Nous ne pouvons pas reprocher à François-Paul Journe de manquer de cohérence dans sa démarche: quelque soit la complication, une montre qui émane de sa manufacture doit respecter un critère de finesse de boîtier pour que son élégance soit préservée. Il est évident que ce crédo génère des contraintes et rend la tâche des horlogers beaucoup plus complexe lorsqu'il s'agit de développer des calibres particuliers. Nous pensons évidemment aux calibres chronographes mais les calibres fins de montres sonores sont également extrêmement délicats à imaginer.
La Répétition Souveraine fut présentée en 2009 c'est à dire postérieurement à la Sonnerie Souveraine. De fait, l'expérience acquise lors du développement de cette dernière a pu être utilisée.
Pour bien comprendre le défi relevé par François-Paul Journe avec ses montres sonores, une petite comparaison avec le Chronomètre Souverain s'impose. Le chronomètre Souverain est une montre à remontage manuel avec affichage de la réserve de marche. Son boîtier a un diamètre de 40mm et une épaisseur de 8,60mm. La hauteur du mouvement est de 3,75mm et son diamètre de 30,4mm. Il comporte 164 pièces. Le mouvement de la Répétition Souveraine en comporte 301 pour un diamètre (31,6mm) et une épaisseur (4mm) quasiment identiques à ceux du Chronomètre Souverain. Ce quasi-respect des dimensions permet donc à la Répétition Souveraine d'être proposée dans un boîtier au gabarit identique à celui du Chronomètre Souverain.
Le fil conducteur entre les deux modèles se retrouvent aussi dans la présentation du cadran et, chose plus surprenante, dans celle du calibre.
Côté cadran, seul deux détails permettent de distinguer au premier coup d'oeil la Répétition Souveraine du Chronomètre Souverain: l'ouverture du cadran permettant de dévoiler les marteaux et la présence du verrou de la répétition sur la carrure du boîtier.
La présence des marteaux côté cadran répond à deux logique: la première consiste à les rendre visibles de ce côté pour que le propriétaire puisse profiter de la vision de leur jeu lorsque la montre sonne. La seconde est liée à la position des gongs. Au lieu d'être placé autour du mouvement, grâce à leur forme plate, ils sont logés sous le cadran permettant ainsi de gagner de la place. Dans le même but, le système et le mécanisme des râteaux ont été optimisés afin d'améliorer la qualité de frappe dans un espace réduit. Ces principes techniques furent conçus pour la Sonnerie Souveraine.
Tout comme le cadran, le mouvement est visuellement quasiment identique à celui du Chronomètre Souverain: la différence consiste en la présence du volant inertiel dont le but est de contrôler la vitesse des sonneries et d'éliminer le bruit de fond. Nous retrouvons sinon les caractéristiques habituelles du mouvement à remontage manuel de la collection Souverain: les platines et ponts en or rose, les deux barillets en parallèle autorisant une réserve de marche de 56 heures, le balancier sans raquette. La finition est irréprochable et la découpe des ponts, séparant l'organe régulant des autres éléments, toujours aussi délicate.
Un des principaux intérêts de l'horlogerie est d'observer les différentes solutions employées par les horlogers pour répondre au même problème. Pour une montre sonore, le choix du matériau du boîtier est fondamental. Si un certain consensus sur l'aspect étouffant du platine existe, les avis divergent sur le meilleur matériau pour conduire le son. Genta avait développé un matériau spécifique, le Magsonic. Des horlogers mettent en avant le titane. D'autres l'or pour la pureté du son. François-Paul Journe a fait le choix de l'acier. Il est vrai que la recherche de la puissance sonore est ici fondamentale compte tenu de la taille réduite du boîtier.
Le même marteau indique les heures et les minutes tandis que les deux marteaux jouent les quarts. Malheureusement, le lieu où j'ai manipulé la montre était relativement bruyant et il était difficile pour moi de juger avec pertinence la qualité et la puissance du son. Cette dernière m'a cependant semblé tout à fait satisfaisante pour une montre aussi fine.
Grâce à sa taille maîtrisée, la Répétition Souveraine se porte de façon aussi confortable que le Chronomètre Souverain: la forme du boîtier et des cornes épousent parfaitement le poignet. Mais le grand atout est la possibilité d'observer le mouvement des marteaux sans quitter la montre.
La Répétition Souveraine est une montre surprenante à bien des égards: le choix de l'acier, le peu de différences visuelles par rapport au Chronomètre Souverain, sa finesse la rendent très particulière voire décalée dans l'univers des montres Répétition Minute. François-Paul Journe a développé cette montre dans le même esprit que la Sonnerie Souveraine, c'est-à-dire en tirant profit des plus infimes parties de la surface disponible pour loger un mouvement comportant quasiment deux fois plus de pièces que celui qui s'y trouve habituellement: cette Répétition Souveraine est une belle démonstration de son talent.
Un grand merci au propriétaire de cette Répétition Souveraine qui me l'a faite découvrir.
La Répétition Souveraine fut présentée en 2009 c'est à dire postérieurement à la Sonnerie Souveraine. De fait, l'expérience acquise lors du développement de cette dernière a pu être utilisée.
Pour bien comprendre le défi relevé par François-Paul Journe avec ses montres sonores, une petite comparaison avec le Chronomètre Souverain s'impose. Le chronomètre Souverain est une montre à remontage manuel avec affichage de la réserve de marche. Son boîtier a un diamètre de 40mm et une épaisseur de 8,60mm. La hauteur du mouvement est de 3,75mm et son diamètre de 30,4mm. Il comporte 164 pièces. Le mouvement de la Répétition Souveraine en comporte 301 pour un diamètre (31,6mm) et une épaisseur (4mm) quasiment identiques à ceux du Chronomètre Souverain. Ce quasi-respect des dimensions permet donc à la Répétition Souveraine d'être proposée dans un boîtier au gabarit identique à celui du Chronomètre Souverain.
Le fil conducteur entre les deux modèles se retrouvent aussi dans la présentation du cadran et, chose plus surprenante, dans celle du calibre.
Côté cadran, seul deux détails permettent de distinguer au premier coup d'oeil la Répétition Souveraine du Chronomètre Souverain: l'ouverture du cadran permettant de dévoiler les marteaux et la présence du verrou de la répétition sur la carrure du boîtier.
La présence des marteaux côté cadran répond à deux logique: la première consiste à les rendre visibles de ce côté pour que le propriétaire puisse profiter de la vision de leur jeu lorsque la montre sonne. La seconde est liée à la position des gongs. Au lieu d'être placé autour du mouvement, grâce à leur forme plate, ils sont logés sous le cadran permettant ainsi de gagner de la place. Dans le même but, le système et le mécanisme des râteaux ont été optimisés afin d'améliorer la qualité de frappe dans un espace réduit. Ces principes techniques furent conçus pour la Sonnerie Souveraine.
Tout comme le cadran, le mouvement est visuellement quasiment identique à celui du Chronomètre Souverain: la différence consiste en la présence du volant inertiel dont le but est de contrôler la vitesse des sonneries et d'éliminer le bruit de fond. Nous retrouvons sinon les caractéristiques habituelles du mouvement à remontage manuel de la collection Souverain: les platines et ponts en or rose, les deux barillets en parallèle autorisant une réserve de marche de 56 heures, le balancier sans raquette. La finition est irréprochable et la découpe des ponts, séparant l'organe régulant des autres éléments, toujours aussi délicate.
Un des principaux intérêts de l'horlogerie est d'observer les différentes solutions employées par les horlogers pour répondre au même problème. Pour une montre sonore, le choix du matériau du boîtier est fondamental. Si un certain consensus sur l'aspect étouffant du platine existe, les avis divergent sur le meilleur matériau pour conduire le son. Genta avait développé un matériau spécifique, le Magsonic. Des horlogers mettent en avant le titane. D'autres l'or pour la pureté du son. François-Paul Journe a fait le choix de l'acier. Il est vrai que la recherche de la puissance sonore est ici fondamentale compte tenu de la taille réduite du boîtier.
Le même marteau indique les heures et les minutes tandis que les deux marteaux jouent les quarts. Malheureusement, le lieu où j'ai manipulé la montre était relativement bruyant et il était difficile pour moi de juger avec pertinence la qualité et la puissance du son. Cette dernière m'a cependant semblé tout à fait satisfaisante pour une montre aussi fine.
Grâce à sa taille maîtrisée, la Répétition Souveraine se porte de façon aussi confortable que le Chronomètre Souverain: la forme du boîtier et des cornes épousent parfaitement le poignet. Mais le grand atout est la possibilité d'observer le mouvement des marteaux sans quitter la montre.
La Répétition Souveraine est une montre surprenante à bien des égards: le choix de l'acier, le peu de différences visuelles par rapport au Chronomètre Souverain, sa finesse la rendent très particulière voire décalée dans l'univers des montres Répétition Minute. François-Paul Journe a développé cette montre dans le même esprit que la Sonnerie Souveraine, c'est-à-dire en tirant profit des plus infimes parties de la surface disponible pour loger un mouvement comportant quasiment deux fois plus de pièces que celui qui s'y trouve habituellement: cette Répétition Souveraine est une belle démonstration de son talent.
Un grand merci au propriétaire de cette Répétition Souveraine qui me l'a faite découvrir.