans.
3) des nouveautés, certes intéressantes techniquement mais à des tarifs conséquents (Cabaret Tourbillon: 200K, Richard Lange: 100K) et qui ont nécessité des développements longs sans que peut-être cela frappe les esprits malgré le contenu horloger
4) une communication à revoir: rien sur les 10 ans du Datograph par exemple. Dommage.
5) une certaine "naïveté" en développant des calibres ayant besoin de plusieurs années de travaux pour des montres à faible diffusion
6) Un positionnement tarifaire pour certains modèles (exemple: 1815 vs Patrimony, Datograph Or Rose vs Chrono Vacheron ou Breguet en Or). Certes, les calibres ne sont pas les mêmes, un calibre chrono Lange est supérieur à un Lemania retravaillé mais les clients fonctionnent par repère.
Lors du SIHH de cette année, j'ai rappelé à Fabian et Arnd que pour un ancien client comme moi, je n'étais pas attiré par la nouvelle 1815 car j'avais l'ancienne et que la RL PLM m'était inaccessible.
Les changements apportés par la réorganisation interne sont perçus positivement finalement par la marque car les habitudes sont secouées et elle s'ouvre plus vers l'extérieur.
Les marques vont évidemment rester clairement distinctes et Lange va conserver tout ce qui fait ses caractéristiques. D'ailleurs Lambert n'a pas vocation a être l'interlocuteur privilégié pour toutes les infos concernant Lange, le CEO de Lange restera ce point d'entrée.
Ainsi dire qu'une Lange en acier "abordable" pourrait sortir une totale aberration. Parce que cela irait en contradiction avec les principes de la marque depuis sa renaissance, parce que JLC occupe déjà très bien ce segment et parce que ce serait un rapprochement dangereux vers GO sans oublier que les clients traditionnels ne seraient pas ravis. Cela ne veut pas dire qu'un jour une Lange sortira en acier (après tout, il y a déjà eu la service watch ainsi qu'une Lange 1) mais cela restera de l'anecdote.
La marque pourrait par contre positionner tarifairement de façon un peu plus basse la Saxonia manuelle pour recréer un produit d'appel qu'était auparavant l'ancienne 1815.
Mais l'avenir de Lange passe par le développement de nouvelles complications (cela fait des années que l'on attend une montre "qui sonne"), par le retour peut-être d'un chrono "simple" comme l'était le chrono 1815 et en retrouvant l'énergie créatrice de la marque lors des années Blumlein.
La marque a tout pour réussir, le talent des équipes techniques est là, Anthony de Haas a plein d'idées et le sens stratégique et la capacité de travail de Jérôme Lambert (qui a un vrai talent de conduite d'équipe) pourront apporter une vraie impulsion à la marque. C'est tout ce que l'on peut leur souhaiter.
C'était mon billet d'humeur de la soirée.
Et un duo Lange & JLC pour la route, tout un symbole:
En dehors du fait que l'on peut se demander comment regrouper des marques qui sont déjà dans le même groupe, la situation est la suivante.
D'ores et déjà, de façon opérationnelle, le ceo de Lange, Fabian Krone rapporte à Jérôme Lambert qui a un droit de regard sur toute l'activité de Lange. Cette réorganisation interne a eu lieu.
Cela ne veut pas dire que Lange passe sous la coupe de JLC mais bien sous celle de Lambert (ce qui n'est pas tout à fait la même chose).
Cela veut dire que Lambert dirige le pôle JLC & Lange de la même façon que Kern supervise IWC - Baume et Mercier et Roger Dubuis.
Tout ceci s'inscrit évidemment dans la perspective du départ en fin d'année de Norbert Platt.
Les mauvaises langues diront qu'avec Lambert et Kern, cela fait 2 crocodiles dans le même marigot, les autres salueront l'émulsion qui est ainsi créée. Il faut quand même avouer que les 2 sont brillants et cela peut générer une belle dynamique.
Qu'est-ce que cela traduit concrètement ?
Deux choses en fait:
1) pour Lambert, une reconnaissance du travail accompli souligné par la très bonne résistance (y compris aux US) de JLC pendant la crise
2) la nécessité pour Lange d'avoir un oeil extérieur et des idées nouvelles pour une marque qui s'est peut-être un peu trop enfermée dans ses certitudes.
Lange, il est vrai, a connu un très mauvais début d'année même si les ventes ont repris par la suite, la nouvelle 1815 fonctionnant bien en Europe notamment.
J'ai l'habitude de dire que Lange fait face aux problèmes suivants:
1) la nécessité de digérer les investissements faits ces dernières années (nouveau bâtiment, recrutements etc...)
2) la nécessité de renouveler la collection: les 2 icônes de la marques, la Lange 1 et le Datograph ont 15 et 10 ans.
3) des nouveautés, certes intéressantes techniquement mais à des tarifs conséquents (Cabaret Tourbillon: 200K, Richard Lange: 100K) et qui ont nécessité des développements longs sans que peut-être cela frappe les esprits malgré le contenu horloger
4) une communication à revoir: rien sur les 10 ans du Datograph par exemple. Dommage.
5) une certaine "naïveté" en développant des calibres ayant besoin de plusieurs années de travaux pour des montres à faible diffusion
6) Un positionnement tarifaire pour certains modèles (exemple: 1815 vs Patrimony, Datograph Or Rose vs Chrono Vacheron ou Breguet en Or). Certes, les calibres ne sont pas les mêmes, un calibre chrono Lange est supérieur à un Lemania retravaillé mais les clients fonctionnent par repère.
Lors du SIHH de cette année, j'ai rappelé à Fabian et Arnd que pour un ancien client comme moi, je n'étais pas attiré par la nouvelle 1815 car j'avais l'ancienne et que la RL PLM m'était inaccessible.
Les changements apportés par la réorganisation interne sont perçus positivement finalement par la marque car les habitudes sont secouées et elle s'ouvre plus vers l'extérieur.
Les marques vont évidemment rester clairement distinctes et Lange va conserver tout ce qui fait ses caractéristiques. D'ailleurs Lambert n'a pas vocation a être l'interlocuteur privilégié pour toutes les infos concernant Lange, le CEO de Lange restera ce point d'entrée.
Ainsi dire qu'une Lange en acier "abordable" pourrait sortir une totale aberration. Parce que cela irait en contradiction avec les principes de la marque depuis sa renaissance, parce que JLC occupe déjà très bien ce segment et parce que ce serait un rapprochement dangereux vers GO sans oublier que les clients traditionnels ne seraient pas ravis. Cela ne veut pas dire qu'un jour une Lange sortira en acier (après tout, il y a déjà eu la service watch ainsi qu'une Lange 1) mais cela restera de l'anecdote.
La marque pourrait par contre positionner tarifairement de façon un peu plus basse la Saxonia manuelle pour recréer un produit d'appel qu'était auparavant l'ancienne 1815.
Mais l'avenir de Lange passe par le développement de nouvelles complications (cela fait des années que l'on attend une montre "qui sonne"), par le retour peut-être d'un chrono "simple" comme l'était le chrono 1815 et en retrouvant l'énergie créatrice de la marque lors des années Blumlein.
La marque a tout pour réussir, le talent des équipes techniques est là, Anthony de Haas a plein d'idées et le sens stratégique et la capacité de travail de Jérôme Lambert (qui a un vrai talent de conduite d'équipe) pourront apporter une vraie impulsion à la marque. C'est tout ce que l'on peut leur souhaiter.
C'était mon billet d'humeur de la soirée.
Et un duo Lange & JLC pour la route, tout un symbole: