(...)Bien évidemment, les spiraux de balancier qui donnent à la montre sa fréquence d’horloge avec le concours du balancier sont et restent fabriqués dans un matériau autocompensateur, le Nivarox. De cette manière, il est possible de plier, au second niveau, ladite courbe terminale de Breguet au-dessus du ressort spiral. A condition d’être correctement dimensionnée, cette courbe garantit que le spiral de balancier ne se tord pas sous l’effet des oscillations et que le centre de gravité demeure au milieu de l’axe, si bien que la force de gravité de la terre ne peut plus engendrer d'erreur.
En théorie, ce calcul est correct. Mais en pratique, il n’en subsiste pas moins toujours une erreur résiduelle microscopique parce que la courbe terminale très complexe à plier ne garantit tout simplement pas toujours à 100% que le centre de gravité demeure au milieu de l’axe – ce qui, bien évidemment, gêne les inventeurs-horlogers de chez Moser. C’est pourquoi ils ont recherché un procédé de compensation permettant d’éliminer cette erreur due à la force de gravité là où elle se produit et non pas d’éviter l’effet de l’erreur comme, par exemple, avec un tourbillon. Le résultat en est l’échappement à doubles ressorts spiraux de Moser.
Dans le cas de cet échappement, deux spiraux de balancier de construction identique sont agencés de telle manière que les centres de gravité des deux spiraux, lors de l’oscillation, se déplacent vers l’extérieur selon des trajectoires symétriques mais opposées. La somme du centre de gravité des deux spiraux demeure donc toujours au centre de l’axe et n’a donc pas de répercussion négative sur l’exactitude de marche de la montre.
Bien évidemment, pour pouvoir fabriquer un système d’échappement d’une telle complexité, il faut maîtriser jusque dans les moindres détails la réalisation des spiraux de balancier. Il est impératif de garantir que les deux spiraux aient les mêmes courbes caractéristiques et fixations. Avec le concours de sa filiale Precision Engineering AG, H. Moser & Cie a développé le spiral Straumann
, sur la base de la formule de l’inventeur du Nivarox, le professeur Dr h.c. Reinhard Straumann. De cette manière, il est garanti que le matériau présente l’homogénéité nécessaire et les propriétés mécaniques correspondantes. En outre, les spiraux doivent être fabriqués avec une identité telle que même la compensation de l’élasticité en cas de fluctuations de température s’effectue régulièrement. De ce fait, le centre de gravité ne se déplace pas depuis le centre même lorsque la température change.
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