Je ne contribue plus de manière très assidue au Forum. Ma passion horlogère est toujours vive. Patek Philippe demeure mon centre d’intérêt horloger.
Ma philosophie n’a pas changé au fil des ans : pas d’accumulation et un achat très réfléchi d’une belle pièce de temps en temps quitte à attendre quelques années entre chaque acquisition. Le présent article était en gestation depuis plusieurs mois et sa publication coïncide avec une nouvelle acquisition.
Selon moi, les montres de forme et plus particulièrement les montres rectangulaires et "tonneau" se doivent d’être dotées d’un calibre épousant les contours du boîtier.
Je me suis particulièrement intéressé à la production des calibres de forme chez Patek Philippe. Le sujet que je vous propose est une synthèse de diverses sources et n’est certainement pas exhaustif.
Chez Patek Philippe, il faut distinguer deux périodes :
- La période où les montres bracelets sont montées à partir d’ébauches achetées auprès de fournisseurs de mouvements ;
- La période où Patek Philippe commence la production de ses propres calibres. En 1932, les frères Stern, qui étaient un des principaux fournisseurs de cadrans de Patek Philippe, acquièrent la manufacture et nomme Jean Pfister comme nouveau Directeur Général. Ce dernier prend la décision de relancer la production interne de calibres. La Manufacture continuera néanmoins à utiliser des ébauches bien au delà de 1932. Ce n’est qu’avec le remplacement assez récent du calibre chronographe Lemania 2310 / CH 27-70 par le calibre "maison" CH 29-535 que Patek Philippe abandonne définitivement cette pratique.
Les ébauches produites par des fournisseurs
Répertorier les ébauches des calibres de forme utilisées par Patek Philippe est assez fastidieux du fait que le nombre de références est relativement important.
Le catalogue complet du Musée ne permet pas de pouvoir inventorier avec précision les différents calibres de forme utilisés.
Huber & Banbery comprend des photos d’une vingtaine d’ébauches de calibre de forme.
Très souvent et selon la période, il peut s’agir de références soit uniques soit produites en très petites quantités. En effet, ces montres sont, pour la plupart, référencées sur base de leurs numéros de calibre et de boîtier car les modèles de cette époque ne disposent pas encore d’un numéro de référence spécifique.
Les formes sont diverses : rectangulaires, "tonneau", "baguette" et ovales. Les principaux fournisseurs des ébauches sont LeCoultre, Klauber, Meylan, Niton et Piguet.
Parmi les références les plus intéressantes, il y a en a quelques unes qui on retenu mon attention.
Le mouvement 10 lignes tonneau (références calibre Nos 826.574 – 826.579 et 826.580 – 826.585). Il s’agit d’une ébauche LeCoultre de forme tonneau. La montre illustrée ci-dessous est dans le style Art Déco avec un boîtier rectangulaire alliant l’or rose et le platine.
La référence modèle 106 "Reverso" pour dame. "Entre décembre 1931 et avril 1932, huit boîtiers Reverso sont vendus à la manufacture Patek Philippe. Cette opération est réalisée avec l’accord de César de Trey, qui avait déjà fait le dépôt du nom "Reverso" au titre de marque, et de Jacques-David LeCoultre, alors l’un des administrateurs de Patek Philippe. De cette façon, Patek Philippe commercialise sous son nom huit montres Reverso sous la référence 106, dont un modèle pour dame" (Catalogue du Musée Patek Philippe - Volume 2, page 212). Alors que les Reverso pour homme sont dotées d’un calibre rond, le modèle unique pour dame est doté d’un mouvement rectangulaire de 7 lignes, ébauche LeCoultre.
Très peu de calibres de forme sont dotés de complications.
Huber & Banbery ainsi que Patrizzi indiquent l’utilisation de plusieurs ébauches LeCoultre de 9 lignes à double barillet et 8 jours de réserve de marche. Il s’agit du calibre 124 LeCoultre qui équipe également la Cartier Tank "8 jours". Ce mouvement rectangulaire équipe une superbe montre de style Art Déco dont le cadran affiche la mention "8 days". La référence calibre N° 198.443 mentionnée par Patrizzi fut produite en 1931 (année de l’introduction de ce calibre par LeCoultre) alors que la référence calibre N° 198.451 mentionnée par Huber & Banbery fut produite en 1933. Sur base des numéros de calibre, on peut supposer qu’il existerait au moins 8 montres "8 days".
Le calibre à triple quantième (calendrier simple) et phases de lune en forme tonneau de 11 lignes (ébauche de Niton) est le seul calibre de forme comprenant autant de complications. Il fait partie d’un ensemble d’une trentaine de pièces achetées à la fin des années 1930 à Niton. La montre de forme rectangulaire comprend trois guichets.
L’utilisation d’ébauches de forme continuera jusque dans les années 1950. A titre d’exemple, Patek Philippe lance en 1953 la référence pour dame 2295 de forme pagode dite "Mistinguett" qui est dotée d’un calibre de forme ovale. Il est assez piquant de relever que sa réédition en 1997 comme pièce commémorative en série limitée sous la référence 4900 est équipée d’un calibre rond et non d’un mouvement de forme.
La production propre
C’est cette deuxième époque qui a plus particulièrement retenu mon attention.
A ma grande surprise, je me suis rendu compte que le nombre de références de calibre de forme était assez limité. Il y a en effet que cinq "familles" de calibres de forme:
- Les calibres 9-90
- Les calibres 8-80
- Les calibres 34
- Les calibres 25-21
- Les calibres 28-20
Les calibres 9-90
Le calibre 9-90 a été produit de 1934 à 1967. Ses dimensions sont de 18 par 25,6 mm pour une hauteur de 3,65 mm. Il a connu quelques évolutions. Le balancier Gyromax fut en effet intégré dans ce calibre. Par ailleurs, le spiral qui était au départ plat fut remplacé par un spiral Breguet. Ce calibre bat à une fréquence de 19.800 alternances par heure.
Il est généralement doté d’une petite seconde mais il existe également en version "simple".
D’après Huber & Banbery, la production du calibre 9-90 commença en 1934 avec le N° de mouvement 830.000 pour s’arrêter en 1967 avec le N° de mouvement 977.889. Considérant qu’il y a eu deux lots de (Nos 830.000 à 839.999 (1934-1950) et Nos 970.000 à 977.889 (1947-1967)), il y a donc 17.890 calibres produits mais vraisemblablement que le nombre de montres intégrant ce mouvement est inférieur.
Le nombre de modèles dotés du calibre 9-90 est très élevé. J’ai néanmoins retenu quelques références emblématiques:
- la référence 1593 "The Hour Glass"
- la référence 2441 "Tour Eiffel" qui servi d’inspiration à la réédition commémorative de la référence 5500 "Pagode" sauf que cette dernière est dotée du petit calibre rond 215 PS
- la référence 2442 "Banana"
- La référence 2471 dont deux exemplaires uniques à cadran en email cloisonnés
- La référence 2554 "Manta Ray" qui inspira la référence 5100 "10 jours".
C’est également le 9-90 qui anime le prototype à affichage digital développé par Louis Cottier et dont l’unique exemplaire fait partie de la collection du Musée Patek Philippe.
John Golberger a inventorié 7 montres en acier dotées du calibre 9-90 : deux références 490, une référence 492, une référence 514, une référence 1544, une référence 1530 et une référence 522. Le boîtier de la 514 avec ses triples godrons, tout comme les références 520 et 524, sera une source d’inspiration pour la référence 5101 Tourbillon 10 jours.
Patek Philippe retrouva en 1996, à l’occasion du déménagement vers son nouveau siège de Plan-les-Ouates, une boîte contenant une centaine de calibres 9-90. Ces calibres avaient été produits en 1957. Ils furent ultérieurement emboîtés dans la superbe référence 5105 en platine qui fut éditée en série limitée à l’occasion de la réouverture en 2006 des Salons Patek Philippe de la Rue du Rhône à Genève.
Les calibres 8-80
En 1935, Patek Philippe lance la production du calibre rectangulaire 8-80 pour montres de dame. 3.918 mouvements seront fabriqués et ils seront utilisés jusque dans les années 1960.
Les calibres 34
La famille des calibres 34 comprend deux mouvements : le "34S" et le "34T". Il s’agit de mouvements de concours qui n’étaient pas destinés à être emboîtés.
Le calibre 34S est un mouvement d’observatoire préparé pour les concours de chronométrie. Il dispose d’un balancier Guillaume surdimensionné. Les dimensions du calibre sont de 34,8 x 22 mm pour une épaisseur de 6 mm. Il dispose d’un boîtier et cadran en aluminium utilisé pour les concours d’observatoire. A priori il s’agit d’un modèle unique portant la référence N° 861.278.
Le calibre 34T est un superbe mouvement doté d’un tourbillon avec rotation de 50 secondes, 21.600 alternances par heure et une réserve de marche de 57 heures. Le mouvement a une dimension de 34,4 x 22,2 mm. D’après Patrizzi et Antiquorum, cinq exemplaires de ce calibre ont été réalisés entre 1956 et 1962. La cage du tourbillon est en bronze au glucinium, au lieu de l’acier poli habituel.
Certains de ces calibres furent emboîtés ultérieurement au début des années 1980 sous la référence 3834. Il s’agit d’un boîtier en or jaune de dimensions assez généreuses (47,7 x 29,4 mm et une épaisseur de 13 mm). Le cadran est en métal de couleur crème avec des index bâtons en or. Le cadran auxiliaire des secondes est situé entre 8 et 9 heures.
Un exemplaire (mouvement N° 866.503) est visible au Musée Patek Philippe. Il fut fabriqué en 1956 et mis en boîte en 1983. Lors du concours de réglage de l’observatoire Astronomique de Genève en 1958, ce chronomètre a remporté un Bulletin de Première Classe avec mention Premier Prix.
Un autre exemplaire (mouvement N° 866.502) fut proposé par Antiquorum à l’occasion de la première vente thématique qui eu lieu le 9 avril 1989 pour célébrer les 150 ans de la manufacture (lot 299 - http://www.antiquorum.com/catalog/lots/patek-philippe-ref-ref-3834-lot-183-299?page=30). Ce calibre fut fabriqué en 1960 et emboîté en 1981. Il obtint un Premier Prix lors du concours de réglage de l’observatoire Astronomique de Genève en 1960.
Les calibres 25-21
Le calibre 25-21 est le premier mouvement de forme simple créé par Patek Philippe depuis le calibre 9-90. Il existe une version "simple" et une version à petite seconde. Il mesure 24,6 x 21,5 mm pour une hauteur de 2,57 mm. Il a une fréquence de 28.800 alternances par heure pour une réserve de marche de 44 heures maximum.
Le 25-21 fit son apparition en 2007 à l’occasion de la création de la référence 5098. Cette référence est inspirée par un modèle "Chronometro Gondolo" de 1925. Détail amusant, le modèle d’origine n’était pas doté d’un calibre de forme.
Le 25-21, sous sa version à petite seconde, équipe la référence Gondolo 5124.
Le 25-21 n’est pas le calibre de forme le plus intéressant de Patek Philippe. Son architecture est basée sur le 215. Il a néanmoins le mérite d’être adapté aux montres de la série "Gondolo".
Les calibres 28-20
La famille des calibres 28-20 est par contre bien plus intéressante que celle des 25-21. Elle comprend trois variantes très distinctes dont deux peuvent déjà être considérées comme des icônes de la production de Patek Philippe. Les trois références de calibre sont :
- 28-20/200 PS IRM
- 28-20 REC 10 J PS IRM
- 28-20 REC 8J PS IRM C J
Le calibre 28-20/200 PS IRM est certainement un des plus beaux calibres de forme jamais produits. Il est doté d’un double barillet et affiche une réserve de marche de 10 jours. D’une dimension de 28 x 20 mm pour une épaisseur de 5,05 mm, ce calibre est doté d’un balancier Gyromax et bat à une fréquence de 21.600 alternances par heure. Il faut environ cent rotations de la couronne pour remonter complètement les deux barillets.
Ce mouvement a nécessité trois ans de recherche et développement. L’agencement des ponts est tout simplement sublime et aucun autre calibre de forme produit jusqu’à ce jour par Patek Philippe ne l’a égalé dans ce domaine.
Ce calibre n’a équipé qu’une seule référence à savoir la mythique 5100 qui fut éditée en série limitée à l’occasion du passage à l’an 2000. Trois mille exemplaires furent produits :
- 1500 exemplaires en or jaune/cadran blanc
- 750 exemplaires en or rose/cadran gris
- 450 exemplaires en or gris/cadran bleu
- 300 exemplaires en platine/cadran noir
Les matrices ainsi que les outils utilisés pour la fabrication du boîtier furent détruits afin de garantir que ce modèle ne puisse connaître une édition ultérieure.
La forme du boîtier est inspirée de la référence 2554. Par contre ses dimensions sont plutôt conséquentes. Alors que la 2554 affiche 41 x 28 mm, la 5100 prend un bon demi centimètre tant dans sa longueur que sa largeur avec des cotes assez généreuses : 46,1 x 34,2 mm pour une épaisseur de 13,6 mm. Le boîtier étant légèrement incurvé, la montre épouse parfaitement le poignet.
Le cadran est simple et efficace : deux cadrans auxiliaires affichant la petite seconde et la réserve de marche assurent un parfait équilibre de l’ensemble. Des chiffres arabes en alternance avec des index à facettes ainsi que des aiguilles dauphines renforcent l’harmonie du cadran.
Lancé en 2003, le calibre 28-20 REC 10 J PS IRM est doté d’un tourbillon tout en assurant une réserve de marche de 10 jours grâce à son double barillet. Ses dimensions sont de 28 x 20 mm pour une épaisseur de 6,30 mm. Tout comme son prédécesseur, ce calibre est doté d’un balancier Gyromax et bat à une fréquence de 21.600 alternances par heure. Il faut environ cent rotations de la couronne pour remonter complètement les deux barillets. Il équipe la référence 5101 Tourbillon 10 jours ne figure plus au catalogue depuis quelques années.
J’ai eu la chance de pouvoir manipuler à plusieurs reprises la référence 5101P. Ce qui frappe d’emblée, c’est la qualité de finition du mouvement et plus particulièrement la cage du tourbillon qui occupe quasi la moitié du mouvement. Le façonnage de la cage du tourbillon nécessite à lui seul plus d’une semaine de travail.
Le boîtier de la 5101 est du même acabit. Le style Art Déco est renforcé par des flancs à triples godrons. Un profil de boîtier incurvé assure un port agréable. De même, le profil convexe du verre saphir prolonge la courbure de l’ensemble. Les dimensions de la montre sont néanmoins conséquentes : une longueur de 51,7 pour une largeur de 29,6 mm font que cette montre ne conviendra pas aux petits poignets.
Le cadran est dans le même esprit que la 5100. Une distribution équilibrée entre le cadran auxiliaire de l’indication de la réserve de marche et celui de la petite seconde.
Comme tous les tourbillons de chez Patek Philippe, celui-ci n’est pas apparent. Afin de l’admirer, il faut retourner la montre. Je ne comprends pas pourquoi Patek Philippe s’échine à indiquer la mention "Tourbillon" ainsi que le numéro du calibre sur le cadran. Patek Philippe affirme qu’il s’agit d’une tradition de la maison.
Le 5100 fut disponible en platine, or rose, or gris et or jaune.
En 2013, Patek Philippe annonçait la sortie du calibre 28-20 REC 8J PS IRM C J qui équipe la référence "Gondolo" 5200. Ce calibre de 28 x 20 mm et d’une épaisseur de 5,05 mm possède deux barillets en série. Par rapport à ses deux prédécesseur, la fréquence du mouvement est augmentée à 28.800 alternances par heure (4 Hz). Le raccourcissement de la réserve de marche à huit jours est dû à la présence des indications calendaires – date par aiguille et jour par guichet – qui exigent beaucoup d’énergie à chaque passage au jour suivant. Il s’agit aussi d’un calendrier instantané où le jour et la date sautent simultanément à minuit en trois millisecondes. Ce calibre nécessite 134 rotations de la couronne pour un remontage complet.
Ce calibre intègre également des innovations qui ont été développées pour les modèles "Advanced Research". Le mouvement est en effet doté d’un spiral Spiromax® et d’un échappement Pulsomax®. L’échappement avec ancre et roue d’ancre en Silinvar®, un matériau dérivé du silicium, n’exige aucune lubrification, tout en fonctionnant quasiment sans frottements, ce qui économise de l’énergie à chaque contact entre l’ancre et la roue d’ancre.
Certains pourront regretter le trompe-l’œil du pont de rouage donnant l’illusion de trois ponts allongés. Patek Philippe ne le cache pas et cela ne ma gêne pas même si j’aurais préféré trois ponts séparés. A cet égard, ce calibre est moins élégant que ses frères aînés.
Le boîtier rectangulaire est d’une dimension assez généreuse (46,90 x 32,40 mm et une épaisseur de 11,63 mm). Il affirme un style Art Déco très proche de la référence 5124 avec ses flancs à doubles godrons. Le boîtier en or gris est doté d’un profil anatomique cambré garantissant un excellent confort au porter. Le fond à vis est doté d’un verre saphir épousant la courbe du poignet. Le verre de la montre est également taillé parallèlement sur les deux faces pour suivre la cambrure du boîtier, sans déformer la vue sur le cadran. Le cadran est disponible en bleu avec décor soleil ou blanc opalin argenté.
L’affichage de la réserve de marche de huit jours est placé dans la moitié supérieure tandis que la moitié inférieure du cadran est dévolue au calendrier, avec une graduation sur 31 jours pour la date par aiguille et un guichet pour le jour. Au centre du quantième à aiguille se trouve également le cadran auxiliaire de la petite seconde. Les heures sont rythmées par des index appliques lapidés deux faces. Les aiguilles "dauphine" des heures et des minutes renforcent le caractère Art Déco de la montre. Deux correcteurs situés à 4 et 5 heures permettent d’ajuster le jour et la date.
Alors que le modèle 5200 fut annoncé lors du Salon de Bâle en avril 2013, Patek Philippe a dû consacrer plus d’une année afin de fiabiliser ce nouveau calibre. Ce n’est que vers la fin 2014 que les premières références firent leur apparition sur le marché.
J’avais eu l’occasion de manipuler les prototypes à l’occasion d’un événement Patek Philippe organisé à l’automne 2013 par mon revendeur agréé. La version à cadran bleu m’avait subjugué. Quelques semaines plus tard, alors que je prenais livraison de ma 5131G, j’informais mon revendeur que je désirais acquérir une 5200G à cadran bleu.
Lors de sa présentation en avril 2013, Thierry Stern avait annoncé que la production de la 5200 serait plutôt limitée.
https://www.youtube.com/watch?v=2VajIcD7H4M
Si la montre est actuellement directement disponible aux Salons Patek Philippe, mon revendeur agréé n’en reçoit qu’une par an. Comme d’habitude avec Patek Philippe, la patience est une vertu nécessaire. En 2015, mon revendeur reçut le premier exemplaire de 5200 qui lui était alloué mais il s’agissait de la version à cadran blanc. Patek Philippe lui confirma la livraison d’une version à cadran bleu pour 2016. Elle fut finalement livrée en mars 2016.
Après quasi trois deux ans d’attente, j’ai enfin l’occasion de porter une montre de forme répondant à toutes mes attentes : un calibre de forme doté de quelques complications, un style classique et élégant avec néanmoins une touche de fantaisie grâce à la couleur du cadran. Elle vient bien complémenter ma petite collection.
Merci de m’avoir lu.
Sources :
- Magazine Patek Philippe
- Catalogue Complet du Patek Philippe Museum – Montres Patek Philippe Volumes I & II, Patek Philippe 2013
- J. Goldberger, Patek Philippe Steel Watches, Editions Damiani ainsi que le lien vers la base de données de montres en acier : http://www.johngoldbergerwatches.com/References.html
- M. Huber & A. Banbery, Patek Philippe Genève, Volume 2 Montres Bracelets, Deuxième édition, Patek Philippe,
- J. Michael Mehltretter, Patek Philippe – Cult Object and Investment, Schiffer, 2012
- O. Patrizzi, Collection Patek Philippe Wristwatches, 2 Volumes, Première édition, Guido Mondani, 2004
- J. Reardon, Patek Philippe in America – Reference Guide, Volume 1 Men’s Watches, Cefari, 2010
Ma philosophie n’a pas changé au fil des ans : pas d’accumulation et un achat très réfléchi d’une belle pièce de temps en temps quitte à attendre quelques années entre chaque acquisition. Le présent article était en gestation depuis plusieurs mois et sa publication coïncide avec une nouvelle acquisition.
Selon moi, les montres de forme et plus particulièrement les montres rectangulaires et "tonneau" se doivent d’être dotées d’un calibre épousant les contours du boîtier.
Je me suis particulièrement intéressé à la production des calibres de forme chez Patek Philippe. Le sujet que je vous propose est une synthèse de diverses sources et n’est certainement pas exhaustif.
Chez Patek Philippe, il faut distinguer deux périodes :
- La période où les montres bracelets sont montées à partir d’ébauches achetées auprès de fournisseurs de mouvements ;
- La période où Patek Philippe commence la production de ses propres calibres. En 1932, les frères Stern, qui étaient un des principaux fournisseurs de cadrans de Patek Philippe, acquièrent la manufacture et nomme Jean Pfister comme nouveau Directeur Général. Ce dernier prend la décision de relancer la production interne de calibres. La Manufacture continuera néanmoins à utiliser des ébauches bien au delà de 1932. Ce n’est qu’avec le remplacement assez récent du calibre chronographe Lemania 2310 / CH 27-70 par le calibre "maison" CH 29-535 que Patek Philippe abandonne définitivement cette pratique.
Les ébauches produites par des fournisseurs
Répertorier les ébauches des calibres de forme utilisées par Patek Philippe est assez fastidieux du fait que le nombre de références est relativement important.
Le catalogue complet du Musée ne permet pas de pouvoir inventorier avec précision les différents calibres de forme utilisés.
Huber & Banbery comprend des photos d’une vingtaine d’ébauches de calibre de forme.
Très souvent et selon la période, il peut s’agir de références soit uniques soit produites en très petites quantités. En effet, ces montres sont, pour la plupart, référencées sur base de leurs numéros de calibre et de boîtier car les modèles de cette époque ne disposent pas encore d’un numéro de référence spécifique.
Les formes sont diverses : rectangulaires, "tonneau", "baguette" et ovales. Les principaux fournisseurs des ébauches sont LeCoultre, Klauber, Meylan, Niton et Piguet.
Parmi les références les plus intéressantes, il y a en a quelques unes qui on retenu mon attention.
Le mouvement 10 lignes tonneau (références calibre Nos 826.574 – 826.579 et 826.580 – 826.585). Il s’agit d’une ébauche LeCoultre de forme tonneau. La montre illustrée ci-dessous est dans le style Art Déco avec un boîtier rectangulaire alliant l’or rose et le platine.
La référence modèle 106 "Reverso" pour dame. "Entre décembre 1931 et avril 1932, huit boîtiers Reverso sont vendus à la manufacture Patek Philippe. Cette opération est réalisée avec l’accord de César de Trey, qui avait déjà fait le dépôt du nom "Reverso" au titre de marque, et de Jacques-David LeCoultre, alors l’un des administrateurs de Patek Philippe. De cette façon, Patek Philippe commercialise sous son nom huit montres Reverso sous la référence 106, dont un modèle pour dame" (Catalogue du Musée Patek Philippe - Volume 2, page 212). Alors que les Reverso pour homme sont dotées d’un calibre rond, le modèle unique pour dame est doté d’un mouvement rectangulaire de 7 lignes, ébauche LeCoultre.
Très peu de calibres de forme sont dotés de complications.
Huber & Banbery ainsi que Patrizzi indiquent l’utilisation de plusieurs ébauches LeCoultre de 9 lignes à double barillet et 8 jours de réserve de marche. Il s’agit du calibre 124 LeCoultre qui équipe également la Cartier Tank "8 jours". Ce mouvement rectangulaire équipe une superbe montre de style Art Déco dont le cadran affiche la mention "8 days". La référence calibre N° 198.443 mentionnée par Patrizzi fut produite en 1931 (année de l’introduction de ce calibre par LeCoultre) alors que la référence calibre N° 198.451 mentionnée par Huber & Banbery fut produite en 1933. Sur base des numéros de calibre, on peut supposer qu’il existerait au moins 8 montres "8 days".
Le calibre à triple quantième (calendrier simple) et phases de lune en forme tonneau de 11 lignes (ébauche de Niton) est le seul calibre de forme comprenant autant de complications. Il fait partie d’un ensemble d’une trentaine de pièces achetées à la fin des années 1930 à Niton. La montre de forme rectangulaire comprend trois guichets.
L’utilisation d’ébauches de forme continuera jusque dans les années 1950. A titre d’exemple, Patek Philippe lance en 1953 la référence pour dame 2295 de forme pagode dite "Mistinguett" qui est dotée d’un calibre de forme ovale. Il est assez piquant de relever que sa réédition en 1997 comme pièce commémorative en série limitée sous la référence 4900 est équipée d’un calibre rond et non d’un mouvement de forme.
La production propre
C’est cette deuxième époque qui a plus particulièrement retenu mon attention.
A ma grande surprise, je me suis rendu compte que le nombre de références de calibre de forme était assez limité. Il y a en effet que cinq "familles" de calibres de forme:
- Les calibres 9-90
- Les calibres 8-80
- Les calibres 34
- Les calibres 25-21
- Les calibres 28-20
Les calibres 9-90
Le calibre 9-90 a été produit de 1934 à 1967. Ses dimensions sont de 18 par 25,6 mm pour une hauteur de 3,65 mm. Il a connu quelques évolutions. Le balancier Gyromax fut en effet intégré dans ce calibre. Par ailleurs, le spiral qui était au départ plat fut remplacé par un spiral Breguet. Ce calibre bat à une fréquence de 19.800 alternances par heure.
Il est généralement doté d’une petite seconde mais il existe également en version "simple".
D’après Huber & Banbery, la production du calibre 9-90 commença en 1934 avec le N° de mouvement 830.000 pour s’arrêter en 1967 avec le N° de mouvement 977.889. Considérant qu’il y a eu deux lots de (Nos 830.000 à 839.999 (1934-1950) et Nos 970.000 à 977.889 (1947-1967)), il y a donc 17.890 calibres produits mais vraisemblablement que le nombre de montres intégrant ce mouvement est inférieur.
Le nombre de modèles dotés du calibre 9-90 est très élevé. J’ai néanmoins retenu quelques références emblématiques:
- la référence 1593 "The Hour Glass"
- la référence 2441 "Tour Eiffel" qui servi d’inspiration à la réédition commémorative de la référence 5500 "Pagode" sauf que cette dernière est dotée du petit calibre rond 215 PS
- la référence 2442 "Banana"
- La référence 2471 dont deux exemplaires uniques à cadran en email cloisonnés
- La référence 2554 "Manta Ray" qui inspira la référence 5100 "10 jours".
C’est également le 9-90 qui anime le prototype à affichage digital développé par Louis Cottier et dont l’unique exemplaire fait partie de la collection du Musée Patek Philippe.
John Golberger a inventorié 7 montres en acier dotées du calibre 9-90 : deux références 490, une référence 492, une référence 514, une référence 1544, une référence 1530 et une référence 522. Le boîtier de la 514 avec ses triples godrons, tout comme les références 520 et 524, sera une source d’inspiration pour la référence 5101 Tourbillon 10 jours.
Patek Philippe retrouva en 1996, à l’occasion du déménagement vers son nouveau siège de Plan-les-Ouates, une boîte contenant une centaine de calibres 9-90. Ces calibres avaient été produits en 1957. Ils furent ultérieurement emboîtés dans la superbe référence 5105 en platine qui fut éditée en série limitée à l’occasion de la réouverture en 2006 des Salons Patek Philippe de la Rue du Rhône à Genève.
Les calibres 8-80
En 1935, Patek Philippe lance la production du calibre rectangulaire 8-80 pour montres de dame. 3.918 mouvements seront fabriqués et ils seront utilisés jusque dans les années 1960.
Les calibres 34
La famille des calibres 34 comprend deux mouvements : le "34S" et le "34T". Il s’agit de mouvements de concours qui n’étaient pas destinés à être emboîtés.
Le calibre 34S est un mouvement d’observatoire préparé pour les concours de chronométrie. Il dispose d’un balancier Guillaume surdimensionné. Les dimensions du calibre sont de 34,8 x 22 mm pour une épaisseur de 6 mm. Il dispose d’un boîtier et cadran en aluminium utilisé pour les concours d’observatoire. A priori il s’agit d’un modèle unique portant la référence N° 861.278.
Le calibre 34T est un superbe mouvement doté d’un tourbillon avec rotation de 50 secondes, 21.600 alternances par heure et une réserve de marche de 57 heures. Le mouvement a une dimension de 34,4 x 22,2 mm. D’après Patrizzi et Antiquorum, cinq exemplaires de ce calibre ont été réalisés entre 1956 et 1962. La cage du tourbillon est en bronze au glucinium, au lieu de l’acier poli habituel.
Certains de ces calibres furent emboîtés ultérieurement au début des années 1980 sous la référence 3834. Il s’agit d’un boîtier en or jaune de dimensions assez généreuses (47,7 x 29,4 mm et une épaisseur de 13 mm). Le cadran est en métal de couleur crème avec des index bâtons en or. Le cadran auxiliaire des secondes est situé entre 8 et 9 heures.
Un exemplaire (mouvement N° 866.503) est visible au Musée Patek Philippe. Il fut fabriqué en 1956 et mis en boîte en 1983. Lors du concours de réglage de l’observatoire Astronomique de Genève en 1958, ce chronomètre a remporté un Bulletin de Première Classe avec mention Premier Prix.
Un autre exemplaire (mouvement N° 866.502) fut proposé par Antiquorum à l’occasion de la première vente thématique qui eu lieu le 9 avril 1989 pour célébrer les 150 ans de la manufacture (lot 299 - http://www.antiquorum.com/catalog/lots/patek-philippe-ref-ref-3834-lot-183-299?page=30). Ce calibre fut fabriqué en 1960 et emboîté en 1981. Il obtint un Premier Prix lors du concours de réglage de l’observatoire Astronomique de Genève en 1960.
Les calibres 25-21
Le calibre 25-21 est le premier mouvement de forme simple créé par Patek Philippe depuis le calibre 9-90. Il existe une version "simple" et une version à petite seconde. Il mesure 24,6 x 21,5 mm pour une hauteur de 2,57 mm. Il a une fréquence de 28.800 alternances par heure pour une réserve de marche de 44 heures maximum.
Le 25-21 fit son apparition en 2007 à l’occasion de la création de la référence 5098. Cette référence est inspirée par un modèle "Chronometro Gondolo" de 1925. Détail amusant, le modèle d’origine n’était pas doté d’un calibre de forme.
Le 25-21, sous sa version à petite seconde, équipe la référence Gondolo 5124.
Le 25-21 n’est pas le calibre de forme le plus intéressant de Patek Philippe. Son architecture est basée sur le 215. Il a néanmoins le mérite d’être adapté aux montres de la série "Gondolo".
Les calibres 28-20
La famille des calibres 28-20 est par contre bien plus intéressante que celle des 25-21. Elle comprend trois variantes très distinctes dont deux peuvent déjà être considérées comme des icônes de la production de Patek Philippe. Les trois références de calibre sont :
- 28-20/200 PS IRM
- 28-20 REC 10 J PS IRM
- 28-20 REC 8J PS IRM C J
Le calibre 28-20/200 PS IRM est certainement un des plus beaux calibres de forme jamais produits. Il est doté d’un double barillet et affiche une réserve de marche de 10 jours. D’une dimension de 28 x 20 mm pour une épaisseur de 5,05 mm, ce calibre est doté d’un balancier Gyromax et bat à une fréquence de 21.600 alternances par heure. Il faut environ cent rotations de la couronne pour remonter complètement les deux barillets.
Ce mouvement a nécessité trois ans de recherche et développement. L’agencement des ponts est tout simplement sublime et aucun autre calibre de forme produit jusqu’à ce jour par Patek Philippe ne l’a égalé dans ce domaine.
Ce calibre n’a équipé qu’une seule référence à savoir la mythique 5100 qui fut éditée en série limitée à l’occasion du passage à l’an 2000. Trois mille exemplaires furent produits :
- 1500 exemplaires en or jaune/cadran blanc
- 750 exemplaires en or rose/cadran gris
- 450 exemplaires en or gris/cadran bleu
- 300 exemplaires en platine/cadran noir
Les matrices ainsi que les outils utilisés pour la fabrication du boîtier furent détruits afin de garantir que ce modèle ne puisse connaître une édition ultérieure.
La forme du boîtier est inspirée de la référence 2554. Par contre ses dimensions sont plutôt conséquentes. Alors que la 2554 affiche 41 x 28 mm, la 5100 prend un bon demi centimètre tant dans sa longueur que sa largeur avec des cotes assez généreuses : 46,1 x 34,2 mm pour une épaisseur de 13,6 mm. Le boîtier étant légèrement incurvé, la montre épouse parfaitement le poignet.
Le cadran est simple et efficace : deux cadrans auxiliaires affichant la petite seconde et la réserve de marche assurent un parfait équilibre de l’ensemble. Des chiffres arabes en alternance avec des index à facettes ainsi que des aiguilles dauphines renforcent l’harmonie du cadran.
Lancé en 2003, le calibre 28-20 REC 10 J PS IRM est doté d’un tourbillon tout en assurant une réserve de marche de 10 jours grâce à son double barillet. Ses dimensions sont de 28 x 20 mm pour une épaisseur de 6,30 mm. Tout comme son prédécesseur, ce calibre est doté d’un balancier Gyromax et bat à une fréquence de 21.600 alternances par heure. Il faut environ cent rotations de la couronne pour remonter complètement les deux barillets. Il équipe la référence 5101 Tourbillon 10 jours ne figure plus au catalogue depuis quelques années.
J’ai eu la chance de pouvoir manipuler à plusieurs reprises la référence 5101P. Ce qui frappe d’emblée, c’est la qualité de finition du mouvement et plus particulièrement la cage du tourbillon qui occupe quasi la moitié du mouvement. Le façonnage de la cage du tourbillon nécessite à lui seul plus d’une semaine de travail.
Le boîtier de la 5101 est du même acabit. Le style Art Déco est renforcé par des flancs à triples godrons. Un profil de boîtier incurvé assure un port agréable. De même, le profil convexe du verre saphir prolonge la courbure de l’ensemble. Les dimensions de la montre sont néanmoins conséquentes : une longueur de 51,7 pour une largeur de 29,6 mm font que cette montre ne conviendra pas aux petits poignets.
Le cadran est dans le même esprit que la 5100. Une distribution équilibrée entre le cadran auxiliaire de l’indication de la réserve de marche et celui de la petite seconde.
Comme tous les tourbillons de chez Patek Philippe, celui-ci n’est pas apparent. Afin de l’admirer, il faut retourner la montre. Je ne comprends pas pourquoi Patek Philippe s’échine à indiquer la mention "Tourbillon" ainsi que le numéro du calibre sur le cadran. Patek Philippe affirme qu’il s’agit d’une tradition de la maison.
Le 5100 fut disponible en platine, or rose, or gris et or jaune.
En 2013, Patek Philippe annonçait la sortie du calibre 28-20 REC 8J PS IRM C J qui équipe la référence "Gondolo" 5200. Ce calibre de 28 x 20 mm et d’une épaisseur de 5,05 mm possède deux barillets en série. Par rapport à ses deux prédécesseur, la fréquence du mouvement est augmentée à 28.800 alternances par heure (4 Hz). Le raccourcissement de la réserve de marche à huit jours est dû à la présence des indications calendaires – date par aiguille et jour par guichet – qui exigent beaucoup d’énergie à chaque passage au jour suivant. Il s’agit aussi d’un calendrier instantané où le jour et la date sautent simultanément à minuit en trois millisecondes. Ce calibre nécessite 134 rotations de la couronne pour un remontage complet.
Ce calibre intègre également des innovations qui ont été développées pour les modèles "Advanced Research". Le mouvement est en effet doté d’un spiral Spiromax® et d’un échappement Pulsomax®. L’échappement avec ancre et roue d’ancre en Silinvar®, un matériau dérivé du silicium, n’exige aucune lubrification, tout en fonctionnant quasiment sans frottements, ce qui économise de l’énergie à chaque contact entre l’ancre et la roue d’ancre.
Certains pourront regretter le trompe-l’œil du pont de rouage donnant l’illusion de trois ponts allongés. Patek Philippe ne le cache pas et cela ne ma gêne pas même si j’aurais préféré trois ponts séparés. A cet égard, ce calibre est moins élégant que ses frères aînés.
Le boîtier rectangulaire est d’une dimension assez généreuse (46,90 x 32,40 mm et une épaisseur de 11,63 mm). Il affirme un style Art Déco très proche de la référence 5124 avec ses flancs à doubles godrons. Le boîtier en or gris est doté d’un profil anatomique cambré garantissant un excellent confort au porter. Le fond à vis est doté d’un verre saphir épousant la courbe du poignet. Le verre de la montre est également taillé parallèlement sur les deux faces pour suivre la cambrure du boîtier, sans déformer la vue sur le cadran. Le cadran est disponible en bleu avec décor soleil ou blanc opalin argenté.
L’affichage de la réserve de marche de huit jours est placé dans la moitié supérieure tandis que la moitié inférieure du cadran est dévolue au calendrier, avec une graduation sur 31 jours pour la date par aiguille et un guichet pour le jour. Au centre du quantième à aiguille se trouve également le cadran auxiliaire de la petite seconde. Les heures sont rythmées par des index appliques lapidés deux faces. Les aiguilles "dauphine" des heures et des minutes renforcent le caractère Art Déco de la montre. Deux correcteurs situés à 4 et 5 heures permettent d’ajuster le jour et la date.
Alors que le modèle 5200 fut annoncé lors du Salon de Bâle en avril 2013, Patek Philippe a dû consacrer plus d’une année afin de fiabiliser ce nouveau calibre. Ce n’est que vers la fin 2014 que les premières références firent leur apparition sur le marché.
J’avais eu l’occasion de manipuler les prototypes à l’occasion d’un événement Patek Philippe organisé à l’automne 2013 par mon revendeur agréé. La version à cadran bleu m’avait subjugué. Quelques semaines plus tard, alors que je prenais livraison de ma 5131G, j’informais mon revendeur que je désirais acquérir une 5200G à cadran bleu.
Lors de sa présentation en avril 2013, Thierry Stern avait annoncé que la production de la 5200 serait plutôt limitée.
https://www.youtube.com/watch?v=2VajIcD7H4M
Si la montre est actuellement directement disponible aux Salons Patek Philippe, mon revendeur agréé n’en reçoit qu’une par an. Comme d’habitude avec Patek Philippe, la patience est une vertu nécessaire. En 2015, mon revendeur reçut le premier exemplaire de 5200 qui lui était alloué mais il s’agissait de la version à cadran blanc. Patek Philippe lui confirma la livraison d’une version à cadran bleu pour 2016. Elle fut finalement livrée en mars 2016.
Après quasi trois deux ans d’attente, j’ai enfin l’occasion de porter une montre de forme répondant à toutes mes attentes : un calibre de forme doté de quelques complications, un style classique et élégant avec néanmoins une touche de fantaisie grâce à la couleur du cadran. Elle vient bien complémenter ma petite collection.
Merci de m’avoir lu.
Sources :
- Magazine Patek Philippe
- Catalogue Complet du Patek Philippe Museum – Montres Patek Philippe Volumes I & II, Patek Philippe 2013
- J. Goldberger, Patek Philippe Steel Watches, Editions Damiani ainsi que le lien vers la base de données de montres en acier : http://www.johngoldbergerwatches.com/References.html
- M. Huber & A. Banbery, Patek Philippe Genève, Volume 2 Montres Bracelets, Deuxième édition, Patek Philippe,
- J. Michael Mehltretter, Patek Philippe – Cult Object and Investment, Schiffer, 2012
- O. Patrizzi, Collection Patek Philippe Wristwatches, 2 Volumes, Première édition, Guido Mondani, 2004
- J. Reardon, Patek Philippe in America – Reference Guide, Volume 1 Men’s Watches, Cefari, 2010